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La volonté du dragon, Lionel Davoust

Par Craklou

La volonté du dragon, Lionel Davoust

Voici mon dernier butin et ma première lecture des Utopiales 2011. J'oserai avouer que je ne connaissais ni cet ouvrage ni même son auteur avant l'évènement nantais, et j'en profite pour rendre hommage aux conférences qui y étaient organisées et qui permettent, outre d'avoir un nouvel éclairage sur tel ou tel thème, de laisser un auteur s'exprimer sur son univers, sa perception de la littérature, de la Fantasy et de la SF.

J'étais aussi bien tentée par Leviathan, mais j'ai laissé Fée de passage investir, et dès qu'elle aura terminé le sien, on échange!

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Une reine dont les yeux émeraude lisent l'avenir...

Un enfant-roi, passablement fou, gardien d'un savoir oublié...

Du déroulement de leur partie d'échecs pourrait bien se décider l'issue de la guerre...

Entre les derniers royaumes libres et les forces d'invasion de l'Empire d'Asreth se dresse l'imprenable Qhmarr, petit pays à peine sorti de l'ère médiévale. Gouverné par un roi trop jeune et un conseiller tropconfiant, il ne devrait représenter dans le plan de conquête de l'Empire qu'une note de bas de page. Et alors que le généralissime D'eolus Vasteth s'emploie à négocier les modalités d'une reddition diplomatique, déjà, aux portes de la capitale, se presse l'implacable armada... La conclusion du conflit ne fait aucun doute. D'une manière ou d'une autre, Qhmarr passera sous pavillon asrien.

Pourtant, malgré la défaite annoncée, Vasteth découvre des dirigeants qhmarri inflexibles, prêts à confier le destin de leur nation à d'absurdes croyances ancestrales. À travers le défi lancé par l'enfant-roi, ce sont toutes les certitudes du généralissime qui vont se voir ébranlées, tandis que, sur la mer, les soldats meurent, simples pions sur un échiquier qui les dépasse...

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Je le reconnais d'entrée de jeu : j'ai dévoré ce court roman. Après avoir déambulé pendant 3 jours dans le palais des congrès de Nantes en long en large et en travers à entendre parler lecture et à empiler les bouquins dans mon panier, j'avais vraiment envie de me plonger dans de la lecture pour de vrai. Je n'ai pas été déçue !

Ce récit est vraiment très bon et à plusieurs niveaux.

Les personnages sont très touchants, on s'y identifie plus ou moins, mais on ne peut pas ne pas ressentir d'empathie. Lionel Davoust réussit à mélanger gentils et méchants ; on se prends d'amitié pour l'un, et puis ensuite on ne peut pas ne pas donner raison à l'argumentation du deuxième, mais finalement... les caractères s'affirment, se développent ; et au bout du compte, on sait bien pour quel côté on est, mais on ne sait plus bien pour qui on devrait se positionner. C'est assez étrange comme sensation, mais le coup de crayon qui provoque cette "confusion" est assez remarquable. Rien n'est tout blanc ni tout noir mais pour autant je n'ai pas trouvé de morale bien pensante sous-jacente et j'ai trouvé ça chouette. Lire pour lire, et non lire pour redécouvrir le présent ou le passé revisité, c'est bien aussi parfois !

J'ai également beaucoup apprécié l'univers de Davoust, et j'ai hâte de découvrir les deux nouvelles qu'il a déjà écrites sur le thème (si j'ai bien compris) ; s'il pouvait aussi continuer d'alimenter ça serait cool!

L'intrigue en elle-même s'organise autour d'une sorte de bataille navale/ludique. J'ai trouvé le parallèle vraiment intéressant, de même que l'implication philosophico-magique des actes du chef de campagne mis en parallèle des actions individuelles ou de groupe des petits soldats plongés au milieu du combat (c'est d'ailleurs d'autant plus intéressant à comparer que je viens de terminer Wang de Bordage et qu'on retrouve un certain nombre de points communs). Les états d'âme des uns et des autres ponctuent le récit, nous permettent de comprendre mieux leurs décisions, et nous rappellent que derrière chaque soldat se cache un être humain qui pense, qui applique, qui obéit, et qui ressent tout un tas d'émotions selon qu'il est confronté à la victoire, la défaite, la douleur ou la peur. Tout ça sans mièvrerie aucune. Honnêtement, chapeau !

Je n'ai donc qu'une hâte, retrouver le monde d'Evanégyre au plus vite ! Lionel Davoust, si tu m'entends...

Un gros 5/6 donc !


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