Magazine Cinéma

[Critique] LES NOUVEAUX HEROS par Virginie

Par Christian Papia @ChristianPAPIA

Les Nouveaux Héros, où quand Marvel transcende Disney

héros

Un petit génie de la robotique nommé Hiro Hamada découvre qu’un complot criminel menace de détruire la ville de San Fransokyo. Avec l’aide de son plus proche ami, Baymax le robot infirmier, et de ses compagnons qu’il va transformer en une bande de superhéros high-tech, Hiro va tout faire pour sauver la ville et sa population…

Nous avons quitté 2014 sur une grande polémique, à l’origine de fortes dissensions dans le monde des cinéphiles, et c’est donc avec le cœur lourd, ainsi qu’une importante « gueule de bois » pour certains, que nous avons commencé cette nouvelle année. Nous la voulions pleine d’espoir, de dynamisme, de spectacle et de grand retour réjouissant (ne déçois personne J.J. Abrams !), mais les premières semaines furent hélas assombries par d’effroyables actes, catalysant une controverse sociétale dangereuse. Alors, à de nombreuses reprises, nous avons eu bien besoin de nos petites évasions, dans ces mondes fictifs que nous apporte le 7ème art. Et le mois de Février, accompagné des Wachowski et de Disney, est enfin arrivé.

Je ne m’attarderai bien évidemment pas sur Jupiter Ascending (que j’ai beaucoup apprécié). Alors que Les Nouveaux Héros (Big Hero 6 en version originale) sortait outre-Atlantique trois mois plus tôt, la France optait une nouvelle fois pour une sortie (trop) tardive lors des vacances d’hiver (à l’instar de Volt, star malgré lui sorti le 4 février 2009 dans l’hexagone). Malgré un démarrage qui confirmait la très mauvaise stratégie de notre pays, le nouveau bébé de Disney s’est installé au même niveau que son aînée, la Reine d’Arendelle. Les talentueux Don Hall et Chris Williams (d’ailleurs réalisateur du petit chien précédemment cité) n’ont pas à rougir face à la qualité de la précédente production. Tout en apportant une nouvelle modernité, ils nous offrent une libre adaptation, à la fois émotive et explosive, des comics Marvel Big Hero 6. Et c’est là que nous tenons un « classique d’animation Disney », bien plus contemporain que ses prédécesseurs.

héros2

Six ans après le rachat des studios Marvel par Disney, nous assistons à la première hybridation des deux, et entre nous on ne peut que les féliciter (je dois vous avouer qu’il y a de cela deux ans, je n’aurais pas tenu de tels propos). Reprendre les bases de ces comics enlève toutes traces du preux chevalier sauvant la princesse des griffes d’une belle-mère tyrannique. Cette intrigue obsolète fait place à un cadre plus pragmatique et on ne peut plus proche du nôtre. On y suit des personnes normales, scolarisées à l’université du coin, dont la vie est alimentée par leur passion du monde robotique. Soulignons à ce propos le très bon développement de chaque protagoniste. Aucun d’entre eux n’est dépourvu de personnalité, et aucun cliché n’est mis en scène, ce qui nous permet une excellente empathie et une meilleure identification aux personnages. Autre grande victoire, les filles n’ont pas de caractères niais poussés à outrance, ne sortent aucunes fadaises, et ne servent pas de prétexte au sexisme ordinaire. Elles sont bien intelligentes, et font partie prenante de cette équipe.

Les réalisateurs apportent la petite touche d’émotion idéale, afin de ne pas rendre ce film d’animation trop bourrin et violent. Pour ce faire, dites bonjour à Baymax, « votre assistant de santé personnel », un androïde atypique crée par Tadashi Hamada, le frère aîné de Hiro (petit adolescent au cœur de l’intrigue). Son comportement irrationnel le rend très attendrissant, à l’instar de Wall-E avec Eve quelques années plus tôt. J’ai été touchée et surprise par son côté si humain, en dépit de sa forme saugrenue. Il est là, et il peut combler l’absence d’un être cher. Dès que les lumières se rallument, je peux vous garantir que petits et grands auront (et ont, pour ceux qui l’ont déjà vu) envie d’avoir leur peluche Baymax à proximité.

Mais Disney reste Disney, et les mêmes codes reviennent au grand galop. L’intrigue manichéenne et prévisible, avec des héros assoiffés de justice, est aussi vieille que le monde. Il ne faut donc pas trop se concentrer sur ce défaut minime, puisque le film doit bien entendu rester accessible à tous et aux plus jeunes. Nous ne pouvons être exigeants au point de vouloir voir la machination d’une organisation secrète, aidée par des instances de l’État comme, je ne sais pas.l’HYDRA !

Que demander de plus lorsque la direction artistique est impeccable et vraiment fun ? Et comment penser à un manque d’audace lorsque nous avons à faire à deux cultures antagoniques, si entrecroisées que l’on aurait la légitimité de se poser la question de l’inexistence de San Fransokyo ? Quand Disney utilise Marvel à bon escient, nous pouvons voir l’univers des super-héros galvaniser ce petit monde coloré, et raviver la flamme de l’enfant tapi au fond de nous tous. A la fois, jouissif et mignon, je ne suis pas étonnée de sa nomination aux Oscars 2015. Et à présent, je ne pourrai me désactiver que si vous dites « Je suis satisfait de mes soins » !

LES NOUVEAUX HÉROS Nouvelle Bande Annonce VF

Virginie.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Christian Papia 13465 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazines