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Le carnet rouge d’Annelise Heurtier

Par Karine Simon @karine59630

Le 27 mai 2015

Synopsis :

Je m’appelle Marie et j’ai 16 ans.
Si on s’était rencontrés la semaine dernière, je me serais présentée comme une lycéenne ordinaire, vivant avec sa mère dans la banlieue de Lille. Vous m’auriez alors demandé d’où me venaient ces cheveux et ces yeux si sombres. Je vous aurais répondu que j’avais du sang népalais. Vous auriez attendu la suite. Mais je ne sais rien de mes origines, ma mère a toujours refusé d’en parler. Aujourd’hui, tout a changé.
Entre les pages d’un mystérieux carnet rouge, je viens de découvrir une vérité que je n’aurais jamais pu imaginer.

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– 190 pages –

Les premières lignes :

Une sonnerie me vrille les tympans. J’essaie d’ouvrir les yeux mais je n’y arrive pas, on dirait qu’un petit malin a mesquinement disposé deux énormes pierres sur mes paupières. A tâtons, je cherche le responsable. Je tape au hasard, dans le vide, sur la table de nuit, puis sur ce satané réveil.

Mon avis :

J’ai découvert l’écriture d’Annelise Heurtier lors de la sortie de Sweet Sixteen, roman qui m’avait été conseillé par une amie, et en effet ça avait été un coup de cœur. Depuis, j’ai lu Là où naissent les nuages, Refuges et à chaque fois ça a été un nouveau coup de cœur. Il me restait à découvrir Le carnet rouge, roman qui était dans ma wish-list depuis de nombreux mois, mais mon anniversaire est passé par là, et j’ai eu la surprise de recevoir un colis la semaine dernière dans ma boite aux lettres, je remercie très fort la personne qui me l’a envoyé et qui se reconnaîtra. Alors la magie a-t-elle opéré une nouvelle fois ou pas ?

Déjà, je n’ai pas pu résisté, une fois le colis ouvert, je l’ai gardé près de moi, puis j’ai commencé le livre. Tant pis pour ma lecture en cours, j’ai lu une ligne, une page, un chapitre, puis le livre entier, comme ça, sans m’arrêter, impossible de le lâcher. Quelques heures et j’en ai fait qu’une bouchée.

Marie est une adolescente de seize ans qui vit dans le nord de la France à Lille (C’est près de chez moi ça… ^^), elle vit avec sa mère. Marie se pose beaucoup de question sur ses origines, en effet elle a des origines Népalaises, mais elle n’en sait pas plus, sa mère ayant toujours refusé d’en parler, comme si elle les reniait ou plutôt comme si elle en avait honte.

Marie a eu une période très difficile où elle s’est rebellée contre sa mère qui ne voulait pas lui donner la moindre information. Puis voyant que ça ne fonctionnait pas, elle s’est assagie sans pour autant oublier le Népal.

A force de recherches, Marie s’est très documenté sur le sujet, elle imagine un pays à la culture riche, des parfums d’épices, des couleurs, des princesses, des déesses, bref un dépaysement total. Elle ne comprend donc pas sa mère. Ce manque dans son histoire détruit Marie.

Parfois, j’ai l’impression que ma vie est comme un tricot raté : tout effiloché, avec des morceaux manquants. Chez moi, il n’y a pas de photo de famille. Il n’y a rien, non plus, qui rappelle nos origines : pas de livre, d’image, de tapis, d’objet de décoration qui évoquerait des contrées dangereusement plus lointaines que le Maghreb. Aucune histoire, chanson ou recette traditionnelle héritée de grands-parents. De toute façon, des grands-parents, je n’en ai pas non plus, ils sont morts avant ma naissance.

Mais voilà un jour, tout change, Marie entre en possession d’un carnet rouge, et dans ce carnet, c’est l’histoire de sa grand-mère qu’elle découvre. Une histoire bouleversante bien différente des rêves de Marie, dans la vraie vie, les contes de fées, de princesses et autres déesses ont parfois une fin bien triste, et le revers de la médaille est parfois bien lourd à porter.

L’écriture d’Annelise Heurtier est toujours aussi agréable et envoûtante. Comme souvent dans ses romans, L’auteure nous emmène à la rencontre d’une personne mal dans sa peau (Marie), ici il s’agit d’un manque dans son histoire. Marie a du mal à se construire à cause de cette absence, elle a l’impression de ne vivre qu’à moitié. En parallèle nous découvrons l’histoire de Sajani, une jeune Népalaise au destin hors du commun (mais je ne vous en dirais pas plus). En 1956, le Nepal est un pays très empreint par la tradition d’un autre temps, une culture parfois cruelle, à mille lieues de la vie en Europe.

Le carnet rouge est une petite merveille, dépaysante et captivante que je vous conseille les yeux fermés. C’est donc encore une fois un coup de cœur ! Foncez !!!

Ce roman est disponible aux Editions Casterman depuis 2011.

Vous pouvez retrouver ici les avis de mes copines : Lizouzou et Pauline.



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