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Un album, une semaine | Niyaz – The Four Light

Publié le 15 mai 2015 par Generationnelles @generationnelle

A la recherche de l’amour divin, Niyaz dans Fourth Light revisite les mots de la poétesse Rabia Al Bastri avec rythmes électro et sons orientaux.

Il paraît qu’il ne faut pas juger à la pochette…il paraît ! « Black is beautiful » à la une du dernier album de Niyaz. Dans un paysage saharien presque lunaire, la chanteuse se drape dans une mousseline noire  telle une Mata Hari. Au bras de cette sorcière des temps modernes pend une lanterne  pour chercher …quoi? La quatrième lumière pour cette reine sombre en quête de sons world et électro.

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Dans les oreilles : c’est un mélange subtil et sublime et pourtant fort étonnant. Car dès les premières notes de Sabza Na Naz, c’est tout l’orient qui saute aux oreilles. Est-ce Natacha Atlas? En tout cas, pas Faudel ni Cheb Mamie, c’est festif soit ,mais il y a un « je ne sais quoi » de fêlé, de torturé, tortueux avec pourtant une voix très pure. Les mots dansent et envoûtent. Vraiment? Ne serait-ce pas votre pied qui bat le rythme ?

Et ces mots… mais que dit-elle? Si la langue peut sembler obscure, la dramaturgie fait son effet. Et la guitare viole du musicien Loga R. Torkian projette ailleurs dans un monde suave, ensorcelant. Pourtant la tradition n’est pas forcément omniprésente . Car il n’y a pas que des sons orientaux dans Tam E Eshq, la chanson compte un bon nombre de machines également. Ce world nouvelle génération n’est pas totalement passé à l’Est. Car le groupe aime osciller entre orient et occident, lui qui est né en Californie mais se réunit au Canada. Dans cette chanson assez longue, la formation fait vibrer toutes ses cordes mais peut-on s’en plaindre quand on est si séduit? L’alliance est parfaite car la voix de Azamali répond parfaitement aux instruments, après tout elle sait à  la fois  maîtriser son organe vocal et l’instrumentalisation.

Dans Eyvallah Sahim, the taste of love, la chanteuse se prête totalement au jeu de la musicienne avec une programmation au couteau des beats. Le mariage de l’orient et de l’électro se fond en une mélodie pop indie finalisée par le travail de Damian Taylor, producteur de musique de Björk et Arcade Fire qui l’a conduit aux Grammy Awards.

Et quand Man Haraman résonne, c’est le frisson garanti. Un frémissement qui installe dans un paysage en trémolos et folies vocales de Hammam ou salon féminin, comme dans Aurat. Ah !le pouvoir de la voix digne d’une bande-annonce! Le film pourrait être mystique  à l’image de Khuda Bowad Yaret, idolatrie  langoureuse de cette union, Shir Ali Mardan, cérémonie initiatrice. Et  Marg E Man clôt ce voyage musical qui transporte, seul, dans un monde au paysage lunaire, un désert parfait et poétique.


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