Cinéma : La tierra y la sombra, la critique

Film dramatique de César Acevedo avec Haimer Leal, Hilda Ruiz, Edison Raigosa, Marleyda Soto, José Felipe Cardenas

Synopsis : Alfonso est un vieux paysan qui revient au pays pour se porter au chevet de son fils malade. Il retrouve son ancienne maison, où vivent encore celle qui fut sa femme, sa belle-fille et son petit-fils. Il découvre un paysage apocalyptique. Le foyer est cerné par d’immenses plantations de cannes à sucre dont l’exploitation provoque une pluie de cendres continue. 17 ans après avoir abandonné les siens, Alfonso va tenter de retrouver sa place et de sauver sa famille.

La tierra y la sombra est le premier long métrage de César Acevedo. Le réalisateur a situé l’histoire dans la vallée du Cauca en Colombie, région dont il est originaire. Il s’est inspiré de la dure vie des paysans attachés à leur terre tournée vers l’industrie sucrière. Le film était  présenté à la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2015. César Acevedo a recu la camera d’Or. Pas de date de sortie connue. Le film est distribué par Pyramide Films

La tierra y la sombra est un film sobre et efficace.C’est un récit familial. On assiste impuissant à la dure vie de labeur d’une famille isolée.  La famille vit en Colombie dans une région envahie par la canne à sucre. La maison est perdue au milieu des champs et de la poussière de cendres. La « bouffée d’air » vient de l’arbre dans la cour. Le temps semble suspendu. La grand-mère vit avec son fils, sa belle fille et leur jeune garçon. Le fils est tombé malade et ne peut plus respirer. Trop pauvre pour se soigner, il reste enfermé allongé dans son lit.  Cette famille vit isolée au beau milieu des champs de canne à sucre. Elle est envahie d’une pluie de cendres. Une pluie de cendre qui les tue.

La première scène est saississante, un vieil homme, une petite valise à la main, marche sur une route poussiereuse, un camion de chantier arrive et le submerge de poussières. Le vieil homme se réfugie au bord du champ.

Le vieil homme est le grand père. Il revient au chevet de son fils après avoir abandonné cette vie depuis 17 ans. La mère et la belle fille travaillent dans les cannes à sucre pour un salaire de misère. Le temps s’écoule lentement comme le film. Trop lent certainement pour nous spectateurs mais ce rythme est nécessaire pour comprendre la souffrance quotidienne de vies qui sont finalement sacrifiées. Les salariés de l’exploitation sont des galériens. Le travail les tue, c’est presque un assassinat. L’exploitant ne donne rien pour les aider à se soigner. La photographie est magnifique. La mise en scène est minimaliste, les dialogues peu nombreux. La réalisation est un peu trop rigoureuse. Peut être cela nous empêche de trop nous impliquer. De nous faire comprendre l’urgence de la situation.

La tierra y la sombra est un drame sincère, épuré et sombre.