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Mais qui est Samaha Sam ?

Publié le 01 mai 2015 par Avisdupublic.net @avisdupublicnet

Si le nom Shaka Ponk ne vous évoque rien, on pourrait se demander où vous vous trouviez ces quelques dernières années. Petite bombe de l'électro-rock français, le groupe formé en 2004 explose les records de ventes, avec notamment la sortie de deux albums l'an dernier, et enchaîne tournées et festivals à une cadence folle. Hormis le singe Goz, la mascotte numérique du groupe, sur scène, c'est le duo de chanteurs gonflés à bloc que l'on remarque. A votre gauche, quelque part en plein slam dans la fosse, le leader vocal Frah et à votre droite, Samaha Sam, sexy, ébouriffée, et montée sur ressort. Mais qui est cette mystérieuse Sam qui n'a pas réellement fait toujours partie de la bande ? Petit démêlage pour mieux comprendre le phénomène.

On le sait peu, mais en réalité, Samaha n'a pas fait ses premiers pas d'artiste au sein du groupe Shaka Ponk. En effet, c'est en avril 2001 qu'elle sort chez Delabel son premier album solo qui s'intitule Samaha, tout simplement. Un nom éponyme donc signifiant en arabe " Ecoutez-là " pour une chanteuse fière de ses origines anglo-égyptienne. Un album comportant treize chansons plutôt pop, loin des tendances rap de l'époque, qui a eu son petit succès puisque l'un de ses titres " Qu'est ce qui t'arrive encore " est sorti en single et a même eu droit à son propre vidéo clip. Pour les plus curieux, des extraits de l'album sont disponibles à l'écoute sur le site de la Fnac. Une arrivée en douceur dans la masse du paysage musical français dont Samaha va réussir à tirer son épingle du jeu. Si elle ne sera créditée comme étant membre du groupe qu'en 2011 à la sortie de leur troisième album The Geeks and the Jerkin' Socks, elle a connu les Shaka Ponk dès leur début.

Sam et Shaka dès 2004, info ou intox ?

En 2004, c'est entre Los Angeles et Berlin que Frah et son singe numérique Goz forment le groupe Shaka Ponk avec Bob, Mathias (anciens musiciens) et Steve, actuel claviériste. C'est en Allemagne que tout commence, lorsque la bande fait les premières parties de groupe comme Korn, leur permettant de rencontrer un label et d'enchaîner en 2005 et 2006 les sorties d'EP Hyppie Monkey et de leur premier album Loco Con Da Frenchy Talkin'. C'est avec cet opus que Shaka Ponk se fait connaître sur le sol français. Aujourd'hui, à l'écoute d'un de ces titres, une question taraude le public : est-ce Sam que l'on entend sur le morceau " Disto Cake " ? Même timbre de voix, même éloquence avec l'anglais, même énergie, le doute s'installe : Sam a-t-elle toujours fait partie du groupe ? Oui, et non, répondront les principaux intéressés. En 2011, lors d' une interview avec l'équipe de La Grosse Radio, Frah révélait que Samaha avait " suivi l'affaire " Shaka Ponk dès 2004. Sam, elle, confiait :

" Je travaillais déjà avec eux, je leur prêtais ma voix, [...] mais monter sur scène, je sais pas, ça me faisait peur. J'ai pas d'explications. J'en avais quand même envie, mais je le sentais pas. ".

Réponse intéressante qui confirme donc que Samaha a longtemps collaboré avec les membres du groupe. Néanmoins, les circonstances de son intégration et la réponse à la rumeur comme quoi c'est elle qui a enregistré " Disto Cake ", ne seront confirmées qu'en 2012, via un simple message posté sur un forum de fans, écrit par Frah lui-même. Il dément la rumeur et affirme que ce n'est pas Sam mais une autre chanteuse, Jasmine, que l'on entend sur " Disto Cake ", et qu'aucune n'a jamais passé de casting pour intégrer officiellement le groupe. Sam a donc décidé par elle-même de rejoindre officiellement les Shaka Ponk après plusieurs années de collaboration et aujourd'hui, on aurait bien du mal à imaginer le groupe sans elle.

Du côté du public de la première heure, l'adoption de celle qu'il faut désormais appeler Monkey Sam s'est faite naturellement, les fans ayant toujours été habitués à une voix féminine sur les titres des Shaka Ponk (aujourd'hui composés de Frah, Mandris, Cyril, Ion, Steve et Sam). Titres qu'elle réinterprète aujourd'hui sur scène sans le moindre mal, notamment le célèbre " How We Kill Stars " de leur deuxième album Bad Porn Movie Trax. Désormais bien à sa place et bien dans ses baskets, Samaha ne semble pas envisager de reprendre une carrière solo dans l'immédiat. Si elle a été l'an dernier décorée des insignes de chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres par la ministre de la Culture, c'était en tant que membre des Shaka Ponk, groupe devenu incontournable depuis son arrivée. En effet, l'explosion Shaka sur le très grand public s'est produite grâce au titre " My Name is Stain ", carton de l'album The Geeks and the Jerkin' Socks, opus sur lequel on trouve également le morceau " Palabra Mi Amor ", collaboration avec Bertrand Cantat. Etre sur scène avec une telle figure du rock français, Samaha elle-même ne devait pas oser y rêver, et c'est pourtant aujourd'hui chose faite. Avec deux autres albums depuis, The White Pixel Ape et The Black Pixel Ape, c'est ainsi que les Shaka Ponk et leur détonante chanteuse se sont imposés non pas comme le phénomène rock du moment, mais comme un groupe éclectique étant bien parti pour durer. La machine Shaka Ponk ne semble s'enrailler, si bien qu'aujourd'hui, il ne reste qu'à souhaiter une longue carrière aux singes les plus déjantés du moment en profitant du spectacle (parce que sur scène, ça déboîte !), et que si carrière solo il doit y avoir pour Samaha, elle a clairement aujourd'hui gagné en maturité, en assurance et en énergie pour voler de ses propres ailes - ou de lianes en lianes, bien sûr !


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