Magazine Beaux Arts

Superdome, première

Publié le 02 juin 2008 par Marc Lenot

En attendant d’éventuels billets plus détaillés, quelques images et impressions de la nouvelle expo du Palais de Tokyo, jusqu’au 24 août.

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D’abord, Würsa, la meilleure pièce de Daniel Firman depuis quelque temps. Cet artiste est un adepte de l’équilibre, de l’envol improbable, de l’apesanteur et il ne nous surprend jamais assez. Ici, un éléphanteau empaillé tient en équilibre sur sa trompe; même pas inquiet, le spectateur s’en approche, téméraire et se met à son ombre. Ce n’est pas seulement une prouesse improbable, c’est un savant calcul gravitationnel : nous serions, pour qu’il en soit ainsi, sur une planète lointaine, des milliers de fois plus petite, donc moins lourde et moins attractive, que la Terre, ce qui fait que les éléphants pourraient y faire le poirier, et les humains s’envoler, je suppose.

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Plus loin, 300 Dark Vadors noirs et inquiétants peuplent une salle en rangs serrés.
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Le chef est seul, devant, puis les rangs s’épaississent, jusqu’à 17 de front, puis se réduisent jusqu’au binôme d’arrière garde. A Xian, au moins, chaque tête était unique, individualisée; ici, c’est l’uniformité d’une armée de robots terrifiants. Et, tous reliés à des ordinateurs centraux, ils émettent des sons cybernétiques à faire fuir un musicologue. Cette noirceur fascisante est due à Fabien Giraud et Raphaël Siboni; ma seule inquiétude est qu’ils croient faire de la musique…

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L’installation dépotoir de Christoph Büchel n’était pas ouverte lors de ma visite (et je ne suis pas assez VIP pour avoir eu le droit d’y entrer néanmoins), mais le spectacle des gentils garçons du Palais de Tokyo charriant des sacs d’ordures depuis les bennes dans la rue jusqu’à la salle d’exposition était des plus réjouissants. Ne dites pas à ma mère que je suis éboueur, elle me croit assistant de l’adjoint d’un curateur au Palais de Tokyo, trop classe !

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L’expo de Jonathan Monk est à cheval sur les deux musées, je vous en parlerai plus tard. La machine à briser des bouteilles de bière (vides !) à 600 km/h contre une plaque est une création d’Arcangelo Sassolino, Afasia 1. Je ne sais pas si ça évoque les hooligans des matchs du PSG ou des concerts hard rock, mais c’est destroy et violent au possible. Peu à peu la montagne de verre brisé va s’élever, et, espérons-le, bloquer peu à peu le fonctionnement du Palais. Ce serait la meilleure fin logique de cette machine de destruction. Dommage qu’il n’y ait pas de la mousse, en plus.

Ah, oui, Superdome, c’est le stade de la Nouvelle Orléans, qui accueille aussi les Stones, le pape et les sinistrés de Katrina. Tout à fait le genre de pot-pourri qui convient ici.

Photos de l’auteur, excepté l’installation de Sassolino.


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