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All that I love

Publié le 05 mai 2011 par Jul

All that I love

Au printemps 1981, la Pologne est en plein mouvement contestataire, après les grèves et la naissance de Solidarnosc l'année précédente. Quatre lycéens, qui ont monté un groupe de punk, rêvent de participer à un festival. Le chanteur, Janek, partage sa vie entre son groupe et Basia, la fille d'un ouvrier gréviste. Lorsqu'ils sont acceptés par les organisateurs, Janek demande à son père militaire l'autorisation de répéter dans une caserne. A la fin de l'année scolaire, le groupe doit jouer devant toute l'école. Mais leur musique est brutalement censurée par les autorités.

Mêlant souvenirs autobiographiques, passage à l'âge adulte, dénonciation du système et représentation réussie de la société polonaise, "All that I love" ne s'intéresse pas à l'aspect historique de cette période (on ne voit à aucun moment les grèves de Solidarnosc), mais à ses jeunes et à ce qu'était la vie au temps de l'URSS. Le punk est alors essentiel pour les jeunes en URSS, dans leur opposition à un régime qui s'effondrera moins de dix ans plus tard. La situation des parents de Janek et Basia révèle la façon dont les gens vivaient: Basia a peur à cause de son père, Janek sait qu'il n'aura pas de problèmes grâce au sien. En réalité, les parents de Janek soutiennent les grévistes, mais ont peur de ce qui leur arrivera si les autorités l'apprennent. Lorsque le père de Basia est arrêté, celle-ci ne veut plus voir Janek. A sa sortie de prison, il l'encourage à revoir Janek, "quelqu'un de bien, malgré un père en uniforme", mais le père de Janek est licencié pour avoir aidé le groupe. Basia et Janek quitteront donc leur ville chacun de leur côté, à cause d'un concert...

All that I love

Très beau portrait d'une jeunesse et d'une liberté qui annoncent déjà 1989, témoignant d'une rage de vivre qui est une vraie leçon pour le public d'aujourd'hui, "All that I love" est un film formidable, bien joué et surtout réalisé et construit de façon très intelligente. La plus belle scène du film est celle où, après que quelqu'un ait lancé: "C'est qui, qui t'a maquillé comme ça?", Kazik, blessé au visage, met toute sa haine du système communiste dans ces simples mots: "Les CRS". Jamais manichéen pour autant, et accessible même aux non-adeptes du punk, le film (sorti en Pologne à l'occasion des vingt ans de la chute du Mur) s'inscrit dans cette nouvelle tendance du cinéma polonais à s'intéresser à son histoire récente, après le cinéma allemand.


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