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Beny le brownies, le cactus d’Annecy

Publié le 23 avril 2015 par Unionstreet

beny le brownies x unionstreet

Lors d’un passage éclair à Paris pour le tournage du clip de « Fusil et Bubblegum », on a rencontré Beny Le Brownies au Cafe Charbon. Autour d’une pinte, on a échangé avec l’un des jeunes espoirs du rap français pour savoir ce qu’il nous réservait pour l’avenir et en savoir plus sur son univers. 

Union Street: Tu as un parcours un peu atypique, raconte le nous.

Beny Le Brownies: J’ai commencé par le foot,  j’ai été trois ans en centre de formation à l’EVT (Evian Thonon Gaillard) mais finalement je me suis fais viré du centre. Et c’est à se moment la que j’ai vraiment commencé à écrire mes premiers textes.

Mais avant tout ça je suis un grand fan de rap, quand mes rêves de footballeur se sont effacés, j’ai choisi naturellement cette voie. Tout cela m’a été transmis par mon père qui était footballeur à l’époque. Il a joué à l’ AS Vita Club et au FC Zurich. Il a aussi fait beaucoup de musique, notamment de la Rumba congolaise qui lui a valu une certaine notoriété.

Donc depuis que je suis tout petit je suis impregné de ces deux passions, si pour moi le foot c’est fini, je compte bien marquer la musique de mon passage.

US: Tu as encore d’autres passions? parce qu’on sait que tu skates pas mal.

BLB: Oue j’aime bien toucher un peu à tout : le foot, la musique, le skate, la production, la photo, etc… J’ai toujours été un gamin très curieux.  Mais mon principal objectif est de me focaliser sur ma musique.

US: Comment tu travailles tes textes ?

BLB: je m’inspire beaucoup de la vie. je pars du principe qu’on est tous différent. Si on a quelque chose à raconter et à retranscrire essayons de le faire de la meilleure façon possible. J’ai grandi dans un environnement où c’est pas tout les jours facile de vivre.  Tu as pas mal de gars dans l’egotrip, axés sur un univers particulier, sur quelques choses de planant. Moi ce que j’aime c’est la réalité de la vie.

US: Pour ce qui est de ton image, on t’a beaucoup comparé à Odd Future et notamment à Earl Sweatshirt. Tu te sens proche d’eux?

BLB: Je vais pas te mentir, je suis encore jeune. Moi quand j’ai vu arrivé Odd Future, j’ai pris une claque et ils m’ont beaucoup inspiré dans leur attitude et dans leur démarche artistique. Donc ca se ressent beaucoup dans Pre Dora. Mais je suis pas la pour faire du Odd Future ou du Joey Badass.

Je veux qu’on me reconnaisse pour mon travail et non pas à travers le style d’un autre artiste. C’est pour cela que tu me vois pas sortir des clips ou des projets tout le temps. C’est parce que je travaille énormément et je tiens à ce que les choses soient parfaites.

Après j’aime beaucoup d’autres artistes comme Rejjie Snow ou King Krule. C’est vraiment des mecs qui ont de univers particuliers.

US: Tu peux nous parler un peu ton collectif Francis Trash?

BLB: C’est un collectif de pote qu’on a monté, il y a trois ans. Dans mon entourage, y avait des mecs qui produisaient, des mecs qui dansaient, d’autres qui filmaient et on a voulu rassembler tout nos gars sur Annecy pour bosser.

Surtout que chez nous, il y avait vraiment rien qui se faisait autour de la street culture, de l’événementiel. Le mouvement commence à prendre un peu d’ampleur chez les jeunes. Car il faut savoir que je suis un des plus vieux de la bande, la plus part ont entre 16 et 20 piges.

US: Comment c’est de vivre son art en province?

BLB: C’est vraiment une respiration. T’es vraiment à l’aise pour construire ton projet, trouver de l’inspiration. Dans les grandes villes et notamment ici à Paris, tout t’arrive en pleine gueule alors que tu as rien demandé.

T’es submergé constamment par un tas d’informations et tu sais plus où donner de la tête. C’est pour ca que je reste à Annecy et que je monte en éclair sur Paris. Je reste une semaine mais je me donne à fond ensuite je retourne dans ma tanière.

US: Comment tu travailles tes productions ?

BLB: Je fais pas mal de prods moi même, après tu as mon gars Lucas qui est mon acolyte. On a fait les 400 coups ensemble.  On avair produit quelques tracks ensemble sur Pre Dora. Mais pour mon prochain projet Dora, je vais m’ouvrir un peu plus. Y’aura des prods de Dj Lo, Drixxxe, … Ca sera un peu moins familial. Mais je veux vraiment faire de la qualité et je pense que s’ouvrir aux autres c’est important.

US: Parle nous un peu de ce fameux projet Dora.

BLB: Je t’avoue que je préfère garder ça sous la table. Tout n’est pas encore fini et j’ai envie de peaufiner le truc au maximum pour que quand ça tombe ça fasse l’effet d’une bombe. Parce que quand j’ai fais Pre Dora, y a beaucoup d’articles qu’ont circuler, j’ai fait Les Inrocks.

Y a une fan base qui a commencé à s’installer, un petit délire mais là j’ai envie de choquer les gens et de passer à une étape supérieure. J’ai quand meme déjà sortit un extrait qui est une mise en bouche qui est « fusil et bublegum » mais c’est juste qu’un amuse-gueule au vue de ce qu’on est entrain de cuisiner.

US: Quels sont tes réelles inspirations musicales?

BLB: C’est marrant, parce que des qu’on parle inspiration, les gens ont tendance à tout de suite voir Odd Future, alors que c’est vraiment plutôt l’aspect image alors que musicalement je suis assez différent.

En terme de musicalité aujourd’hui, celui qui me fait rêver c’est Kendrick Lamar, son dernier album est vraiment une pépite. J’ai pris aussi le dernier projet de J.Cole, le dernier Drake. Le choix est certes pas original, mais ces mecs là ont changé le game aux Etats Unis dernièrement, et on peut leur dire merci.

Sinon dans ma jeunesse, j’etais vraiment à fond dans le foot. Le rap je connaissais pas encore de ouf, j’ai pris une première claque avec LIM, c’est ce qui tournait dans les quartiers, limite t’avais pas le choix, t’étais obligé de l’écouter.

Je dois le dire, je suis un gros fanatique de Oxmo Puccino, mais ça c’est venu plus tard quand j’ai vraiment commencé à cogiter et à réfléchir. J’ai vraiment compris l’importance des textes, et la richesse du langage. On peut dire que c’est grace à lui que j’ai commencé à essayer de manier les mots de manière millimétré. Doc Gyneco aussi m’a inspiré avec son coté nonchalant, insolant, humoristique mais tout à fait réel.

US: On t’avait vu en video sur un morceau acoustique. Est ce que c’est que tu aimeras explorer plus ce coté la?

BLB: J’aime beaucoup l’acoustique, j’ai d’ailleurs jouer une version acoustique du sucre pimenté avec Oxmo, c’était génial. Mais je t’avoue que j’aimerai en faire plus mais dans l’avenir, aujourd’hui ce n’est pas dans mes priorités.

US: Tu as un coté très lunaire, très spirituel. livre nous un peu de l’esprit qui sommeil en toi.

BLB: C’est vrai je suis très lunaire, j’ai souvent la tête ailleurs. Quand on me parle, j’écoute mais je suis aussi beaucoup dans mes rêves. D’ailleurs quand j’ai ecris mon morceau Hjerne c’est a tout cela que je pensais. Toute ce qui se trouve dans mon cortex, hjerne signifiant cerveau en danois.

Je pense qu’il faut savoir se focaliser sur les choses au bon moment mais jamais oublier de rêver car c’est ce qui nous permet de développer toute notre créativité. En fait il faut tout simplement garder l’enfant qui sommeille en chacun de nous, j’ai longtemps eu peur de grandir et  de le perdre mais je sais que maintenant il restera à jamais en moi.

US: Un petit mot pour la fin 

BLB: Je veux que tout le monde sache que j’arrive avec un projet ambitieux. Et je compte bien m’imposer dans ce jeu !

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Propos recueillis par Erwan O’gara

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