En
cette veille de fête nationale, Miguel Rep régale les lecteurs du quotidien Página/12 d'une de ses relectures du fait fondateur de l'Argentine
moderne : la Révolution de Mai, dont l'acte fondamental, l'abolition de la vice-royauté et la prise du pouvoir par les citoyens américains à travers un collège gouvernemental (la Primera Junta), s'est produit le 25 mai 1810, après une semaine d'agitation politique
grave dans toute la ville (voir mes articles de mai 2010), à l'intérieur et autour du Cabildo de Buenos Aires,
dont on peut toujours visiter la partie centrale, la seule qui ait
survécu, sur Plaza de Mayo.
Quand
il va se produire un tremblement de terre,
les animaux fuient en
l'anticipant.
"Fichons-le
camp !"
Bizarre...
Buenos Aires n'est pas une zone sismique.
24
mai 1810.
(Traduction
Denise Anne Clavilier)
De
Buenos Aires, la "Gran Aldea", le gros village alors perdu au milieu de
la pampa, on distingue le Cabildo (tel qu'il apparaît aujourd'hui
avec ses multiples mutilations subies de 1880 à 1936), et peut-être
l'une des très nombreuses églises qui faisaient alors l'étonnement
des voyageurs.
J'aime beaucoup cette image. Miguel Rep est un artiste citadin en diable. Et pourtant cette vignette rejoint complètement l'esprit frondeur et insolent des conteurs dont je tâche de rendre l'art dans mon prochain livre, Contes animaliers d'Argentine jusque dans leur manière de se servir des animaux pour parler des hommes et de leurs péripéties. Nouvel indice que ce qui se joue là-bas, c'est bien la constitution d'une identité culturelle nationale et d'un patrimoine imaginaire partagé par tous.