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Que nul ne meure qui n’ait aimé

Publié le 10 mai 2015 par Adtraviata

Pour entrer en tendresse, tracer un cercle d’oubli, de silence, de solitude ; s’établir dans le présent le plus nu, le plus dru ; s’ancrer dans l’instant, s’éveiller au jaillissement des faims. Alors se déploie la vie immédiate qui creuse et s’envole, s’étend et se noue.

Au creux de la main roule le galet d’une épaule, d’un genou ; dans la conque d’un verre frissonne la mousse d’une chevelure ; sur la plage du clos court le souffle d’une caresse longue et pour la bouche s’ouvre une bouche étrangère, familière, sa morsure pressante.

Porter en soi le miel et le feu, un reflet de soleil engrangé, jusqu’à la prochaine saison. Sans viatique qui pourrait avancer en terre hostile, en désert désolé ?

Colette NYS-MASURE, Petite fugue pour funambules in Feux dans la nuit Poésie 1969 – 2002, La Renaissance du livre, 2003

Et parce que c’est la Fête des Mères en Belgique et que c’est aussi la fête du violon au Concours Reine Elisabeth, voici une pièce que tous les candidats ont dû jouer en premières éliminatoires, le premier mouvement de la Sonate pour violon et piano en La majeur D 574 « Grand Duo » de Franz Schubert, interprétée ici par Josef Gingold, violon. et Walter Robert, piano. (Mais je vous la mets en entier, bien sûr.)


Classé dans:Des Mots au féminin, Des Mots en Poésie Tagged: Colette Nys-Masure, Feux dans la nuit, Schubert, Sonate pour violon et piano

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