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La sélection de la semaine : Le Caravage, Le jour le plus long du futur, Le printemps humain, Le jardin de minuit, Le rapport de Brodeck, La princesse vagabonde, La peur géante, Les avocats du surnaturel, Argentina, Le pont des pirates, Le dixième peup...

Par Casedepart @_NicolasAlbert

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Le jardin de minuit – Edith (Soleil)

Pour ce premier samedi du mois de mai, Case Départ vous propose sa belle sélection de la semaine. En vous ouvrant sa bibliothèque, le blog met en lumière de très bonnes bandes dessinées. Nous passons au crible, les albums suivants : Le Caravage, Le jour le plus long du futur, Le printemps humain, Le jardin de minuit, Le rapport de Brodeck, La princesse vagabonde, La peur géante, Les avocats du surnaturel, Argentina, Le pont des pirates, Le dixième peuple et L’héritage des Taironas. Bonnes lectures.

Le Caravage

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Quand Milo Manara rencontre Le Caravage, cela ne peut que faire des étincelles ! Le maestro dessinateur raconte l’arrivée à Rome du célèbre peintre dans le premier volume de cette excellente saga La palette et l’épée. A découvrir d’urgence !
Résumé de l’éditeur :
Automne 1592. Michelangelo da Caravaggio dit « Le Caravage » débarque à Rome, toiles et pinceaux sous le bras. Il puise son inspiration dans l’âme de la cité éternelle, entre grandeur et décadence, et auprès des personnages hauts en couleur qu’il y rencontre. Rapidement admiré pour son talent, il sera toutefois souvent critiqué pour ses partis pris artistiques, notamment sur ses sujets religieux – il prendra ainsi pour modèle de sa Mort de la Vierge une prostituée. Une réputation aggravée par le penchant du peintre pour la violence et sa participation à de fréquentes et vives échauffourées…

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Michelangelo da Caravaggio dit Le Caravage (1571 – 1610) est un vrai héros romanesque, sa vie d’une grande richesse est à la fois aventureuse et picaresque. Milo Manara dans ce magnifique premier album, exprime de nouveau toute la fascination qu’il éprouve pour ce peintre. Il faut dire que Manara ressemble au Caravage, dont il admire la grande liberté : « Son caractère impétueux, rebelle qui l’a souvent conduit à la prison ; son aversion à l’autorité, au pouvoir en général ; qu’il ait été beaucoup censuré, un de ses chef-d’œuvre ayant même été condamné au bûcher ; son audace éhontée et transgressive dans la représentation de certain nu ; le fait qu’il soit constamment du côté du peuple, des humbles, des scélérats, des spadassins, même s’il était courtisé par les plus éminents cardinaux… tous ces éléments font de lui un personnage véritablement passionnant et romanesque ».

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Essayant d’être au plus près de la vérité historique (bibliographie à la fin de l’ouvrage), montre que l’auteur des Borgia a pris un soin particulier à ne pas déformer la vérité. Même s’il a ajouté quelques détails et des personnages, il n’y a rien de faux dans l’histoire du peintre. Il faut dire que Le Caravage aura une grande influence sur l’histoire de la peinture, qui est d’une belle modernité pour l’époque (XVI-XVIIe siècles). Manara fait de cette dernière un mode quasi cinématographique. Sans exagération, les gestes et mouvements de ses personnages sont réalistes et d’une belle puissance, comme il le souligne : « Les personnages du Caravage sont des personnes vraies, en chair et en os avec leurs défauts, leurs tragiques faiblesses, voire leur saleté ».

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Mais surtout ce qui plaît à l’auteur italien, ce sont les représentations des femmes dont on devine la beauté et la féminité, comme dans les toiles Déposition du Christ au sépulcre ou Mort de la Vierge. D’ailleurs dans l’album, Michelangelo est attiré par ses femmes de joie (qu’il a entr’aperçu sur le barrage du Pont de Salario) Annuccia ou Fillide. Il en fera ses modèles, ses muses, souvent trop catins et impures pour les cardinaux et l’Eglise. Comment une prostituée pourrait représenter la Vierge ? Lui n’en a cure, il a décidé que ce seraient, elles et aucune autre. Pourtant, comme le montre l’album, il y a une part de doute concernant l’homosexualité présumée de l’italien ; ses relations avec Mario sont des plus ambiguës.
En plus de la belle galerie de portraits, il fait de Rome, un personnage à part entière. Il fait de la cité papale, une ville sombre, crasseuse, avec beaucoup de tensions, de mauvais garçons, une cité dramatique.

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Le Caravage est sulfureux mais brillant ; c’est ce qui transparaît dans ce premier tome du diptyque et c’est ce que le lecteur apprécie le plus. L’homme est loin des maîtres italiens qui sont eux plus conventionnels. En effet, Manara ne se limite pas qu’aux frasques du peintre mais il évoque admirablement les techniques et la force de sa peinture : les plus célèbres tableaux sont ici. Toute la sensualité et la sensibilité de l’auteur de 69 ans sont visibles dans ses magnifiques planches. Le clair-obscur du Caravage sont excellemment mis en avant dans les pages de l’album.

Le Caravage : une excellente entrée en matière, un personnage haut-en-couleur. La suite : vite !

  • Le Caravage, tome 1 : La palette et l’épée
  • Auteur : Milo Manara
  • Editeur : Glénat
  • Prix : 14.95€
  • Sortie : 22 avril 2015

Le jour le plus long du futur

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Après Hans (Jérôme Anfré) et Le grand méchant renard (Benjamin Renner), les éditions Delcourt proposent de nouveau un album sans parole, Le jour le plus long du futur. Ce très beau récit d’anticipation est signé Lucas Varela.
Résumé de l’éditeur : Dans une ville futuriste, un robot et un employé de bureau sans histoire vont voir leur existence chamboulée par l’arrivée d’un étranger portant une mystérieuse valise. Cette dernière donne accès à une étonnante pièce permettant la matérialisation des désirs inconscients. Des désirs qui peuvent être tendres, absurdes ou monstrueux. Et qui bouleverseront à jamais la vie de la ville et de ses habitants.

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Le très beau récit de Lucas Varela est construit comme une fable d’anticipation assez sombre, où l’être humain est déshumanisé. En imaginant le sort de la Terre dans des centaines d’années, il crée une société où la routine s’installe. Cet univers lui permet de dénoncer des dérives actuelles : deux sociétés très implantés et mastodontes de leur secteur (agro-alimentaire) règnent sur la ville, qui produisent des aliments peu ragoutants, une entreprise basée sur un système pyramidal où les hommes travaillent sans réfléchir, sont aliénés par elle. La guerre de la publicité est aussi au cœur de l’album, ainsi que la consommation à outrance.

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Les vies sont aussi standardisées, les robots aident les humains dans la vie quotidienne. Ici, le personnage principal va voir sa vie tranquille basculer lorsqu’un petit alien avec une valise va débarquer. Cet homme si strict, si passe-partout, éprouve pourtant une certaine nostalgie puisqu’il regarde souvent sa vieille photographie de Paraiso, un endroit ensoleillé ; un lieu à mille lieues de celui où il vit. Est-ce que cette plage n’existe plus ? La cité dans laquelle il vit est urbanisée à l’extrême, faite uniquement de gratte-ciel et où il n’y a pas de végétation.

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Si l’histoire fonctionne aussi bien c’est surtout grâce à un formidable découpage et un dessin de très grande qualité de Lucas Varela. En misant sur un système en gaufrier, il permet de rythmer son récit, qui n’est pas sans humour. L’auteur qui a bénéficié d’une aide de la part de la Maison des auteurs d’Angoulême (auteur en résidence depuis mai 2012) touche au but avec ce bel album.

  • Le jour le plus long du futur
  • Auteur : Lucas Varela
  • Editeur : Delcourt, collection Shampooing
  • Prix : 14.95€
  • Sortie : 15 avril 2015

 Le printemps humain

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Les Orts, visiteurs extra-terrestres, ont colonisé la Terre depuis de nombreuses décennies. Ils organisent une société où les humains n’occupent aucune place dans la hiérarchie. Parmi eux, Téomas décide de créer un réseau de résistance. Le printemps humain décline cette histoire, très bon récit d’anticipation signé Hugues Micol et publié par Casterman.
Résumé de l’éditeur :
Jaq dirige l’Agence terrienne et négocie au quotidien avec les extra-terrestres. Son frère Téomas a choisi l’option inverse : depuis les bas-fonds,il fomente une révolution pour chasser l’occupant. Mais les Orts sont-ils si mauvais ? Les intentions des révolutionnaires sont-elles si pures ? Et surtout, quel prix les sapiens auront-ils à payer pour retrouvrer leur liberté ?

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A travers le premier volet du Printemps humain, Hugues Micol dévoile une excellente fable d’anticipation. Depuis quelques années, nous découvrons des séries où les humains tentent de coloniser des planètes, ici, l’auteur de Chico de la muerte propose le concept inverse : des aliens règnent sur la Terre, organisent une société hiérarchisée où un petit nombre de personnes gouverne la majorité de la population (sorte de vision d’une société ségrégationniste) avec une police-armée forte, un asservissement des êtres humains et où il n’y a aucune distraction.
Pour réenchanter cette société, Hugues Micol installe des personnages avides de résistance, voulant renverser le pouvoir. Cet embryon révolutionnaire commence tout juste à s’organiser, à trouver des membres. Parmi eux, Téomas en devient le chef. Cette liberté, il l’a au fond de lui depuis longtemps, mais elle est mise à mal dans sa propre famille puisque Jaq, son frère collabore régulièrement avec les Orts.

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A travers ces deux destins opposés, l’auteur crée une véritable tension narrative. Pourtant leurs consciences seront ébranlées aux premières secousses insurrectionnelles, faisant de l’histoire une récit non-manichéen. En effet, le résistant n’est pas si loyal que cela et le collaborateur éprouve des sentiments pour ses congénères.

La culture, muselée par le pouvoir en place, joue, elle aussi, un rôle important dans les couches populaires, seul diffuseur de messages révolutionnaires. De plus la religion, elle aussi interdite, permet de se rassembler et penser à une idéal dans le futur. La galerie de portraits est formidable et variée : résistants, collabos, actrice, Petite monnaie le poulbot débrouillard, Monsieur Hazou, une aide à la résistance ou encore des gros bras.

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Pour mettre en scène ce beau récit de science-fiction, Hugues Micol déploie tout son talent graphique. Son trait semi-réaliste est d’une belle efficacité. Dans la veine des histoires de Métal Hurlant, il se nourrit de ses lectures de jeunesse dans ses planches (Moebius ou Valérian).

Hâte de connaître la suite de cette excellente série !

  • Le printemps humain, tome 1 : Combattants
  • Auteur : Hugues Micol
  • Editeur : Casterman
  • Prix : 14.50€
  • Sortie : 25 mars 2015

Le jardin de minuit

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Après La chambre de Lautréamont (avec Corcal, Futuropolis, 2012), Edith dévoile Le jardin de minuit chez Soleil, une libre adaptation du roman de Philippa Pearce, un conte onirique entre passé et présent, personnes disparues et réelles, entre amitié et familles autoritaires ; tout cela autour d’une pendule.
Résumé de l’éditeur :
Été. Angleterre, XXe siècle. Tom Long est contraint de passer ses vacances chez son oncle et sa tante, car son frère a la rougeole. Ils habitent un appartement, situé dans un immeuble sur cour. L’ennui s’installe…
Quand soudain, une nuit, un événement étrange se produit : l’horloge du hall sonne treize coups ! La cour a laissé place à un immense jardin… Tom s’y risque, il y devient invisible sauf aux yeux d’une petite fille de son âge, Hatty, vêtue d’une tenue du siècle dernier. Elle semble vivre dans un temps qui n’obéit pas aux lois chronologiques…

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Tom est un petit garçon curieux. Se sentant seul, abandonné et prisonnier, il est intrigué par la pendule de l’entrée appartenant à Mme Bartholomée, sonnant jusqu’à 13 coups à minuit ; il s’aventure dans le couloir et passant une porte, il se retrouve ainsi dans le jardin d’une belle maison bourgeoise. Il comprend les nuits suivantes, qu’il est plongé dans le passé, dans le même lieu et il y découvre Hatty, une petite fille martyrisée par sa famille. Dans cet univers, il ne peut être vu ; une chance!

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L’on connaît le talent d’Edith pour nous conter de belles histoires et c’est encore le cas ici. En adaptant librement le roman de Philippa Pearce, elle dévoile la part de rêverie et de poésie qui est en elle. Si le passage par une porte spatio-temporelle se retrouve dans de nombreux ouvrages, elle imprime une histoire singulière grâce à une narration très maîtrisée. Tom et Hatty, les deux héros se ressemblent, prisonniers de leur condition familiale et les adultes qui les entourent, sont durs ; comme l’oncle du garçon. Cet espace de liberté, le jardin, leur permet d’oublier pour quelques instants tout cela et devient ainsi un personnage à part entière.

Edith souligne ainsi : « La qualité de cette histoire tient aussi au fait que cette possible nostalgie n’est jamais mise en avant, le personnage principal étant un enfant qui, curieux, est amené à explorer des souvenirs qui ne lui appartiennent pas. »

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Cette très belle fable pour enfants est admirablement mise en page grâce au trait délicat et tout en sensibilité de l’auteure. Dans le monde du 9e art, elles sont peu nombreuses, les dessinatrices ou les scénaristes. Comme Amélie Fléchais, découverte il y a peu (L’homme-montagne, avec Séverine Gauthier, Delcourt), la bande dessinée tient en Edith une formidable conteuse, dessinatrice, une auteure talentueuse.

  • Le jardin de minuit
  • Auteure : Edith, d’après le roman de Philippa Pearce
  • Editeur : Soleil, collection Noctambules
  • Prix : 17.95€
  • Sortie : 23 avril 2015

Le rapport de Brodeck

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Manu Larcenet adapte en bande dessinée de façon magistrale, le roman de Philippe Claudel, Le rapport de Brodeck, publié par Dargaud.

Pour terminer de lire la chronique sur Comixtrip, cliquez ici.

  • Le rapport de Brodeck, tome 1/2 : L’autre
  • Auteur : Manu Larcenet, d’après le roman de Philippe Claudel
  • Editeur : Dargaud
  • Prix : 22.50€
  • Sortie : 10 avril 2015

La princesse vagabonde

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En janvier 2015, Média Participations (maison d’édition regroupant Dargaud, Le Lombard, Dupuis, Urban Comics ou encore Kana) annonçait la création d’une nouvelle entité dans son groupe : Urban China, dont la ligne éditoriale consiste à publier des manhuas (mangas chinois) dans l’espace francophone. Allié à des structures chinoises importantes, elle éditera un programme éclectique sur la première année (une vingtaine de titres). Parmi les premiers ouvrages, le lecteur pourra découvrir : La Bataille de Shanghaï – 1937 (de Bo Lu), Little Yu (de Xia Da), Hong Kong Comics – une histoire du manhua (de Wendy Siuyi Wong) ou encore La princesse vagabonde (de Xia Da), que nous allons vous présenter maintenant.
Résume de l’éditeur :

Chine 626. Pour prendre le pouvoir, le second fils de l’empereur, Li Shimin, assassine ses deux frères et tous les membres de sa famille. Grâce à son intelligence et sa fine lame, la princesse Yongning parvient à échapper aux hommes de son oncles et à se faire passer pour morte. Devenue une fugitive obligée de se déguiser en simple marchand, elle fait le serment de venger ses parents et de reconquérir le trône, quel qu’en soit le prix.

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Voici un premier titre des éditions Urban China dans le plus pur style des manhuas. Mettant en scène la Chine médiévale séculaire, Xia Da s’ouvre des portes maintes fois explorées : un empereur, des intrigues de cour, des complots, des morts, un jeune héros (ici une princesse), une quête personnelle et une vengeance. Pourtant ici, c’est différent, le récit de l’auteure nous emporte et nous charme dès les premières pages. Teintée d’une bel humour, l’histoire dense, aventureuse et romanesque est d’une belle inventivité et lisibilité.
Il faut dire que le décor et l’époque sont passionnants et permettent encore aujourd’hui de réaliser et d’imaginer de fabuleuses histoires.

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Cette Chine du 7e siècle, archaïque, fondée sur les clans et avec un pouvoir fort de l’Empereur de la dynastie des Tang, est mystérieuse et fascinante. Il faut dire que l’homme fort de Chang’an (capitale) ne s’embarrasse pas de ses adversaires : il les fait exécuter, dans la plus pure tradition des pouvoirs forts. Seulement, il ne se doutait pas que sa nièce survivrait au massacre et lui vouerait une haine tenace. Yongning n’est pas une jeune fille frêle et courtisane, elle a un caractère bien trempé, sa lame est volubile et son intelligence est développée. Dès les premières pages, le lecteur découvre tout cela dans une bagarre sur un pont. Grimée en marchand dans la cité impériale, elle se fond dans la masse et commence à réfléchir à sa stratégie. Plus tard, elle mettra en déroute deux soldats avec une grande hardiesse et rejoindra Weizheng, précepteur et protecteur dans sa jeune vie.

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Xia Da maîtrise parfaitement la narration, alternant les moments de tension, de bagarre mais aussi des flash-back bienvenus (dans un style plus kawaï très amusant, notamment par la naïveté de la jeune princesse). La jeune auteure, grande amatrice de mangas, fut lauréate du prestigieux prix Golden Dragon Awards en 2008 pour Little Yu et a même publié dans la revue nipponne Ultra Jump, faisant d’elle, l’une des premières artistes chinoises consacrées au Japon. Son dessin minutieux et précis, regorge de détails grâce à de fines hachures pour suggérer les ombres ou les mouvements. Le lecteur peut observer cette grande maîtrise graphique à travers de grandes cases qui mettent admirablement en lumière ses personnages. Une vraie et belle réussite !

  • La princesse vagabonde, volume 1
  • Auteure : Xia Da
  • Editeur : Urban China
  • Prix : 12€
  • Sortie : 10 avril 2015

La peur géante

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En 2014, Denis Lapière et Mathieu Reynès se sont lancés dans le projet d’adaptation de La peur géante, un roman de Stefan Wul, publié par Ankama. Après un premier opus très réussi, ils prolongent l’histoire par un deuxième volume, lui aussi formidablement bon.

Afin de vous rafraîchir la mémoire concernant le début de cette série, vous pouvez vous replonger dans la chronique Case Départ du premier tome : ici.
Résumé de l’éditeur :
An 2137. La planète bleue est désormais à moitié sous les eaux et des milliers d’exilés fuient vers les montagnes à la recherche d’eau potable et de terres sèches. Partout autour du globe, les côtes dessinant les nouveaux continents sont infestées de ces étranges créatures qui semblent monter la garde : les Torpèdes… Sous le dôme de sécurité de la base militaire où ils ont été enrôlés, Bruno et Pol se préparent à la plus dangereuse des missions alors que Kou-Sien tente de décrypter leur langage.

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A la fin du premier album, le lecteur avait passé un excellent moment et le final laissait augurer une deuxième partie très intéressante. Et il ne sera pas déçu, puisque le volet de cette formidable saga de science-fiction est dans la même veine. Il faut préciser que quasiment toutes les adaptations des romans de Stefan Wul en bande dessinée publiées chez Ankama sont réussies : de Niourk à Piège sur Zarkass, en passant par Le temple du passé ou Oms en série. Pour plus de cohérence, Les univers de Stefan Wul est une collection dirigée par Comix Buro, pour lequel il faut souligner l’excellent travail d’édition et de mise en valeur des séries.

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Le scénario adapté par Denis Lapière est toujours aussi accrocheur et trépidant. Pour ce deuxième album, le lecteur découvre Paris sous les eaux, trois mois seulement après le cataclysme (il ne reste que les toits des beaux immeubles haussmanniens qui ne soient pas immergés), les brigades d’intervention avec le héros Bruno mais surtout des torpèdes (créatures marines aux pouvoirs électriques immenses). Leur capture va permettre aux scientifiques, dont Kou-Sien (spécialiste de l’étude du langage et petite amie du héros) de découvrir leurs spécificités, leurs caractères physiques mais aussi savoir d’où ils viennent et pourquoi ils sont là. Au passage, le scénariste de Charly (avec Magda, Dupuis) nous dévoile quelques pans de la vie passée du personnage principal ; notamment lorsqu’il aida son adversaire le plus farouche à se délivrer le bras d’une énorme rocher.

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Aidé pour les couleurs de Aintzane Landa, Pedro Colombo et Stéphane Richard, Mathieu Reynès démontre de nouveau toute l’étendue de son talent graphique entrevue dans Alter Ego (avec Lapière et Renders) dont il assure la direction artistique. Ses personnages aux traits anguleux tranchent avec les courbes de créatures marines.

Le troisième opus signera le dénouement final de l’histoire. Nous avons hâte de le découvrir !

  • La peur géante, tome 2/3 : L’ennemi des profondeurs
  • Scénariste : Denis Lapière
  • Dessinateur : Mathieu Reynès
  • Editeur : Ankama, collection Les univers des Stefan Wul
  • Prix : 13.90€
  • Sortie : 17 avril 2015

Les avocats du surnaturel

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Créatures mystérieuses, vampires, loup-garous et même zombies ont parfois des démêlés avec la justice américaine. Pour les seconder dans leurs procès, Wolff et Byrd, Les avocats du surnaturel, se sont spécialisés dans ses affaires un peu étranges. Batton Lash propose un recueil de ces histoires publié par Fluide Glacial.
Résumé de l’éditeur :

Les aventures rocambolesques d’un cabinet d’avocats qui défend les intérêts de clients issus de l’imaginaire collectif et de la fantasy, de Dracula à Zeus en passant par Super Mario.

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Elève de Will Eisner et Harvey Kurtzmann à la New York School of Visual Arts, Batton Lash est un artiste reconnu aux Etats-Unis. Il faut préciser qu’avec sa femme, Jacky Estrada, il a fondé Exhibit a press, une maison d’édition qui lui a permis de sortir ce recueil d’histoires. Lauréat d’un Eisner Awards en 2002 pour Radioactive Man, il poursuit son bonhomme de chemin dans le monde de l’édition. Pour cet ouvrage, il déploie tout son talent et surtout son humour dévastateur ! Prépubliés dans The Brooklyn Paper et The National Law Journal, ses mini-récits sont de petites perles qui font mouche, grâce aux différentes créatures et à leur posture concernant la loi. En effet, souvent les affaires sont cocasses et leurs protagonistes aussi. De plus, leurs défenseurs, Alanna et Jeff, sont de sacrés avocats ! Une folie-douce et un humour noir permettent aux lecteurs de passer un excellent moment. Le trait comics de Batton Lash lui permet de mettre en valeur les personnages ainsi que les créatures surnaturelles. Très soigné, son dessin est d’une extrême efficacité.

  • Les avocats du surnaturel, volume 1
  • Auteur : Batton Lash
  • Editeur : Fluide Glacial
  • Prix : 17€
  • Sortie : 15 avril 2015

Argentina

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Les éditions Mosquito proposent une fable uchronique intitulée Argentina et signée Lele Vianello. Dans ce bel album, Hitler réussit à s’enfuir de Berlin pour l’Argentine le jour de la capitulation allemande.

Résumé de l’éditeur :

29 avril 1945 dans les ruines de Berlin un petit avion décolle exfiltrant le Führer.
Ainsi commence un récit étonnant qui revisite l’Histoire. A l’insu du commandant d’U-Boot Wilhelm Slütter et de son équipage, les nazis tentent de conduire Hitler en Argentine. Mais il ne veulent pas laisser de témoins… Comment Slütter survivra-t-il à cette folle mission des derniers fanatiques de la dictature ?

La partie de cache-cache avec la Navy et la R.A.F dans la manche n’est rien à côté de la tension grandissante à bord du sous-marin. Slütter comprend vite que l’ennemi est autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de son bâtiment… Les côtes sud-américaines sont en vue et la terrible nuit approche… Quinze ans plus tard, le Phoenix nazi n’a pas su renaître des cendres de Berlin, mais les fidèles du Führer agissent toujours dans l’ombre en Argentine. Cette fois il trouveront sur leur route le héros de Cubana, bien décidé à en finir avec les démons du passé.

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Bon nombre d’auteurs de roman, de bande dessinée ou de réalisateurs de cinéma se sont essayés avec plus ou moins de réussite à l’uchronie (déformation de la vérité historique) et plus particulièrement sur la période de la Seconde Guerre Mondiale. Le sort réservé à Adolf Hitler inspire forcément ces artistes. Entre l’acceptation du dictateur aux Beaux-Arts autrichiens, la victoire du IIIe Reich, la domination de l’Empire Soviétique sur l’Europe, beaucoup d’ouvrages ont fleuri ces dernières décennies. Et c’est au tour de Lele Viannello de s’essayer à ce genre. Pour son album, il imagine que Hitler ne s’est pas suicidé dans son bunker, qu’il a entourloupé Eva Braun, qui elle a avalé l’arsenic et qu’il a pu fuir vers l’Argentine, grâce à ses derniers officiers fidèles. Après un vol vers le port d’Hambourg, le dictateur tremblant de tous ses membres, appareille à bord d’un sous-marin commandé par Wilhem Slütter.

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En créant cette histoire fictive, Vianello emporte le lecteur dans une folle course contre la montre. Si l’aventure est épique, elle ne se déroule pas de la meilleure des manières. Les avaries se multiplient, ce qui installe un petit climat de suspens et de tension. Entre un filet de pêcheur qui s’enroule autour d’une hélice, un bateau-ravitailleur qui n’arrive pas ou une embuscade dans un port argentin, tout est fait pour tenir le lecteur en haleine.

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Compagnon de route de Hugo Pratt jusqu’à la fin de sa vie, l’auteur italien se place dans les pas du créateur de Corto Maltese, par sa narration mais surtout pour son dessin. S’il n’atteint pas la virtuosité de Pratt, il propose néanmoins des planches de belle facture, lisibles et efficaces, grâce à une ligne très claire comme son illustre compatriote. Une belle histoire pour un bel album. A lire pour le plaisir !

  • Argentina
  • Auteur : Lele Vianello
  • Editeur : Mosquito
  • Prix : 15€
  • Sortie : avril 2015

Le pont des pirates

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Après Sorcières et magiciens, Vincent Wagner publie un nouveau recueil d’histoires pour enfants, Le pont des pirates. Edités par Long Bec, les récits muets mettent en scène des corsaires dans des aventures rocambolesques amusantes.

Résumé de l’éditeur :
Recueil de cinq histoires en bandes dessinées sans paroles, Le Pont des Pirates  est construit sur le même principe que Sorcières et Magiciens (sorti en Septembre 2014). Avec ces petits récits pleins de fantaisie et ses personnages en ombres chinoises particulièrement expressives, Vincent Wagner s’adresse aux jeunes enfants pas encore lecteurs (4 à 6 ans). Mais le public plus âgé y trouvera aussi son compte (ou devrions-nous écrire son « conte » ?)… Le monde des pirates, visité de façon originale dans un album qui fait la part belle à l’imaginaire.

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A travers 5 petites histoires muettes, Vincent Wagner nous emmène pour un merveilleux voyage dans l’univers riche et coloré des pirates. Pour chacun des mini-récits, il met en scènes corsaires et flibustiers mais surtout un jeune mousse. Si les adultes pirates sont souvent bêtes, cupides, avares et prêts à tout pour l’or et les bijoux, le petit garçon, lui est intelligent, débrouillard, toujours prêt à basculer dans le rêve et l’onirisme notamment par sa rencontre fabuleuse avec une sirène mais surtout avec de belles filles qui le bouleversent.

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L’auteur de Wild River (avec Roger Seiter, Long Bec, 2015) charme son jeune lectorat notamment par la thématique de son album propice à la rêverie, aux combats, à l’aventure, au grand large ; même si ici, toutes les histoires se déroulent sur terre, dans les îles. Tous les ingrédients sont réunis pour passer un agréable moment et le concept de récits muets permet à chacun de se raconter sa propre histoire et ses propres dialogues.

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Comme pour son précédent album, Sorcières et Magiciens, l’auteur alsacien propose des aplats noirs suggérant les personnages en ombres chinoises, ce qui permet d’imprimer de jolis mouvements. Afin de mettre en avant les pirates, il distille de la couleur pour les décors, par de beaux aplats. Une très belle réussite, un bel album.

  • Le pont des pirates
  • Auteur : Vincent Wagner
  • Editeur : Long Bec
  • Prix : 12.50€
  • Sortie : 24 avril 2015

Le dixième peuple

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Les éditions Paquet dévoilent le deuxième tome du Dixième peuple, une série d’héroïc-fantasy signée Emmanuel Despujol et intitulé Dahouty.

Résumé du tome 1 :
Le Monde tel que nous l’avons oublié. Humanoïdes et zoomorphes vivent tant bien que mal en harmonie. 9 peuples qui se respectent et se craignent. Mais l’équilibre est précaire…
Aha est un nain lubrique, gouailleur et batailleur. Un électron libre dans le clergé des hommes. Protégé par les pouvoirs de son Dieu, il pense que la vie n’est que plaisir et que rien ne peut lui arriver. Mais son univers va basculer. Dahouty, son supérieur et le plus grand des prêtres de son époque, se sentant trahi, renie sa foi avec toute la force dont il dispose. Il crée alors sans le vouloir, un puissant artefact qui vide peu à peu le monde de sa magie.
Aha est chargé de mettre fin à la menace. Il doit pour cela se faire aider par les plus puissants religieux des peuples ennemis des hommes, à commencer par les Ded-wen, vindicatifs félins qui n’ont qu’une culture : la guerre. Toutes les mythologies sont le souvenir d’un passé lointain où des êtres que l’on prendra plus tard pour des dieux se sont battus en vain contre leur disparition. Aha était l’un d’eux.

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Résumé de l’éditeur du tome 2 :
Le monde du Haut-prêtre AHA est en train de basculer. Les pouvoirs qui font de lui un être exceptionnel sont en train de disparaître.
Aha est chargé par Hedjour de mettre fin à cette menace en la personne de Dahouti. Après avoir, dans le tome 1, difficilement convaincu les vindicatifs Ded-wen de lui venir en aide, il reçoit celle des Meser et des Deb qui s’avèrent conciliants mais inquiets.
De son côté, le Très-haut-prêtre Hedjour réalise que Aha ne pourra pas réussir sa mission et met tout en œuvre pour le protéger. Prévenu trop tard, Aha devra affronter Dahouty. Ainsi naîtra le dixième peuple.

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Dans la plus pure tradition des bandes dessinées d’héroïc-fantasy, le récit d’Emmanuel Despujol est d’une incroyable efficacité. Tous les ingrédients de ce genre littéraire sont ici réunis pour le plus grand plaisir des lecteurs : magie, mythologies, mystères et combats. A cela, il faut ajouter un bestiaire fabuleux et très réussis (les animaux anthropomorphes sont issus de vrais animaux existants : hippopotames, buffles, chèvres, lions ou crocodiles), ainsi qu’un héros, Aha, attachant, bagarreur et amateur de jolies femmes.

L’auteur bordelais, dont c’est la véritable première série dessinée, a pris un très grand soin à imaginer un univers riche, des peuples bigarrés très structurés. De plus, son trait semi-réaliste est très soigné.

  • Le dixième peuple, tome 2 : Dahouty
  • Auteur : Emmanuel Despujol
  • Editeur : Paquet, collection Chimère
  • Prix : 14€
  • Sortie : 29 avril 2015

L’héritage des Taironas

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Le 06 février sortait le premier album de L’héritage des Taironas, une fresque familiale et d’aventure, signée Stéphane Beauverger, François de la Ruquerie et Elvire de Cock, publiée par Dupuis.

Pour vous rafraîchir la mémoire, vous pouvez relire la chronique du tome 1 intitulé Nouveau monde.
Résumé de l’éditeur :
Richard de la Ruquerie, un négociateur hors pair pour les compagnies de chemin de fer, se retrouve accueilli chez les Amérindiens de Colombie. Après avoir dû laisser en Europe son amour de jeunesse, puis rencontré la personnalité exaltée d’une chanteuse de cabaret dans l’Ouest, il est soigné et guéri par un chef kogi et sa fille. Sa vie se voit chamboulée par cette expérience et forge en lui de puissantes convictions humanistes.

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Case Départ avait été séduit par le premier tome du diptyque. Même si les ressorts du récit étaient un peu classiques, les grands espaces et l’esprit de liberté de Richard balayaient d’un revers de manche ce petit bémol. Ce second volume nous convainc beaucoup moins que le précédent. L’histoire est beaucoup plus lente, la nature moins présente, les tracés du chemin de fer absents et les dissensions entre Gareth et Richard peu intéressantes. Reste les scènes chez les amérindiens de Colombie, elles, réussies, pleine de méditation ou encore le dénouement concernant les roselières à la fin de l’album où le héros, égal à lui-même, fait montre de sa grande générosité et loyauté.

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En ce qui concerne la partie graphique, pas de surprise, le trait d’Elvire de Cock est aussi bon que dans le premier volet. Elle nous avait enchanté par ses planches réalistes abouties et très efficaces. Il en va de même pour ce second tome. Les visages et les yeux de ses personnages sont d’une belle expressivité.

  • L’héritage des Taironas, tome 2 : Monde ancien
  • Scénaristes : Stéphane Beauverger et François de la Ruquerie
  • Dessinatrice : Elvire de Cock
  • Editeur : Dupuis
  • Prix : 14.50€
  • Sortie : 24 avril 2015

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