Titre original : Ouija
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Stiles White
Distribution : Olivia Cooke, Ana Coto, Daren Kagasoff, Bianca Santos, Douglas Smith, Shelley Hennig…
Genre : Épouvante/Horreur
Date de sortie : 29 avril 2015
Le Pitch :
Debbie, une jeune fille, meurt dans des circonstances aussi mystérieuses que tragiques. Laine, sa meilleure amie, alors qu’elle se recueille dans la chambre de Debbie, découvre une planche de Ouija et tente d’invoquer l’esprit de la défunte pour lui dire au revoir. Elle découvre alors que l’esprit qui utilise le jeu pour communiquer avec les vivants, n’a rien de bienveillant, et que Debbie n’était pas sa première victime. Une porte sur l’au-delà est ouverte. Accompagnée de sa sœur et de ses amis, Laine va devoir trouver un moyen de la refermer, au risque de voir l’esprit pénétrer notre monde et faire de nouvelles victimes…
La Critique :
Aux États-Unis, on joue au Ouija comme nous, français jouons au Monopoly. Le truc, c’est que le Ouija n’est pas un jeu de société comme les autres, en cela qu’il permet, en théorie, d’entrer en contact avec le monde des esprits. Alors ouais, c’est la grosse éclate de jouer à se faire peur mais en France, vu que personne ne vend le truc bien foutu comme on peut le voir au cinéma ou à la télévision, il faut se contenter d’une grande feuille de papier sur laquelle on inscrit les lettres, avant de poser un verre sur la table et d’attendre qu’il bouge tout seul, ou qu’un des participants, tout en niant en bloc, le fasse imperceptiblement bouger. Bref, le Ouija est surtout l’outil parfait pour débuter une intrigue qui pourra déboucher sur un film dans lequel de méchants esprits frappeurs persécutent les vivants. On nous a fait le coup dans L’Exorciste et dans d’autres long-métrages et on nous refait le coup avec Ouija, qui pour sa part, articule carrément toute sa dynamique autour de la fameuse planche ésotérique. Planche étant commercialisée par Hasbro, qui produit le film. Film produit par Michael Bay, lui même réalisateur de la saga Transformers, qui fut, pour rappel, adaptée et produite par Hasbro. La boucle est bouclée, venons-en aux faits.
Car concernant le film Ouija, l’important n’est pas là. Peu importe qui fait bouger la planche, qui la commercialise, qui l’achète, qui produit quoi, comment et pourquoi. Ce qui est par contre très bizarre, c’est que les mecs se soient mis à deux pour écrire le long-métrage. Parce que soyons honnête : Ouija n’est qu’un énième pseudo film d’épouvante. Un produit vite vu, vite oublié, très plat et dont le seul exploit notable est de se faire un plaisir d’enfiler quasiment tous les clichés du genre, dont certains sommeillaient peinards dans les années 80 et 90. En gros, Ouija déboule et fait comme si rien ne s’était passé depuis 20 ans dans le cinéma de genre. Certes, les années 2000 ne furent pas les plus remarquables pour l’horreur, mais quand même… Là, on est carrément dans le plagiat en forme de collage bancal de références mal digérées, mal comprises et mal régurgitées. Et si en plus on prend en compte que Ouija pille plus ou moins sans vergogne un film du même nom sorti en 2008, la coupe est pleine.
Cela dit, un coup d’œil sur la filmographie du réalisateur Stiles White suffit à se rendre compte que le naufrage était prévisible. Si le mec a bossé à la production de bons films comme Sixième Sens, Small Soldiers et Entretien avec un Vampire, il a aussi et surtout écrit les scénarios de machins bien mal foutus comme Boogeyman et Cool Attitude. À noter qu’il a aussi écrit Prédictions et Possédée. Prédictions au sujet duquel nous ne dirons pas de mal vu que Nicolas Cage fait partie du casting et que quand il y a du Cage, il y a forcément du plaisir, même dans un truc franchement tiré par les cheveux qui s’achève dans une prairie avec des petits lapins, après un déluge de feu meurtrier.
Ouija est la première réalisation de White et il faut lui reconnaître une belle constance vu que son métrage ressemble à toutes les soupes qu’il a écrites précédemment. Il faut croire que la soupe, Stiles White aime ça.
En première ligne, niveau casting, rien de très remarquable, sinon une bande de jeunes comme on peut en voir dans plein de films du même genre. L’occasion néanmoins de retrouver Olivia Cook, l’une des stars de la série Bates Motel, qui devrait mieux lire ses scénarios si elle veut profiter durablement de la popularité que lui offre sa percée à la télévision. À ses côtés, du déjà vu, des dialogues au mieux creux et au pire consternants, des jump scares moisis et un dénouement dont on se fout rapidement. Ouija ne réinvente rien, mais au fond ce n’est pas grave. Ce qui est grave, c’est qu’il n’assure même pas le show. On a certes vu plus mauvais, mais au bout d’un moment, ça n’excuse rien.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Universal Pictures International France