Partir en vacances sans prendre l’avion, c’est possible avec le dernier album de Xavier Rudd accompagné de The United Nations. Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette… il paraît ! A force de voir ces visages de nouveaux-venus à la une d’opus, il est parfois admirable de contempler ces pochettes énigmatiques et envoûtantes. Avec la sienne au design de haut vol, Xavier Rudd annonce un album tribal avec ce logo naturaliste qui ne manquera pas de voler dans les plumes!
Dans les oreilles : Mais qui est-ce ? Xavier Rudd ? Vraiment ? Avec de la musique reggae héritée tout droit de la Jamaïque, le musicien revient avec un huitième album Nanna, à la gloire des différences culturelles. Et pour commencer , le musicien rend un hommage appuyé au roi Bob, avec une voix nasillarde intégrée dans Flag. Un étendard musical qui ne manque pas de modernité avec un accent un peu différent et des choeurs moins gospel mais tout à fait conviviaux.
Xavier Rudd a trouvé sa nouvelle famille dans les United Nations, une troupe fière de son travail en collaboration. Un groupe mené par Xavier Rudd qui pour la première fois devient leader de l’ensemble. La figure du surf a pourtant l’habitude d’être précurseur de tendances, notamment en terme d’écologie ou de tolérance dans While I’m Gone. Atmosphère totalement universelle dans Hanalei en langue exotique pour une célébration transculturelle. Entre rythmes australiens, sud africains, papous ou samoans, une envie de se trémousser naît soudain avec une percussion, un harmonica ou un stomp box.
Une melting pop entre reggae, blues, folk et punk apparaît aussi dans Come People où le musicien invite à une immense union. Après la transe, la communion, avec Sacred mais toujours à Kingston. Les oreilles se croient parfois aux Andes avec Nanna, pas celle de Niki de Saint Phalle, celles- ci envoûtent autour du feu ,avec un calumet de la paix et un timbre proche de celui de Dylan, une méditation qui lie l’orient et l’occident et… c’est beau ces mélanges de cultures! Ce ne sont pas les choeurs en anglais qui me feront mentir.
Quand Creancient résonne tout à coup, l’auditeur est un peu perdu. Est-ce un slam tribal ou une polyphonie aborigène ? La fin acoustique touchante voire émouvante laisse échapper cette voix rauque au lointain. Qui pour le rattraper? Warrior et Struggle sans doute! Ces belles heures du reggae pour moments radieux avant l’atomique Radiate! Le dernier rayon de soleil c’est le calme et presque serein Bundagen. Une chanson apaisante après une bonne séance de bronzage musical à reprendre le 27 juin à Solidays.