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Night call

Publié le 17 mai 2015 par Dukefleed
Night callThriller autour de media décomplexés
Un jeune homme vivotant de trafics variés tombe un jour sur une scène d’accident de la route couverte par un reporter sauvage. Bien décidé à obtenir aussi sa part du rêve américain, il voie là, une caméra en main, le bon filon pour sa réussite entrepreneuriale. Il sillonne les rues à la recherche de scoop de plus en plus sensationnaliste qu’il pourrait revendre grassement aux chaînes télé. Et là, aider aussi par des directeurs de programme sans plus de scrupules que lui-même ; il va tomber dans le scabreux et même aller encore plus loin dans l’indicible…Plus qu’un pamphlet sur la génération hyper connectée 2.0, il s’agit avant d’un tout d’un thriller cynique rondement mené. Pour son premier long métrage qui nous happe littéralement, Dan Gilroy dresse le portrait d’un homme improbable qui aurait ingurgité et digéré tout ce qui se fait de pire de la junk culture et qui en recracherait son essence même… un venin. Pas d’ambiguïté du tout chez ce personnage, car il est dénué de moral ; nous sommes loin des personnages ambivalents mais cruels à la Walter White. Il incarne une génération qui sous couvert de liberté fait tomber des (tous chez lui) gardes fous moraux qui nous protégeaient de la violence gratuite. Ce film n’est donc qu’une photographie grossie d’une société de consommation d’images, de voyeurisme et de sensationnalisme américanisé prétexte à un thriller glaçant sur un avenir probable… pour les plus pessimistes. Pour jouer cet horrible personnage, sans moral car malade de ne plus avoir le clapet psychologique lui interdisant certains actes, un Jake Gyllenhaal émacié, impressionnant de froideur brute. Sa dernière phrase lancée à ses jeunes recrues fait même froid dans le dos : «Je ne vous demanderais pas de faire ce que je ne ferais pas moi-même ». Sachant ce qu'il a été capable de faire.Ensuite, ce film prometteur pour un premier long souffre tout de même d’une construction linéaire assez prévisible… le final est perceptible bien 45’ avant le terme du film. La réalisation est soignée mais peu inventive, champs / contre champs basiques bien souvent. Le rythme est bien soutenue par des courses de poursuites bien menés. J’aurais aimé aussi une critique plus acide de cette pratique du sensationnalisme des médias ; mais le choix du thriller condamne par les raccourcis pris le pamphlet.Réalisateur à suivre dans la veine d’un Micheal Mann dans les éclairages et le sujet. Sorti en 2014

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