Dans la secte, Pierre Henri & Louis Alloing

Coup de coeur des bibliothécaires - j'ai emprunté cette BD qui raconte l'histoire "vraie" de Marion.

Marion est une jeune trentenaire, désireuse de réussir. Travaillant dans une agence de comm', elle se dope avec certaines substances pour tenir le rythme, faire ses preuves, faire face à la pression. Sa vie personnelle est instable et Marion se cherche. Un jour, lassée, elle se confie à un ami qui lui parle de l'église de scientologie. Il l'emmène à une première conférence et peu à peu Marion trouve des oreilles qui l'écoutent, des gens qui la conseillent. La béquille de sa vie va venir de la secte. Marion veut aller plus loin et part pour le siège de la secte. Là-bas on lui promet un poste à la hauteur de son influence. Au début grisée par cette promesse, marion va vite découvrir l'asservissement digne des plus grandes dictatures de cette secte et va tenter d'y échapper...

Comme tout le monde j'ai entendu parler du danger des sectes et de leur pouvoir psychologique sur des êtres plus faibles. Dans cette BD, on découvre les méthodes d'enrôlement, de parrainage rémunéré pour ramener ses copains, de maltraitance psychologique, et physique...La partie au siège est notamment édifiante. Je salue donc le courage de ce témoignage et la mise en lumière du mode de fonctionnement des sectes en BD.

Néanmoins j'ai quelques bémols. D'abord on nous présente Marion comme une fille ordinaire, sûrement pour prouver que tomber dans une secte n'est pas réservé aux plus démunis...ce que je veux bien croire. Pourtant dans cette BD, le profil de Marion n'est pas ordinaire. A ce moment-là de sa vie, elle est clairement faible (une vie personnelle inexistante qui la fait souffrir, une vie professionnelle où elle est bousculée, un rythme de vie loin d'être sain). Je l'ai même trouvée un brin naïve dans certaines situations. Ensuite, personnellement, je n'ai pas aimé le traité graphique : Marion ressemble à un personnage de dessin animé, un peu simpliste et les monochromes bleu et noir accentuent cette sensation de dessin non soigné.

Une lecture en demi-teinte donc, un thème intéressant mais une lecture décevante pour ma part.