Magazine Poésie

Étincelles de fureur

Par Guimond

Égolutionnaire – 1

Sous l’horizon lacrymogène
L’austérité impose un éclairci
Au bout de sa laisse la civilisation
Coagule sur un semblant de sensation

La prochaine mission saigne
Son hurlant feu de clarté assassine
La comète va nous brûler la crevaison
Jusqu’à l’origine de notre source tarie

Si nous remontons à la fameuse source
Ce sera blindés de solide insoumission
La croix de la racine en berne
Autant dire heure zéro sur terre

Après la peau les os
Et ce fichu bordel d’organes à dématérialiser
Autour de l’egolution spontanée
Nous nous immolerons pour le fun

Faute de temps notre illusion
Flambera comme un dernier prix
La crise un vent de changement
Brassera des particules de conscience

Installe ton corps en plein campement
Marie l’attribut sous le firmament
Déleste l’étau du singe savant
Ouvre ton cœur comme une mission.

Languissant morphine mambo
Vers un matin qui dure l’éternité
Détecteur de manque de watts
Capteur de soudaine catastrophe

Caresse-moi en dents-de-scie
Rassemble tous les points sur un seul i
Branche mon fil dans le mille
J’ai un gros gros trophée à décrocher

Décapsule-moi l’écorce d’érable
Le temps de valser une tornade
Caresse-moi en dents-de-scie
Rassemble tous les points sur un seul i

Scie mais scie égale la branche du signe
Tel un singe sniffeur de slack
J’ingurgite la parade annulée
Entre tout ce vide et la clarté

Embrase tout ou redonne moi la vie
Pardonne-moi mes crimes mais dans ton lit
À la commissure écartelée
De tes lèvres criant Freeze !

Belle comme une parfaite crise
Battant des cils en forme de barreaux
Compresse-moi entre tes replis
Donne une chance à ce vieux mal pris

Brille scintillante étincelle
Faisceau de défoulement aiguisé
Qu’un de mes vers te morde le tibia
Calvaire de prise d’otage filiale

Ligne sur du détonateur en gros
Vienne la peau déchirée sur le dos
Et la vague que tout aspirera
Par le chas du mur de cris.


Le Dessus sur son opposé – 2

Nos naufragés émergent au cœur de la tourmente
Armés seulement du verbe aller
Dont les experts ne savent quelles conclusions
Encore tirer, sinon que tant qu’à tirer

Tirez sur quelqu’un d’autre, ceux-là savent
Qu’on peut même pas les torturer
Après un accident jugé mortel soit disant
Ils se réveillent dans cette étrange réalité ici

En priant que cela ne revienne à la normale
L’âme dans ses nouveaux habits module la formule
Prépare le curriculum qui servira de sérum
Pendant que le corps croupira épuisé

Grommelant soudain la langue du sauvage
Culture et refrain de cet alentour conditionnel
Alors que la partie du corps avec des ailes mènera
Sur plusieurs plans sa conquête parallèle

Dans les couloirs d’un collège transparent
Somme des sens tournés vers ce cœur brisé
Perdu dans l’encre du créé, à chacun le sien
Tels des détails que l’on rêve d’oublier

Aussi vrai que god admire ce qu’il a créé
En clouant sur son passage de terribles atrocités
Toujours à titre de conseil amical virtuel
Dessoudant la pays plutôt que de le labourer

Savoure à fond combien l’amour détruit
Ensuite tu auras ta licence pour créer
Ça ne lésine pas sur les décimés, la vérité
Aussi vrai que l’injustice bosse chez les anges

Qui suivent son cours au suivant suivant
Le verbe aller décline peu à peu de conjuguer
Sauf au-dessus du donnant-donnant
Dans une alliance contre nature

Régurgitée par le corps comme un s.o.s. car
Il y aura toujours de la fracture à essuyer
À chaque instant présent tu choisiras
Pourtant uniquement toujours

Entre l’Autoréalité pleinement assumée
Signifiant de distinguer entre ce “quoi” que tu es
Et tous les autres “quoi” flottant dans la clarté
Là quand plus on accepte de changer

Plus la Lumière intercède et nous en fait suer
Bref la création sans ton consensus
Telle que tu l’as toujours subie
Ce ne sera plus ta tasse de thé

Vrai comme god répare tous les pots
Inutile de tergiverser au retour
À genoux nus pieds sans chapeau de cowboy ni Cadillac
Embrasse au retour d’exil ta propre crasse presto

Signifiant que si toute l’humanité est en moi
Il y en a plusieurs à qui je demande pardon
Les gens qui t’entourent sont ta tribu
Ding ding mise à jour le programme

Marie-toi vite sinon t’es Next ! au poteau
(ahaha… genre le diable dans le fond,
mais il a raison ce sacripant)
Va te montrer de quoi tout es capable

Quand tu t’y mets épais sur la beurrée
Entends-tu les hélicos dans le claquement
Des bottes au bout d’une laisse
Quand tes miradors aveugles

Auront suffisamment sué
La bile de l’immondice d’iniquité
Auras-tu assez dormi sous le phare
Depuis que le pont se sera écroulé

Pour accepter ton prochiant degré
Qui lui ne se limite pas au 3D
Aussi vrai que god est seul en toi
C’est rien que lui qui veut te niquer

Sous toutes tes coutures au moins
Ou exactement l’inverse sachant de qui ça vient
Là quand plus on s’efforce de se rendormir
Plus le rêve prend le dessus sur son opposé

Regarde moi bien cette table mon ami reste
Goûte à la terre ma parole du ciel décanté
Aussi vrai que la catastrophe va débarquer
Pour te servir de réveil matin

Tsunami volcanique et revirement de fonds de retraite
Saoul sous la table de la taverne
Que peu à peu tu te redresse
Géant longtemps oublié dans la caverne

De l’allégorie de Platon
Tout de même pendu au fil
Qui te relie à la clarté
Là quand plus on s’efforce de se rendormir

Plus le rêve prend le dessus sur son opposé
Là quand plus on s’efforce de se rendormir
Plus le rêve prend le dessus sur son opposé.


L’étincelle qui dure – 3

Une fois le casque protecteur sorti du radis
Au bout de deux poings crispés que notre Adam
Cognera sec dans le sac de sable de la raison tant pis
Telle une mécanique grinçant le gré du fiel

Condamné à la défaite consistant à continuer
Sur l’ultime bouchée qui se casse une dent
Un pied dans le vide du ghetto de l’ego
Et l’autre sur une plage pétante de clarté

À s’en demander ce qu’il comprendra
Ou si même à comprendre il y aura
Une fois labouré le quadrillé de plaisir
Saupoudré d’une droiture spéciale

D’une qui réussit à broyer les os avant la fin
Au joueur de mascarade même bien élevé
Mutuellement dans la luxure en carats
Et la plus solide décrépitude réaliste

Refrain:
À même l’étincelle qui dure
Dans la pénombre du créé
Viens vite prends moi la main
Ensembles sur le prochain degré

Les autres nous rejoindront demain
Au poteau du sacrifié d’avance
L’exposé au radium tout cru en soi
On dresse la liste de ce qu’il saisira

Cochant aussi les “définitivement pas”
Sinon comment mesurer la formule
Au sommet de sa houleuse bassesse
Carburant au présent circonflexe

Formant et déformant de la matière
D’un plateau l’autre en dent de scie
Jusqu’au jour ou le masque tombera
Avec l’effet d’une mine à retardement

Pile dans la cour d’école, heure de la récré
Dont les dommages seront ma foi: “illimités”
Au point qu’on ne se demandera plus “qui souffrira?”
Plus tard tout nu et sûrement estropié au pied du mur

Du mur du Don “de soi”, il va sans dire

Refrain:
À même l’étincelle qui dure
Dans la pénombre du créé
Viens vite prends moi la main
Ensembles sur le prochain degré
Les autres nous rejoindront demain

Ça régurgite au singe ses propres grimaces
Dans un habit de Lumière encore sur Off
À celui qui s’éveille ou celle selon: vieux, jeune
Ne m’appelle pas une ambulance bientôt

T’auras besoin de moi d’un fauve en tôle calme
Un qui sent le rassuré comme de la ouate
Intérieur qui flashe signé par le gars des vues
Armé d’une éternité à te consacrer d’avance

Dans la politique du coeur ouvert
L’amour est un pays jamais tout à fait conquit
Nous et les alentours sommes un ion
Poursuivis par le gros nuage couleur d’union

Prêts à muter au prochain carrefour
Qui bat des cils juste pour nous voir
Nous tenir la main dans une autre vie
On se demande s’il nous convaincra

Que cette alliance s’adresse à nous
Et que nos corps seront les derniers invités
Au mariage qui casse l’assiette du voile
Au-delà duquel ce monde nous appartient

Refrain:
À même l’étincelle qui dure
Dans la pénombre du créé
Viens vite prends moi la main
Ensembles sur le prochain degré
Les autres nous rejoindront demain.


Réparation – 4

Dans le petit matin fourchu
nous avançons à reculons
revenus d’exil une seule tribu
et nous enfonçons le pilier

au bout de toute peine bue
carré dans un trou rond
nos os cassent comme
une dent pourrie par le pognon

le dernier trognon de pomme
un vent qui sent l’oignon
les caravanes en feu s’enfilent
l’aiguille d’un ultime tango

caresse ta crasse qui passe
avant le couteau dans le dos.

De l’autre côté du temps
ce ne sera plus ce monde ou rien
ni le désert ni la nuit
fini les ombres sans répit

de poussière et d’insomnie
menottes au cou le singe savant
longtemps que je t’apprends
une barre bandée sous les gonds

de la porte blindée en Ohr
qui clarifiera notre Divinité
que ton phare éclairera mon pont
entérinant notre mission au trésor

le cœur en furie et la joie aux poings
ensemble comme un blindé
à l’issue de l’ultime tranchée
ivre à la victoire du verbe: Aller!

Le soleil crache sa trace
au pied l’Amour un mur en plein
sevrage de tremplin pure saut
dans le vide sans filet de Toi

nous sommes allés nous perdre
pour ne jamais se retrouver
saigné la moelle amère à l’os
sur le fil rasoir de solitude

jeune femme nommée Judas
tatouée sur de la vitre cassée
pourrait être la fille au serpent
sur les rails de la sornette
à gogo ou à vapeur
dans la mesure ou qui perd
gagne aussi plutôt rien.


Sale boulot – 5

À force de camper devant la porte
Les artères trafiquées d’années fortes
J’aurai surfé la vague d’aucune vérité
Passé le test sur le banc de scie

Plan secret des écrans permanents
Plugué au collège transparent
Que commence la leçon de clarté
En attendant rien qu’on obtient tout

En attendant rien qu’on obtient tout
Milieu de la nuit sans concession
Éveil brutal cause d’explosion
Le coeur qui monte aux barricades

Pour te montrer ce qu’est le cube
Dans lequel tu le garde prisonnier
Ainsi que comment s’évader j’espère
Pour ma part bientôt dématérialiser

Vu que plus haut ne veut pas de ma peau
Je ferai de la poussière de mes os
En attendant rien qu’on obtient tout
Alors que la chambre et le reste de la rue

Étaient d’une drôle de manière disparus
De bord en bord la fin du monde, j’ai vu
Que le début du bon bout somme toute
Est une forme en tous cas inversée

Le reste c’est du bluffe même ta bio
L’Apocalypse rien qu’un test
Voici l’heure venue du vrai boulot
En attendant rien qu’on obtient tout.


Vers chez les mutants – 6

Au pied de l’incident
À mesure que tout se rejoint
Que tout se rassemble
En un hic singulier paradoxe

La nature suit son plan
Initiale perfection
Le flot des connexions entre nous
Va coaguler plus serré d’un cran

Déchirer au moins des vêtements
Et noyer le dernier chien savant
Ensemble partout à la fois
À mesure que l’on se rejoint

Les murs vont tomber
Des villes vont brûler
Un déchirement par en dedans
À présent tu le ressens

Tous les compteurs veulent zéro
Sur la photo moins une dent
Diagnostique sans éclaircie
Tsunami de cancer en série

Tu t’accrocheras à l’écran
Qui supplante le corps
Notre point veut monter
Sur l’échelle des degrés

Plus subtiles que l’espace
Et rapides comme le vent
Se perdre dans la sensation
S’accrocher à la vague

À la montée qui revient
Vers chez les mutants
À mesure que tout se rejoint
Que tout se rassemble

En un point singulier
Vers chez les mutants.


Sous la peau – 7

Bombe à retardement de chair
La souffrance pue le mensonge
L’amour sa seule condition
Va te torcher ton mess

Presque en retard sur la haine
On remixe ta correction
Boucles de genoux ensanglantés
Cocktail aux échardes de vers

Coursant en feu de par les rues
Médicamentées sous neutrons
Faudra que ta pression monte
Qu’une crue d’hallucinés dévaste

Qu’on saigne des ambulances
En y perdant son drapeau blanc
Faudra que tu pues avec ça que
Tu te rues dans les brancards

Afin d’atteindre la fission finale
Telle une tribu intégrale
Puisque le monde, l’univers est toi
Toute la réalité est toi

La ville, le pays, le monde
L’Univers et ses soeurs siamoises
Toujours sur des fréquences parralèles
Nous sommes à l’intérieur de toi.


Pea Soup Messie – 8

Une cuillère de bois au chaudron masqué
Tamtame son intention mauve crépuscule
Pendant que la tragédie démembre à la pelle
Une infinie lézarde dans le mur du vent

Du prédateur au cercle vivant
Le serpent qui se mord la queue
Saigne sa ligne de vie ici
Avant la fin du pétrole ou l’épilepsie

Depuis le trou qui mue Montréal en arrache
Allons nous nous unir ou nous immoler
Pour le fun d’être né à en mourir pieds nu
La roulette russe au Temple de la dénommée

Hors-temps qui hurle ‘strike out”
À la prochaine manche d’Eden qui batte
Comme on souffle dans le dos d’aucun drapeau
Qui vaille le détour d’être tarabiscoté

Le sourire moins frimeur qu’un badge
Déconditionné aux nuages de fond
Tremplin cosmique chaque fois Créateur
Tend la courte-échelle

Entre les pulsions qui re-bootent
Le disque mou du coup monté
Oint au cri du krache tartempionnier
De tout ce qui reste à mesurer

Sur de la piastre en papier cul
Nous torcherons l’échelle des mals tombés
S’il nous faut en crucifier quelques uns
Ce seront des moignons prématurés

Surfez surfez les flots de l’Abandon
Qui vient après un bon coup de matraque
Longtemps faite l’artificielle respiration
Au système suicidaire du trépassé

Soit sauvons la dernière dent
Ou flippons le mouroir du paradigme
Apprendre l’islandais exemple en accéléré
Ne t’inquiètes ma foi de rien du tout

La tempête déchirera le ciel si vite
Que les cloches carillonneront leur retard
De tous côtés germera son nom
Prononcé avec un accent insérable:
“Pea Soup Messie!”


DanleMiel 2013-14 Montréal
Étincelles de fureur – 1

eBook gratuit pdf: Étincelle d’Or, de DanleMiel Guimond, iMédias Frontalepoésie 2014, Montréal


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