Tiré de l’étagère | L’Amour est un fleuve de Sibérie

Ranger le dernier best-seller à la mode amène souvent à redécouvrir des chefs d’oeuvre cachés bien au chaud dans sa bibliothèque.

Une rencontre dans le Gard peut  causer une vraie tornade émotionnelle et engendrer une enquête quitte à déterrer quelques cadavres ! C’est ce qu’on apprend dans le livre de ce Sherlock français, Jean-Pierre Milovanoff.

De quoi ça parle? Silvio est gardien de camping. Le jeune homme trouve un jour un cliché de sa mère avec l’auteur du livre et c’est tout son passé, dans un hôtel de campagne, qui lui saute à la gorge. Le camarguais, aidé de l’écrivain, n’a alors plus qu’une idée : retrouver son père.

Qu’est- ce qu’on en pense? Les quêtes paternalistes et autres histoires de famille, on en a pas mal soupé ces derniers temps. Mais l’Amour est fleuve de Sibérie ajoute un peu de dramaturgie à la difficulté de trouver son père. Silvio, est totalement hanté par cette question, quitte à prendre des risques pour ne pas l’oublier. Le héros, un brin hystérique, a bien besoin d’un appui pour l’écouter… ou lui dire la vérité? Le garçon toujours nostalgique du cocon de l’enfance aime se bercer de belles histoires, d’aventures formidables vécues aux côtés des clients de passage de l’hôtel. Mais l’auteur, comme un journaliste, va dénicher tous ces personnages secondaires aux tempéraments bien trempés et découvrir une destinée bien éloignée de la vision de l’enfant… Fallait-il briser ce conte russe? Entre mystification et déception sociale, le roman est un Crève- coeur animé  de personnages dignes, droits dans leurs bottes face à  la perte de l’enfance, mélancoliques comme le blues qui auréole le récit. A lire pour découvrir un Tellement Vrai, « vraiment vrai ».