Magazine Culture
Après une interview accordée à la chaîne américaine CBS en mars 2015 - le croirez-vous ? -, Bachar al-Assad, président de Syrie est à nouveau courtisé : quatre ans de conflit, plusieurs centaines de milliers de morts, le patron de la Syrie, du moins... de ce qu'il en reste, redevient fréquentable et "interviewable" ; c'est à Pujadas qu'il sera donné de le faire, sur France 2, au journal de 20H.
On peut déjà prédire que Bachar al-Assad deviendra très vite à nouveau respectable.
Inutile de préciser que cette rencontre n'aurait pas pu avoir lieu sans le feu vert de l'Elysée et du quai d'Orsay. Car, souvenez-vous ! Laurent Fabius, le ventriloque de l'Otan, du Pentagone et d'Israël, la honte de la diplomatie française... déclarait en 2012 ceci : "Assad ne mériterait pas d'être sur la Terre".
Les chancelleries apprécieront la formule et ce nouvel exercice diplomatique : l'appel au meurtre.
Syrie le 17.08.2012 - Laurent Fabius
***
La tentative de destruction de l'Etat syrien ayant échoué - faux soulèvement populaire orchestré par la CIA au cours duquel les forces de l'ordre seront prises pour cible (on retrouvera le même procédé en Ukraine, place Maïdan où les balles qui ont tué les manifestants sont les mêmes que celles qui ont tué les membres des forces de l'ordre -, et même si jamais plus la Syrie ne sera une et indivisible - en effet, une partie de son territoire restera livré longtemps encore aux pilleurs et aux assassins avec la bénédiction de l'Arabie Saoudite, des USA et d'Israël qui soigne les combattants d'Al Qaïda avant de les renvoyer sur le front syrien -,...
Force est de constater que Bachar al-Assad aura eu finalement plus de chance que Saddam Hussein et plus récemment, Kadhafi.
Personne ne s'en plaindra quand on sait ce que sont devenus l'Irak et la Libye et quand on connaît le profil et les motivations de ceux qui ont cherché à abattre le régime syrien.
On ne boudera donc pas son plaisir même si une fois encore on pourra déplorer la "saloperie " d'un monde qui s'évertue à nous demander de choisir depuis 15 ans, entre la peste d'un côté et le choléra atlantico-sioniste de l'autre.
________________
Pour prolonger, cliquez : La Syrie et nous