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Jamais il ne voudra rompre le charme du grand labyrinthe

Publié le 03 mai 2015 par Paulo Lobo
Petit à petit, la galerie se remplit de gens. Tu vagabodes dans les allées, regardant ici et là, sans réellement te fixer à un endroit. Les visages sont variés, multiples. Certains sont joyeux, d'autres pensifs, d'autres encore tendus. Il y a des parents avec leur progéniture, des groupes d'amis jeunes et moins jeunes, des personnes seules. Pourquoi sont-ils venus, combien de bonheur ont-ils amassé dans leur portefeuille, sont-ils en excès d'amour, au bord du gouffre ou en instance de suture? Il ne peut que se poser les questions sans oser leur demander les réponses. Il en aurait bien envie, pourtant. Mettre en place un point d'information, je voudrais mieux vous connaître, aller au-delà de votre apparence, ou alors la déconstruire pour en proposer une autre. Depuis le temps qu'il explore son sol, il a compris que tout est jeu de miroirs. Et qu'une surface quelle qu'elle soit cache toujours une autre surface. Mais alors, à quoi bon gratter le vernis superficiel, si c'est pour trouver une nouvelle trappe en dessous? En fin de compte, se disait-il, chacun est un mystère sans fin, que même la mort ne saura pénétrer. No answer? La réponse est peut-être d'accepter que la réponse n'est pas seulement en nous. Que nous ne sommes qu'un élément du puzzle. Que dans l'obscurité de la nuit, il ne suffit pas de fermer les yeux pour voir clair. Parfois la lune pleine est ce qui peut nous arriver de mieux.(Il adore les nuits de pleine lune)Cancer inévitable. Il est mort le soleil. Doux sommeil en route vers l'éternité.Les mots qu'avait prononcés le triste   sire trottaient dans sa tête. Vous dérapez encore une fois. Guillemets. C'est créatif. Guillemets. Tremblement de voix. L'humeur est perturbée, le bon jugement compromis. Devait-il acquiescer sans rien dire. Approuver béatement la lâcheté. Valider l'étroitesse d'esprit. Question. Révolte. Angoisse. Colère. Taper du point sur la table. De la virgule aussi. Démissionner. Partir. Bye. Vous m'avez trop vu. Je m'en retourne à mon bonhomme de chemin. Affranchi de vos chaînes.La musique est émancipatrice. Une bouée de sauve-Tage. Sans rien y comprendre, il peut la savourer. Un baume pour son âme désemparée. Joue pour lui, artiste, joue de ta voix sentimentale, ange rédempteur, fais vibrer ton corps. Emmène-le dans les forêts et invite-le à s'y perdre.En t'éloignant de la civilisation, tu verras le silence, le murmure des feuilles et l'écureuil bondissant. Tu respireras moins vite. Calme-toi. Pas besoin d'avoir peur. Les animaux des bois prendront soin de toi.A mesure qu'il prenait de l'âge, la beauté semblait s'éloigner, comme un rivage de plus en plus minuscule ef inatteignable. Belle dame sans merci, pouvez-vous me recevoir? Que suis-je à vos yeux? Me permettrez-vous de vous déclarer mon admiration? Qui suis-je pour vous voir sourire ? Qui suis-je pour prétendre fixer votre miraculeux éclat? Car vous êtes un miracle, et vous ne vous en rendez pas compte. Vous êtes l'oeuvre magistrale d'un auguste artiste.Cela ne dure qu'un instant, tempus fugit, vous êtes et ne serez plus, vous êtes une image fuyante qui vous échappe à vous-même.Tout n'est qu'apparence, une formule en cache une autre, et jamais ô grand jamais il ne voudra rompre le charme du labyrinthe.
Jamais il ne voudra rompre le charme du grand labyrinthe

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