"Un train nommé désir"
Quel sens du titre a ce quotidien !
Dans les manchettes :
à gauche un résultat de foot,
à droite l'enquête, de plus en plus sordide, sur la mort du procureur Nisman
La loi prévoit que l'Etat assumera la pleine administration de l'infrastructure sur tout le territoire national et pourra affecter et désaffecter les biens ainsi que renégocier tous les contrats de concession commerciale encore valides avec les cinq sociétés privées en charge du transport des voyageurs.
Pour le gouvernement argentin, la gestion de la continuité territoriale étant un élément essentiel de la maîtrise de son avenir par le pays, il s'agit d'une mesure qui permet au pays de restaurer sa souveraineté mise à mal par les gouvernements successifs depuis la Revolución Libertadora de 1955 jusqu'à la faillite nationale de Noël 2001 en passant surtout par le gouvernement Menem, sans doute le pire en matière économique de ce point de vue. La nouvelle loi s'inscrit donc dans une série cohérente de renationalisations comme celle de la compagnie de transport aérien Aerolineas Argentinas (contre la société espagnole Marsans), celle de la société d'exploitation des gisements d'hydrocarbures YPF (contre la société espagnole Repsol), celle du système de retraite, devenu un système par répartition obligatoire et généralisé (contre divers fonds de pension particulièrement dispendieux), sans oublier la résurrection d'installations aéronautiques à Córdoba. Récemment l'Argentine a pu produire un satellite de fabrication 100% nationale qui a été confié au port spatial de l'Europe à Kourou.
Le vote, acquis avec les voix de toute l'opposition de droite (mis à part quelques absents) et celles du Frente para la Victoria (majorité dans les deux chambres), sans les voix des groupes de gauche inscrits dans l'opposition à l'actuel gouvernement, a été salué par des déclarations triomphantes du côté de la Casa Rosada, présidente et ministres tous ensemble.
Dans la presse, l'accueil est divisé : d'un côté Página/12 en fait sa une, de l'autre, La Nación garde le silence. Clarín se contente d'un entrefilet microscopique. Et La Prensa fait un article de taille raisonnable. L'agence de presse nationale Télam propose plusieurs articles et analyses en ligne aujourd'hui.