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John Rabe

Publié le 27 avril 2011 par Jul

John Rabe

A travers son nouveau film, vainqueur de plusieurs prix en Allemagne dont celui du meilleur film, Florian Gallenberger retrace un fait passionnant et assez méconnu de l'histoire chinoise. John Rabe est un industriel allemand à la tête de l'usine Siemens de Nankin, et qui a fortement contribué au développement économique de la ville. En 1937, il est rappelé en Allemagne, au profit d'un successeur farouchement pro-nazi et allié sans concessions des Japonais. Mais la guerre sino-japonaise a éclaté quelques mois plus tôt et l'armée se rapproche dangereusement de Nankin. Lorsque l'usine est bombardée, Rabe sauve des centaines d'habitants en leur ouvrant les portes de l'usine contre l'avis de son successeur.

Face à la puissance militaire et à l'extrême détermination du Japon, capable de tout pour dominer le pays, les diplomates étrangers chargent John Rabe et un groupe d'Européens de créer une zone de sécurité à Nankin. Destinée à abriter 100 000 personnes, elle va en accueillir 250 000, dont une grande partie dès le premier jour. Face à la provocation de cette poignée d'hommes auxquels il ne peut toucher sous peine d'incident diplomatique, le commandement japonais n'a plus qu'à attendre un bon prétexte pour envahir la zone, avant que n'arrive la presse étrangère...

John Rabe

Le réalisateur a ici le grand mérite de s'être attaqué à un sujet toujours tabou en Chine (les autorités ayant tout fait pour l'empêcher de tourner son film), et qui reste une source de tensions diplomatiques entre la Chine et le Japon. De plus, si l'on se place du point de vue allemand, il choisit pour personnage principal un représentant du parti nazi, et qui, paradoxalement, sauvera des vies grâce au drapeau du parti. Malheureusement, on regrette une réalisation peu convaincante, qui ne parvient pas à retenir complètement l'attention du spectateur. Certaines scènes ne sont pas crédibles (un enfant tue deux soldats japonais), d'autres semblent ridicules (l'élection des dirigeants de la zone de sécurité), et la présence d'Anne Consigny est dispensable, surtout face au jeu de l'autre Européenne du récit (interprétée par Dagmar Manzel, épatante). On remarque aussi quelques erreurs historiques (il n'y avait aucun Français à Nankin, par exemple). Le film est très largement sauvé par son sujet et par ses acteurs masculins: Ulrich Tukur ; Steve Buscemi, brillant dans son apparente laideur de médecin alcoolique ; et enfin Daniel Brühl, toujours aussi formidable.


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