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Mad Max : Fury Road

Publié le 17 mai 2015 par Cinephileamateur
Mad Max : Fury Road

"- Tu avais dit quelques véhicules à ta poursuite. Je compte trois convois de guerre !
- J'ai manqué de chance."

Bien que je ne sois pas spécialement un fan de la franchise, j'ai quand même toujours globalement apprécié l'univers de Max Rockatansky. Du coup, lorsque j'ai su qu'un quatrième volet allait sortir en salles à savoir "Mad Max : Fury Road", c'est tout naturellement que j'ai fait le déplacement dans mon cinéma peu de temps après m'être revu les trois précédents films en Blu-ray.
Trente ans se sont écoulés entre ce quatrième volet et le premier... Cela se ressent fortement... Et c'est une excellente chose. Sans renier ce qui avait déjà été fait, le scénario écrit par George Miller, Brendan McCarthy et Nick Lathouris dépoussière la saga pour nous la remettre au goût du jour. Pas véritablement une suite mais plutôt une sorte de reboot qui fait quand même quelques petits liens avec ce que l'on avait déjà pu voir, cette nouvelle aventure plus contemporaine nous propose un spectacle de haute envolée.
Énorme course poursuite de deux heures avec son lot d'explosions, de folies et même d'humour, c'est un grand plaisir que les fans de la première heure retrouveront ici. Sans jamais dénaturer le chemin déjà parcouru, cette histoire ne perd pas son temps et nous plonge directement dans son monde apocalyptique en nous proposant une relecture de cette mythologie que je trouve passionnante. Si le début est un peu poussif (j'avoue que tout ce délire n'est pas toujours mon trip), j'ai beaucoup aimé y retrouver les thèmes phares de cette saga qui nous replonge dans une société livré à elle-même, dévastatrice et qui nous permet même de faire un certain parallèle avec le commencement de l'humanité et sa vocation à survivre (la petite phrase de fin est en soit excellente et bien choisie).
La passation de témoin entre Mel Gibson et Tom Hardy dans la peau de Max Rockatansky se fait elle aussi assez facilement. Je ne le nie pas, je préfère largement Mel Gibson (j'adore cet acteur en même temps) mais Tom Hardy ne démérite pas et marque très rapidement de sa présence. Charismatique et convaincant, c'est juste un peu dommage que par moment, il m'est semblé un peu en retrait et ses répliques peu présente dans le film n'ont fait que accentuer cette sensation.
Ce n’est pas vraiment de la faute de l'acteur qui fait le boulot mais plus de la faute d'un scénario qui met plus en avant une Impératrice Furiosa magistralement interprété par Charlize Theron. La comédienne ne vole pas la vedette à Tom Hardy mais son rôle de femme à poigne fait qu'elle s'impose assez vite et devient tout aussi importante que son alter ego masculin. Ce qui fait la différence, c'est que j'ai trouvé ses motivations et sa quête d'elle-même, plus noble et plus intéressante. En tout cas, le duo entre les deux acteurs fonctionne bien.
Dans le rôle de Nux, j'ai bien aimé aussi Nicholas Hoult. C'est peut-être pas ma performance préféré du comédien qui se voit obligé de cabotiné et de jouer dans la surenchère pour interprété la folie de son personnage mais lui aussi s'intègre très bien dans cet univers. L'évolution de son personnage est même sympathique je trouve même si le changement de caractère qu'il peut y avoir m'a semblé un peu brutal surtout vers la fin. Quoiqu'il en soit, l'acteur fait lui aussi bien le boulot et ça fait plaisir.
Déjà connu dans le premier opus pour son mythique rôle du Chirurgien, on retrouve dans cette nouvelle opus Hugh Keays-Byrne qui est totalement méconnaissable (et heureusement car cela aurait choqué sinon) dans son nouveau personnage Immortan Joe. Toujours aussi déjanté et encore plus imposant et fou que ce qu'il avait déjà pu nous montrer jusqu'à présent, je regrette même qu'on ne le voit pas un peu plus. Il incarne en tout cas un nouveau méchant très crédible pour cette franchise et assez appréciable à suivre dans sa folie même si tout le côté secte qui l'entoure ne m'a pas passionné plus que ça.
Le reste du casting est excellent également. J'ai bien aimé le fait que la femme soit un peu plus mise en valeur. Pas toujours de façon imposante comme pour Charlize Theron, parfois peut-être un peu trop transparente ou pas assez exploité mais quand même très agréable à suivre comme Rosie Huntington-Whiteley dont le personnage de Splendid m'a plu dans son évolution ou encore Zoë Kravitz (qui est décidément partout en ce moment) en Toast. Megan Gale en Valkyrie aussi m'a plu même si on ne l'exploite vraiment pas assez tout comme le reste de sa tribu.
Bourré de testostérone, cette présence féminine dont la plupart ne se laisse pas faire non plus est en tout cas une idée fort judicieuse et qui ne gâche en rien le plaisir du film même si Max Rockatansky peine parfois à vraiment exister devant cette multitude de personnages. On retrouve aussi d'autres acteurs qui m'ont amusé sinon comme Nathan Jones, très drôle en Rictus Erectus ou alors Josh Helman en Slit dont on sent qu'il y avait aussi du potentiel avec lui.
Derrière la caméra, George Miller a beau avoir 70 ans, il démontre qu'il a gardé toute sa superbe. Sa réalisation est juste magnifique. Dès les premières secondes, il nous fait oublié les quelques lenteurs du premier volet et le côté ultra kitsch du troisième pour se hisser en terme de qualité au niveau du deuxième. Il le surpasse même très largement d'un point de vue technique avec une mise en scène qui multiplie les angles et les prises de vues ahurissante qui rende cette méga course poursuite encore plus dingue.
Avec (selon Allociné en tout cas) 80% des effets visuels fait de façon naturel en se passant de l'informatique, le réalisateur nous fout une grande claque dans la gueule et nous démontre que le grand spectacle n'est pas mort quand on à la force de se lancer à fond dans son œuvre. Il dépoussière vraiment totalement le mythe qu'il a mis en place avec en plus un excellent montage qui rend l'ensemble très dynamique. Si par moment on retrouve quelques petits creux, il est en tout cas bien loin le temps des lenteurs et on a peu de temps à chaque fois pour reprendre notre souffle.
Le spectacle grandiose qui nous ait proposé fait que j'ai vraiment eu la sensation d'être poursuivi moi aussi dans ses décors désertiques apocalyptiques qui sont juste d'une beauté inouïe. La photographie est superbe et la lumière saisissante avec ses couleurs qui nous donnent la sensation d'avoir du sable qui nous entoure jusque dans nos poumons. J'ai beaucoup aimé d’ailleurs la variété des décors qui aide aussi à rendre ce désert cinématographiquement magnifique.
Visuellement, c'est quand même assez dingues avec des véhicules customisé de façon excellente, des chorégraphies automobiles parfaites, des costumes qui cette fois ci nous font oublier le côté kitsch que l'on pouvait avoir auparavant ainsi que des costumes qui incarnent bien la folie générale. Il y a un look et une ambiance que je trouve géniale. La scène de la tempête de sable, la traversée de la vallée des corbeaux, l'utilisation du guitariste enflammé ou encore le combat final pour ne citer que ses exemples m'en ont vraiment mis plein la vue.
George Miller y va à fond dans la surenchère mais il le fait avec maitrise et en soi, il nous livrerait même presque une leçon de cinéma. C'est dommage que son trip apocalyptique ne soit pas totalement ma came car en d'autres cas, il y aurait fort à parier que ma note ressentie aurait été plus forte mais en l'état, ça reste quand même très jouissif. Même la bande originale composée par Junkie XL m'a beaucoup plu. Elle colle bien au film avec cette chevauchée musicale qui apporte un lyrisme dramatique supplémentaire à cet opéra moderne.
Pour résumer, "Mad Max : Fury Road" est bel et bien la claque cinématographique annoncé. Ce n'est pas totalement un coup de cœur à mes yeux car c'est vrai que je n'adhère pas à fond à ce genre de trip apocalyptique mais j'ai grandement apprécié la façon dont George Miller a su renouveler son univers avec cette relecture fort intéressante qui dépoussière cette mythologie. Tom Hardy reprend bien le flambeau de Mel Gibson même s’il se fait un peu prendre le devant de la scène par une Charlize Theron parfaite, le scénario est efficace et la mise en scène tout simplement magnifique. Cette quatrième aventure est maitrisée de bout en bout et se déguste de façon quasi obligatoire au cinéma. Je le reverrais sans nul doute en Blu-ray mais c'est véritablement sur grand écran que cette œuvre puissante mérite d'être découverte tant visuellement on en a plein la vue. Une grande folie cinématographique qui tient en tout cas toute ses promesses.
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4.0


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