Le grand méchant renard, Benjamin Renner

Le grand méchant renard...ou comment je suis arrivée à lire une BD en ayant l'impression d'avoir regardé un excellent dessin animé.

D'abord que je vous explique comment cette BD est arrivée dans ma bibliothèque. Lorsque j'étais au salon du livre de Paris avec Jérôme et Noukette (instant *je me la pète* oui je traine avec des #blogueursinfluents !), nous avons commencé à évoquer les BD que chacun souhaitait se procurer. A ce moment-là, Jérôme a évoqué cette BD qu'il avait lue et chroniquée et je me suis donc rendue sur le stand Delcourt pour me la procurer. Compte tenu du monde, je n'ai pas beaucoup cherché et j'ai demandé où se trouvait cette BD à un représentant Delcourt sur le stand. Là le gentil monsieur m'a guidée vers la pile en me disant "c'est vraiment une très bonne BD"...hannn tu veux dire que Jérôme-chou a de bons conseils! Bref je la paye, je la mets dans mon sac, le salon se passe. Je rentre chez moi, la dépose dans ma bibliothèque en me disant que je la lirai d'ici peu. Le lendemain, en rentrant du boulot (oui là je vous raconte ma vie je sais, mais ça a son importance #larelou), je trouve mon grand de 7 ans plongé dans cette BD. Il l'avait déjà lu 3 fois et "franchement maman, c'est trop drôle". Je me suis donc enfin décidée à plonger dans le monde de ce grand méchant renard, devenu une BD fétiche chez nous.

Le problème du grand méchant renard c'est qu'il n'arrive pas à être méchant. Il rentre dans la ferme, veut capturer une poule et les animaux le checke à son entrée, lui demande s'il va bien et surtout les poules lui font peur et il fuit. Il repart alors bredouille à chaque fois. C'est finalement l'histoire d'un renard qui souhaite trouver sa place dans la société en étant ce que doit être un renard mais il est trop tendre. Pourtant il prend des conseils de posture, de cris-qui-font-graou auprès de son ami le grand méchant loup mais rien n'y fait. Le gentil-renard-qui-voulait-être-méchant en a marre et aimerait bien quand même manger de la bonne viande. Avec le loup, ils vont donc monter un plan : puisque le renard est accepté dans la ferme et que personne n'en a peur, à défaut d'attraper une poule, il peut attraper des oeufs, qui donneront des poussins qu'ils pourront manger ensemble. Plan idéal, qui démarre bien avant que le gentil-renard-qui-voulait-être-méchant ne découvre l'amour maternel.

Mon grand avait raison (oui de toutes façons il a toujours raison, c'est mon fils ok), c'est vraiment très drôle. Vraiment j'ai eu l'impression de voir un dessin animé tant le rythme est relevé, les blagues amenées au bon moment, dans une tonalité moderne. Dès le début on se prend de pitié pour ce pauvre renard, le loup lui est forcément méchant et joue bien son rôle. La partie de l'histoire où le renard découvre l'attachement qu'il a avec ses poussins est vraiment excellemment retranscrite pour des parents et l'auteur joue et met en scène tous les questionnements que la parentalité apporte avec elle. Les poules qui s'organisent aussi pour lutter contre le vol de leurs poussins, s'entraînent à faire la peau à l'ennemi sont très drôles et justes. Cette BD a le pouvoir de plaire à tous, les petits y voient l'histoire d'un renard un peu trop gentil et qui fait rire. Les grands y découvrent une double lecture sur les adultes et la parentalité. Une BD vraiment très réussie sans compter le traité graphique magnifique. On reconnaît le traité minimaliste d'Ernest & Célestine puisque que Benjamin Renner en est le co-réalisateur.

En plus de la BD, l'histoire continue sur le web avec un mini jeu interactif très bien fait : http://www.editions-delcourt.fr/special/grandmechantrenard/

et le blog de l'auteur : http://reineke.canalblog.com/

Je crois que Jérôme a été clair, c'est un coup de coeur : ICI

Une lecture que je partage avec ma toute douce Noukette, trop contente!