Camille Bondon empruntée

L'artothèque de la Ville de Strasbourg a poursuivi son programme de performances "Home Sweet Home" à emprunter en donnant la possibilité d'accueillir l'objet des mots de Camille Bondon chez soi. Philippe Lepeut s'est prêté au jeu. Nous étions douze en plus de l'artiste autour d'une longue et large table en bois sur laquelle une petite boîte était posée. C'était lundi 13 avril vers 19h et ce fut l'occasion de découvertes.

Source: site internet de Camille Bondon.

C'est avec ces quelques mots que l'invitation m'est arrivée :

« Lundi 13 avril à 19 heures au numéro xx de la rue xxxxxxxx au deuxième étage exactement, Camille Bondon déploiera " L'Objet des mots" pour douze invités et une table.

Nous aimerions te convier à ce déploiement. Le nombre des invités étant réduit, dis-moi simplement mais rapidement par mail si tu seras parmi nous.

Cordialement,

L'emprunteur

Philippe Lepeut »

J'ai accepté l'invitation avec plaisir, ayant déjà eu l'occasion de découvrir différentes facettes du travail artistique de Camille Bondon. Je l'avais vue performer aussi, l'objet des mots entre autres. J'étais curieuse de voir comment, cette fois, cette activation serait à la fois réalisée et perçue.

Source: site internet de Camille Bondon.

Les mots sont ce qui nous permet d'interagir les uns avec les autres. Leur articulation permet de créer les sens que nous désirons. Camille Bondon joue avec les mots, avec les objets aussi, elle plie, modifie, retravaille les objets choisis et leur donne le sens qu'elle souhaite. Elle raconte une histoire, l'histoire de ces objets qui font partie de cette boîte qu'est l'objet des mots et qu'elle n'a ouvert qu'une fois que tous les invités étaient arrivés.

L'objet des mots est autant une performance autour des objets que des mots ou de la gestuelle. Camille Bondon qualifie les objets, choisit les mots, les mots devenant objets en un retournement bienvenu. Les objets contenus dans cette boîte ainsi que cette dernière sont soit manufacturés soit naturels mais, tous, ont subi une transformation de la part de Camille. Ils invitent tous plus ou moins à la manipulation et à la discussion. La boîte, tout d'abord, conçue par Camille, on a envie de l'ouvrir pour découvrir si elle cache ou non quelque chose. Elle nous en parle de cette boîte, de comment elle la conçue, de cette appréhension à l'ouvrir aussi. Cela fait deux ans que cette boîte est en dépôt chez Philippe Lepeut, deux ans qu'elle n'a plus vu ce qu'elle contient donc peut-être y a-t-il eu interaction entre les matériaux de ces objets, peut-être se sont-ils modifiés...

Source: site internet de Camille Bondon.

Au fur et à mesure de l'intervention de Camille Bondon, on ne sait pas si l'on peut intervenir ou non. Oui, pour autant que je le sache. Les mots des personnes attablées arrivent progressivement, de soliloque on arrive à une discussion, Camille Bondon invitant à participer en tendant certains des objets afin de les appréhender, que ce soit la "boule noire" réalisée à partir d'une chambre à air découpée, la toupie ou encore le culbuto. Cette préhension de l'objet permet de ne plus seulement être spectateur mais de prendre part à la performance : aurait-elle lieu si on était uniquement dans un dispositif classique théâtral ou l'on ne ferait qu'être regardeur et consommateur ? Être attablé, être autour de cette table, autour aussi de cette boîte et des objets qu'elle contient fait que l'on n'est pas dans un dispositif d'observateur mais dans un agencement qui invite au partage et au dialogue... si la sauce prend bien évidemment.

Cécile.

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Pour plus d'infos:

L'artothèque de la Ville de Strasbourg.

Camille Bondon.