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Au cinéma : «À la poursuite de demain»

Publié le 24 mai 2015 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Après « Mission Impossible : Protocole fantôme », Brad Bird, réalisateur des longs-métrages d’animation tels que « Le géant de fer », « Les Indestructibles » ou encore « Ratatouille », nous livre « À la poursuite de demain ». George Clooney, Hugh Laurie et Britt Robertson interprètent les rôles principaux. Brad Bird et Damon Lindelof, principalement connu pour son travail d’écriture sur « Prometheus » et « Star Trek Into Darkness » signent le scénario du long-métrage. « À la poursuite de demain » sortait dans nos salles françaises le 20 mai 2015.

Synopsis : Casey, une adolescente brillante et optimiste, douée d’une grande curiosité scientifique et Frank, un homme qui fut autrefois un jeune inventeur de génie avant de perdre ses illusions, s’embarquent pour une périlleuse mission : Leur but : découvrir les secrets d’un lieu mystérieux du nom de Tomorrowland, un endroit situé quelque part dans le temps et l’espace, qui ne semble exister que dans leur mémoire commune …

Derrière son allure de production des studios Disney, cherchant à rassembler aussi bien les plus petits que les plus grands, « À la poursuite de demain » cache en réalité une intrigue bien trop compliquée pour satisfaire tout le monde. Dès les premières minutes, le long-métrage se perd avec des effets de narration, n’apportant qu’un alourdissement, presque indigeste, à l’ensemble, comme un système de voix-off et certains faux-détours de l’intrigue. Tout cela est d’autant plus dommage puisque l’univers est à la fois très intriguant et très riche, possédant tout le potentiel nécessaire à la création d’un excellent long-métrage de science-fiction familiale. En plus de tout cela, l’intrigue arbore une morale de « bons sentiments », peut-être trop appuyée et qui ne sera jamais traitée avec subtilité. Au final, la complexité, parfois absurde, de « À la poursuite de demain » sert un final assez bête, en somme. On en vient à se demander si cela valait la peine de tant se prendre la tête …

En tête d’affiche, on découvre Britt Robertson, aperçue dans la série télévisée « Under the dome ». Si la jeune actrice livre une interprétation correcte, elle n’en reste pas moins convenue, la faute à un personnage écrit de manière trop en surface. Il en est de même pour le personnage de Frank Walker, tenu à l’écran par George Clooney, et dont la première apparition dans l’intrigue, savamment mis en scène, est gâchée par le système de voix-off, mis en place dès le début du long-métrage. En ce qui concerne le rôle du méchant, incarné par Hugh Laurie, célèbre Dr. House de la série télévisée homonyme, on ne peut pas parler de consistance d’écriture, tant il se trouve être absent tant dans l’intrigue qu’à l’écran. Au final, la véritable surprise viendra de la part de Raffey Cassidy, qui donne vie au personnage de . Elle livre une interprétation complexe, pour le personnage le plus intéressant de « À la poursuite de demain », jouant sur la frontière très mince entre automatisme et humanité.

Justement, la réalisation de Brad Bird est majoritairement coincée dans un automatisme. Les cadres de plans et le montage sont réglés comme toute autre production hollywoodienne, n’apportant jamais une singularité à l’ensemble. Visuellement, il en est de même, on reste dans un flou total, n’appréciant l’univers qu’avec une vision très lointaine de celui-ci, et n’étant jamais mis en valeur par la direction photographique de Claudio Miranda. De plus, plusieurs séquences impressionnantes se déroulent dans un capharnaüm de mise en scène, gâchant le plaisir que peuvent apporter de telles séquences. Néanmoins, un peu miraculeusement, le long-métrage possède quelques fulgurances, courtes certes mais impressionnantes. On pense notamment aux scènes de « voyages », amenant une recherche artistique intéressante grâce à différents effets de style. On aurait aimé que « À la poursuite de demain » soit, durant toute sa durée, à l’image de cette créativité trop rare.

« À la poursuite de demain » est une nouvelle production des studios Disney aux potentiels gigantesques, mais exploités qu’à demi-mesure. Le long-métrage aurait gagné à simplifier son scénario et à davantage se concentrer sur sa direction artistique. Brad aurait-il été un rêveur un peu trop optimiste avec ce long-métrage? Sûrement.

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À la poursuite de demain. Avec George Clooney, Britt Robertson, Hugh Laurie, Raffey Cassidy, Tim McGraw, Thomas Robinson, Pierce Gagnon, Kathryn Hahn, …

Sortie le 20 mai 2015.


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