Adam en Eden

" Adam en Eden "

FUENTES Carlos

Des retrouvailles. Avec un mort : Fuentes décéda voilà bientôt trois ans. Mais un mort bien vivant. Qui s'en revient avec ce roman publié au Mexique en 2009. Qui n'a rien perdu de sa virulence et de sa drôlerie. Malgré l'âge vénérable de l'auteur (81 ans) lorsque parut l'ouvrage. Fuentes brosse un tableau au vitriole de la société mexicaine par le truchement d'un avocat d'affaire, certes issu d'un modeste mais qui eut l'excellente idée d'épouser une richissime héritière. Les milieux de la drogue. Un personnel politique corrompu. La violence. Les meurtres impunis. La déliquescence d'une société installée en équilibre instable au bord du gouffre. La religiosité. L'arbitraire. La flicaille et la soldatesque. Un tableau inquiétant, une réalité face à laquelle se dressa une dernière fois le vieil écrivain qui tant fascina, voilà bien longtemps, un jeune Lecteur. Lequel s'enthousiasma de ces retrouvailles posthumes.

" Je suis avocat et investisseur. Je connais toutes sortes de docteurs, juristes, architectes, professeurs, scientifiques, journalistes, chefs d'entreprises et même un homme politique ou deux qui font honneur au pays. Mais je suis aussi au courant des éternels rites de la corruption nationale qui montent et descendent du plus haut au plus bas, de l'aigle au serpent, du lion au coyote. Le bakchich petit ou grand est la monnaie d'échange dans ce chambardement d'influences, clins d'œil et propositions " impossibles à refuser ". Du pot-de-vin au flic au pot-de-vin du ministre. Le premier pour qu'il ne te fiche pas en cabane. Le second pour que tu ne le fiches pas au trou. Mince, c'est dingue ! "