Magazine Culture

Im Labyrinth des Schweigen, Le labyrinthe du silence, film allemand de Giulio Ricchiarelli

Par Mpbernet

C’est le premier film de l’auteur, qui a aussi une expérience d’acteur.

8000 dossiers

Il aborde un sujet difficile en Allemagne (comme partout ailleurs : imaginez le même scénario appliqué aux tortures en Algérie..). Dans les années 50 et 60, beaucoup d’anciens SS des camps de concentration se sont reconvertis en surveillants de lycées (ça ne s’invente pas), en avocats, en bûcherons, en boulangers etc. Dès qu’une enquête judiciaire s’approche d’eux, elle se perd curieusement dans les sables des procédures juridiques. Même des grands criminels, comme le docteur Mengele, osent se montrer en République fédérale, assurés qu’ils sont de l’impunité.

Mais l’administration d’Auschwitz et des autres camps notait tout : il y a donc des archives qui, complétées par des témoignages, permettraient de juger certains des acteurs de la SS.

avec sa fiancée

avec Schmittchen

Un jeune Procureur adjoint de Francfort, qui à lui seul symbolise une jeunesse allemande décidée à savoir la vérité et à rendre la justice, va se charger lui-même, avec sa vieille greffière, d’une enquête sur plusieurs milliers de dossiers. Il ne pourra y parvenir qu’avec le soutien du Procureur général de Francfort Fritz Bauer, ancien compagnon de Willy Brandt (et dont a mort restera, en 1968, inexpliquée…)

Le film est rapide et agressif au début avec « l’intrusion » de journalistes et d’artistes dans un monde judiciaire un peu compassé, puis il s’alourdit avec la charge des enquêtes et même les menaces de la part de ceux qui se sont "recasés" dans la République Fédérale triomphante des années 60. A la fin, quelques très mauvaises surprises reflètent ce que l’Allemagne a vraiment vécu dans les années 70-80 en ce qui concerne la culpabilité des uns et des autres.

C’est un film tourné de façon classique mais efficace, sans longueurs mais qui reflête bien les décors et l’atmosphère de cette Allemagne qui, dix ans après la réforme monétaire et la reconstruction, préfère se plonger vers l'avenir et dans le déni, avec l’appui des Américains.

Tous les acteurs, inconnus en France, sont excellents : Alexander Fehling (Le jeune procureur), Friederike Becht (Marlène), Johannes Krisch (le peintre rescapé d’Auschwitz), Johann von Bülow (le collègue de Radmann, Haller) Gert Voos (Fritz Bauer), André Szymanski (le journaliste), Hansi Jochmann, la secrétaire).

A mettre en parallèle avec l'action de Beate et Serge Klarsfeld dans leur quête de recherche des anciens criminels nazis et qui publient leurs mémoires ...


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mpbernet 50874 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte