Magazine Cinéma

Nos deux romans graphiques coups de coeur du mois!!

Par Filou49 @blog_bazart
28 avril 2015

Parlons Bande dessinée ( cela faisait quelques temps qu'on en avait pas chroniqué), et plus particulièrement roman graphique, un genre que nous apprécions particulièrement avec à l'honneur deux exemples de l'excellence de ce genre littéraire qui monte de plus en plus qualité, comme Michel et moi même avons pu le constater ces derniers jours :

1. Le Sculpteur, Scott Mc Could: le mythe de Faust revisité dans une belle BD!!

sculpteur

David Smith, jeune artiste qui a déjà connu une gloire éphémère se retrouve à 26 ans expulsé de son loft New-Yorkais avec quelques dollars en poche. L’heure du renoncement est peut-être venue, devenir professeur d’arts plastiques, fonder une famille et vivre dans un gentil lotissement de banlieue avec un labrador qui enterre ses os dans le jardin. Mais David Smith donnerait sa vie pour devenir un sculpteur reconnu.

Donner sa vie en échange du succès, c’est justement ce que lui propose son oncle Harry qu’il vient de rencontrer par hasard dans ce Dinner un peu triste en plein Manhattan. Le seul problème c’est que oncle Harry est mort depuis longtemps….. Il reste donc deux cents jours à David pour vivre la vie dont il a rêvé, ensuite…..

En deux cents jours on a le temps de créer, de faire des rencontres mais aussi de changer d’avis…..David, le mythe de Faust cela te dit quelque chose ?

le-sculpteur-scott-mccloud-rue-de-sc3a8vres-baiser

Lorsque Scott Mc Cloud, le créateur de « L’art Invisible » véritable bible pour tout amateur de bandes dessinées, se lance dans un roman graphique sur le monde de l’Art Contemporain, on sait d’avance que l’on va lire un comics hors normes et on n’est pas déçu. Tout est too much dans cet énorme pavé de près de cinq cents pages : romantisme exacerbé et totalement revendiqué, description méticuleuse du marché de l’art et ses Tartuffe, mise en scène percutante, décors, prises de vues et New-York que l’on connait si bien, tout est réinventé.

Mc Cloud  sensible didacticien de la bande dessinée  n’oublie pas qu’il a dessiné les aventures de Superman dans les années 90, en plongeant, David Smith, son anti-héros dans les affres de la création, il nous livre avec « Le sculpteur » une belle œuvre intimiste traité façon Blockbuster.

 chronique de Michel D...

2. Les carnets de thèse, Typhaine Rivière : Thèse, o ma douleur..

carnets

N’étant pas au cours de mon cursus universitaire  universitaires, allé plus loin   que le mémoire de DEA (ce qui n’est cependant pas mal, je vous l'accorde), je ne connaissais le monde des thésards que de loin, soit d’après le témoignage de –plus ou moins-proches, soit d’après les romans de David Lodge et autres grands écrivains anglo-saxons passionné par les carcans d'Oxford et e Cambridge.

Mais grâce à "Carnets de Thèses", ce roman graphique de Tiphaine Rivière qui vient de paraitre chez Seuil, le quotidien d’un(e) jeune étudiant(e) en thèse n’a presque plus de secret pour moi.

 Dans ce roman graphique de près de 200 pages, Tiphaine Rivière nous dresse le portait d’une certaine Jeanne Dargan, à qui elle a semble t-il prêté quelques éléments autobiographiques.

En effet,  l’auteur a été thésarde pendant 3 ans avant de s’adonner d’abord par le biais d’un blog illustré , Le bureau 14  de la Sorbonne, puis par cette BD, à son nouveau métier, la bande dessinée qu’elle maitrise avec un talent certain au vu de ces jubilatoires carnets de Thèses.

 Dans un premier temps, Jeanne va sauter de joie à l’idée de quitter son métier d’enseignante dans une ZEP pour faire sa thèse en littérature autour de Kafka.

thèses

 Sauf que très vite, elle va se retrouver confrontée à une multitude d’embuches qui se dressent sur son passage : entre l’incompréhension de ses proches et notamment de sa famille (les scènes de repas familiaux sont particulièrement tordantes), l’implication plus que légère de son directeur de thèse, les méandres administratives qui interdisent que ses vacations en profs de fac soient rémunérées, et une secrétaire du bureau des thèses pour le moins dilettante (c’est avec ce genre de personnalités que l’image des fonctionnaires va évoluer), Jeanne va vite déchanter et s’apercevoir que la vie d’une thésarde n’est pas si rose que cela.

 Alors certes le propos est parfois caricatural et cette Jeanne finit par irriter à force d’égocentrisme et d’auto-apitoiement, mais l’ensemble est particulièrement juste et percutant : on applaudit devant l’intelligenceavec laquelle Tiphaine Rivière décrit cette histoire qui a du pourtant lui laisser quelques amertumes, et ainsi que l’inventivité  et l'efficacité de certaines trouvailles visuelles ( la représentation du thésard en jeune cocker avide de caresse face à son directeur de thèse, ou bien encore l’amphi rempli de tigres affamés, lorsque Jeanne doit donner son premier cours de littérature médiévale).

 Bref, un roman graphique tendre et subtil qui prouve que Tiphaine Rivière a eu le nez creux d’abandonner la recherche pour la BD et on espère que sur des sujets moins autobiographiques, l’auteur illustrateur fasse montre du même talent !!


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Filou49 15144 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines