Caprice

Emmanuel Mouret continue de me charmer (pas par son physique bien sûr), mais son approche littéraire de cet essai cinématographique sur la relation amoureuse est toute en finesse, en recul et en justesse (n'en déplaise à Pierre Murat qui le trouve suranné; sans doute est-ce lié à ma génération). C'est bien sûr aussi un bel hommage au théâtre et l'opposition de la personnalité des deux comédiennes et des deux formes de théâtre qu'elles incarnent est une vraie réussite.Le choix d'Anais Demoustier pour ce personnage de femme romantique,authentique et généreuse permet de ne pas rendre cette jeune fille  simpliste ou même ridicule. Quant à celui de Laurent Stocker il s'avère irrésistible quand le comédien s'essaye à la déclamation de « To be or not to be » ou qu'il  est en situation de vaudeville (lorsqu'il se cache sous un bureau).
Chaque scène peut se regarder comme le chapitre d'une réflexion personnelle (et qui semble réellement vécue). J'en citerai deux :-celle du bar où deux filles offrent un verre à deux inconnus , proposant tout simplement d'inverser les rôles.....-et celle du premier baiser où la  conquête se fait par un discours sur la nécessité de se créer un souvenir heureux en surjouant la scène …
 Le second degré et l'humour sont à tout moment présents donnant à ce film de la légèreté et du plaisir plutôt que de s'appesantir sur les difficultés de réussir son couple. C'est une vraie comédie romantique à la française qui porte un nom : le marivaudage !