Ouija
Sorti le 29 avril 2015
1h29
De Stiles White Avec Olivia Cooke, Ana Coto, Daren Kagasoff...
Distribué par
Après avoir réveillé les forces ténébreuses d’une antique planche de jeu de spiritisme, un groupe d’amis se voit confronté à ses peurs les plus terribles.
Collaboration (surtout financière) entre Jason Blum et Michael Bay, Ouija est un film qui a eu beaucoup de mal à se monter, le film étant déjà en préparation depuis 2008, et cela pour un manque de financement. Mais avec l’apport de Michael Bay (qui fait plus de productions que de réalisations) et Jason Blum (spécialiste du film d’horreur ou plutôt de gros navet qui ne font pas peur et qui rapportent une fortune), c’est en 2013 que le film a été tourné pour une sortie en 2015. 7 ans pour accoucher de ce film, ce n’était déjà pas bon signe.
Une planche ouija, une fausse manipulation dans une maison qui cache de lourd secret, et une amie morte, voilà la base de départ de ce film, où comme d’habitude, une bande de jeunes n’écoutent pas, n’en font qu’à leur tête et se retrouvent à réveiller le mauvais fantôme.
Dans sa première partie, la tension s’installe assez rapidement et l’on se demande si l’on ne tient pas un sérieux concurrent à James Wan et à son Conjuring, d’autant plus que la construction du film s’en approche assez. Mais cela n’était que la première partie du film, car ensuite, on se dit que l’on n’a pas un concurrent à Conjuring, juste une tentative de copie de mauvaise facture car dans la seconde partie, le rythme assez tenu du début, c’est rapidement dispersé et l’on avance façon tortue jusqu’à la conclusion finale qui manque cruellement de surprise.
De nouveau, un film d’horreur sans aucunes interdictions, aucun avertissement, un film d’horreur à cent pour cent tout public et encore une fois, un film d’horreur qui se limite à ce que l’on trouve dans les productions de Jason Blum, c’est-à-dire, juste des jump-scares que l’on voit arriver à des kilomètres, des bruits suspects et un maquillage franchement foireux pour le méchant fantôme.
Malgré une bonne ambiance effrayante, ce film ne finira par faire peur uniquement aux jeunes publics, aux publics habitués des films à la Paranormal Activity.
Mais pour une fois dans ce genre de film, et c’est assez rare pour le souligner, le réalisateur a tout de même de l’expérience et fait un travail assez soigné avec des plans biens trouvés, dynamiques sans que cela deviennent flous (volontairement ou non). Dans l’ensemble, la photographie de ce film est extrêmement léchée par rapport à beaucoup d’autres productions.
Et tout aussi étonnant, le casting n’est pas mauvais comme dans l’ensemble des navets produits par Jason Blum. Le casting dans son ensemble est assez convaincant et ne part pas dans l’exagération et cela sans que les personnages ne soient pas non plus caricaturaux. Un jeu d’acteur, dans l’ensemble, assez naturel.
Ouija n’est pas aussi mauvais que l’on pouvait le croire. En comparaison avec le dernier film produit par Jason Blum que j'ai vu (Lazarus effect), il y a une différence assez importante malgré un scénario assez conventionnel et qui manque à la fois de réelle frayeur et d’un rythme soutenu tout le long du film et non uniquement dans sa première partie. Deux choses très étonnantes pour ce film, un réalisateur qui sait ce qu’il fait et qui offre une photographie soignée. Et des acteurs qui restent naturel et convaincant. Ouija aurait pu être un excellent film d’horreur si l’on avait poussé le scénario plus loin malheureusement cela ne restera qu’un film moyen et pas vraiment d’horreur, dont on pouvait se douter par son manque d’interdiction ou d’avertissement, en faisant un film tout public.