Les représentants du mouvement «Opposition
populaire», qui se prononce pour l’indépendance du sud du Yémen, ont
déclaré avoir pris le contrôle de sites importants près de la ville de
Taiz toujours déchirée par les combats
Les combats dans la ville et ses environs se poursuivent avec
l’utilisation de pièces d’artillerie lourde. Selon les informations des
médias yéménites, un hôpital a été endommagé dans la ville, plusieurs
quartiers résidentiels sont toujours soumis aux bombardements.
Le
gouverneur de Taiz Shawki Ahmed Hael a fui en Arabie Saoudite il y a
quelques jours après avoir adressé une lettre ouverte aux citoyens
expliquant que son état de santé l’a obligé à prendre la fuite et
promettant qu’il «remplira ses fonctions depuis n’importe quel endroit
dans le monde».
Dans le même temps, les forces de la coalition
arabe continuent les bombardements de la capitale yéménite Sanaa malgré
les promesses d’y mettre fin. Vendredi, les avions de la coalition ont
mené des frappes sur les quartiers résidentiels au nord-est de la
capitale, faisant au moins 20 morts dont la plupart sont des femmes et
des enfants.
Les Houthis ne sont pas invités
L’Arabie saoudite hébergera mi-mai une conférence de paix sur le
Yémen, a annoncé le ministre du Transport Badr Mohammed Baslama. La
conférence, officiellement, vise à instaurer un dialogue entre les
parties et à promouvoir toute initiative pacifique. Les Houthis n’étant
pas invités, il sera cependant permis de douter de l’autorité de ses
décisions.
Le même ministre saoudien a souligné la nécessité
d’entamer une opération terrestre contre les Houthis, «et
particulièrement à Aden, pour mettre fin aux crimes des Houthis».
L'Iran contre la destabilisation de la région
Devant la poursuite des hostilités et notamment des frappes aériennes
illégales de la coalition sunnite, le vice-ministre iranien des Affaires
étrangères a déclaré que Téhéran ne permettrait pas aux autres acteurs
régionaux de mettre en péril les intérêts de sécurité du Yémen et de
l’Iran dans la région.
Selon lui, l’Iran et le Yémen ont des
obectifs communs et «les autres pays ne seront pas autorisés à mettre en
péril notre sécurité conjointe». Les interventions militaires de
l’étranger déstabilisent la région, a-t-il souligné.
Moscou dénonce le soutien américain à la coalition
La Russie, au même titre, dénonce l’agression du Yémen et les raids
aériens de la coalition. D’après Vitali Tchourkine, ambassadeur russe à
l’ONU, les Etats-Unis portent une responsabilité dans l’aggravation du
conflit de par leur soutien logistique et de renseignement à l’opération
militaire de son allié saoudien et ses partenaires arabes.
Tchourkine attire l’attention sur les conséquences humanitaires
désastreuses des frappes ainsi que sur les menaces planant sur les
représentations diplomatiques. Les déclarations du diplomate
interviennent après que des frappes aériennes de la coalition ont frôlé
l’ambassade de la Russie à Sanaa vendredi dans la nuit.
«Nous
comprenons leurs principes, nous comprenons la politique qu’ils mènent
aujourd’hui, mais ils doivent éprouver un sens des responsabilités.
S’ils soutiennent les bombardements de la coalition, ils portent la
responsabilité des conséquences humanitaires et des atteintes à
l’intégrité des représentations diplomatiques», a-t-il indiqué.
L’opération «Tempête décisive» décrétée par une large coalition arabe et
menée par l’Arabie saoudite contre les rebelles chiites houthis au
Yémen dure depuis le 26 mars, le soutien présumé de l’Iran aux rebelles
servant de justification à l’ingérence militaire. L’opération a été
vivement critiquée de part et d’autre de la communauté
internationale pour son indifférence au droit international Plus
de 1 200 personnes ont péri des bombes lâchées sur les villes
yéménites, des dizaines de milliers de personnes ont été déplacées.
L’infrastructure du pays est en pièces, la pénurie de carburant
provoquée par les sanctions de l’ONU contre les Houthis empêche les
livraisons d’aide humanitaire à la population en détresse.
Source : AlterInfo