Le film de Philippe Garrel, avec une Clotilde Coureau surprenante, inaugure la section Quinzaine des Réalisateurs
Sinopsis:
Pierre et Manon sont pauvres. Ils font des documentaires avec rien et ils vivent en faisant des petits boulots. Pierre rencontre une jeune stagiaire, Elisabeth, et elle devient sa maîtresse. Mais Pierre ne veut pas quitter Manon pour Elisabeth, il veut garder les deux. Un jour Elisabeth, la jeune maîtresse de Pierre, découvre que Manon, la femme de Pierre, a un amant. Et elle le dit à Pierre… Pierre se retourne vers Manon parce que c’est elle qu’il aimait. Et comme il se sent trahi, il implore Manon et délaisse Elisabeth. Manon, elle, rompt tout de suite avec son amant. On peut supposer que c’est parce qu’elle aime Pierre.
Le commentaire de ARTE :
Après La Jalousie on retrouve Philippe Garrel au sommet de son art avec L’Ombre des femmes, presque un film reflet, double inversé du long métrage précédent, auquel il ressemble mais dans une version plus dure, plus tranchante, comme un diamant noir, une épure douloureuse de son art.
Garrel a de nouveau recours à un noir et blanc somptueux (Willy Kurant a cédé la place à Renato Berta), à l’écran large qui rend spectaculaire les plans les plus dépouillés, à un scénario à la simplicité biblique (un homme et deux femmes, sans enfant cette fois-ci).
Nous sommes en terrain connu et pourtant Garrel pousse à son point d’incandescence cette histoire d’amour, de désir et de travail, une matière qu’il reprend sans cesse comme un peintre ou un sculpteur depuis son retour au cinéma narratif au début des années 80.