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Run, White god , Historia Del Mondo : trois sorties DVD d'horizons géographiques et cinématographiques différents..

Par Filou49 @blog_bazart
22 avril 2015

 Je l’ai dit lors de  ma dernière chronique DVD consacrée à Tiens toi droite que j'avais  reçu  pas mal de films en DVD de films qui étaient à l’affiche en fin d’année dernière,  sortis confidentiellement mais que certains médias que je suis régulièrement avait parfois mis en avant.

Trois films étrangers, nous provenant de l'Argentine, d’Hongrie et de Cote d’Ivoire qui valent le coup d’œil pour plusieurs raisons. Radicalement différents dans le fond et la forme, on peut néanmoins les rapprocher par leur singularité et surtout la difficulté à les saisir et à leur coller un genre particulier, ce qui constitue d'ailleurs à la fois leurs forces et aussi malheureusement leurs limites.

 1.Run ( sortie DVD le 21/04 chez BAC Vidéo)

RUN_DVD-3D

Premier film ivoirien  à figurer depuis presque 30 ans dans une section au Festival de Cannes, dans la sélection officielle ( à un certain Regard), ce Run a déjà une valeur incontestable vu que les nouvelles cinématographiques de ce pays sont rares.

Même s’il ne possède évidemment pas la maitrise formelle et les qualités de Timbuktu ( la comparaison, hélas inévitable n’est finalement pas vraiment appropriée), le long métrage de Philippe Lacôte, après un premier documentaire chroniques de la guerre en cote d’Ivoire, se est de se nourrir dee l’actualité de son pays natal. En témoignant, par la fiction de la crise que la Côte d’Ivoire a vécue, mais c’est de la fiction.

Run, White god , Historia Del Mondo : trois sorties DVD d'horizons géographiques et cinématographiques différents..

Run est une fable lorgnant du coté du trhiller et même du film de survival qui relate le parcours d'un jeune antihéros qui devient un ennemi public après avoir assassiné le Premier Ministre, première scène du film. Le film s’attache ensuite à nous raconter comment le jeune homme en est arrivé là.

Bref, un récit initiatique traité certainement de façon un peu trop maladroite ou naive (notamment dans les dialogues ou la direction d'acteur qui plombe un peu le film) mais qui est traversé de quelques fulgurances de réalisation.

Philippe Lacote possède en effet un réel talent pour filmer son histoire, et y introduire quelques éléments de merveilleux et de fantastique et faire de son RUn une belle curiosité à conseiller à tous ceux qui n’ont pas peur d’oser des expériences cinématographiques un peu différentes.

Run - Bande-annonce officielle - Le 17 décembre au cinéma

2. White God  (sortie Pyramide films le 15/04)

white god

 Après la Côte d'Ivoire, retour sur une autre contrée cinématographique dont les nouvelles sont rares en France à savoir la Hongrie avec le sixième film de Kornél Mundruczó, mais le premier à sortir en France et qui lui aussi a été sélectionné lors de la sélection officielle Un certain regard du dernier festival  Cannes, où il a même raflé le prix.

Projet très étonnant, "White God" se situe à mi-chemin entre un film de terreur à la Alfred Hitchock (on pense parfois aux Oiseaux) et le conte de Walt Disney avec une petite fille qui fait tout pour retrouver son chien qu'elle perd au début du film.

Run, White god , Historia Del Mondo : trois sorties DVD d'horizons géographiques et cinématographiques différents..

Le scénario s'appuie sur une double intrigue entre Lili une jeune fille de treize ans (Zsofia Psotta vraie révélation) et celle de son chien Hagen séparé par un gouvernement totalitaire qui décide en début de film de taxer les propriétaires de chiens batards.

On voit bien alors, au delà de la belle plaidoirie en faveur de la cause animale que White Dog tente une analogie au nazisme plutôt habile, en ce que les bâtards, ici, font l'objet d'immondes trafics, de discriminations raciales, sont raflés, exterminés, puis les survivants qui  se soulèveront forcément dans un final assez hallucinant grandiose ..White God fait directement référence au  film de Samuel Fuller White Dog et son discours est tout aussi réaliste, juste et intelligent.

Passé quelques scènes inutiles qui ralentissent le film à mi parcours, le dernier tiers qui vire au film de terreur animalière est vraiment spectaculaire à souhait et prouve définitivement la grande maitrise de la mise en scène  de ce film assez étonnant à tous les points de vue.

3. Historia del Miedo ( Shellac, sortie le 6/05/2015)

historia-del-miedo-histoire-de-la-peur-packshot

Ce premier film de l'argentin Benjamin Naishtat n'était pas lui présenté à Cannes mais dans un autre grand festival international, celui de Berlin, également en 2014.

"Historia del miedo" (« histoire de la peur », en français) est un film choral, un peu comme l'est "Magnolia" ou "Shorts Cuts ( les références du genre)", qui se passe à Buenos Aires, où les quartiers pavillonnaires hyper sécurisés côtoient les terrains vagues remplis de bidonvilles.

Cette différence de classe sociale, le film cherche à la sonder à travers ces instants de tension ( coupures de courant, aboiements de chiens, nuages de fumées), pouvant à tout moment faire basculer ces quartiers dans la terreur ou la tragédie. Du coup, plus qu'à Anderson ou Altman, c'est plus à Michael Haneke et son temps du Loup( pas forcément son meilleur) qu'on pense le plus fréquemment.

Image

On y pense d'autant plus que pour raconter cette tension du climat de violence au quotidien né de ce fossé et cette incompréhension sociale, le cinéaste argentin soigne plus sa mise en scène et son sens du cadrage, assez époustoufflant ( comme celui d'Haneke), que son récit, un peu trop mince et décousu.

Dommage car ces questions que le film soulève sur sa propre capacité de se maitriser ou non lorsqu'on se sent menacé sont passionnantes et auraient mérité un traitement moins esquissé.

Bande-annonce : Historia del Miedo (Histoire de la Peur) - VOST


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