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[Critique] Youth, mélancolie de la jeunesse vieillissante

Publié le 20 mai 2015 par Linfotoutcourt

Une nouvelle fois après La Grande Belleza, Paolo Sorrentino propose en sélection un long-métrage ambitieux et faste. Seulement voilà, Youth n'a rien d'un conte ironique désabusé sur une certaine décadence bourgeoise mais met au contraire en scène deux vieux amis artistes aux envies diamétralement opposées: le réalisateur a encore soif de produire lorsque le chef d'orchestre refuse catégoriquement de replonger.

Sorrentino profite de cette dichotomie pour interroger le bien fondé de l'Art et défend le geste naïf d'émouvoir comme une philosophie en voie d'extinction. Guère subtil dans son écriture ou sa mise en images toujours très symboliques, le cinéaste atteint pourtant la corde sensible en de purs instants de spleen mélancolique dont on ressort le vague à l'âme.

Il peut aussi remercier la carrière et la carrure de ses deux interprètes dont le rapprochement autobiographique densifie le récit. Difficile de rester de marbre devant le regard embué d'émotion et la peau vieillissante de Michael Caine, particulièrement en un plan final mémorable. Un des plus beaux films de la sélection.

Youth sort en septembre 2015, après sa projection en sélection officielle à Cannes.


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