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La Tête Haute : force documentaire, maladresse romanesque

Publié le 27 mai 2015 par Marcel & Simone @MarceletSimone

Le réalisme du film résiste aussi, pendant un moment, grâce à la prestation de ses acteurs. Le jeune Rod Paradot, animal indomptable et véritable tornade du film, s'épuise face à la caméra dans des excès de violence à la brutalité impressionnante. Les autres comédiens lui tiennent tête et réagissent à cette animosité à leur façon. Benoît Magimel passe de la compassion à la menace, Sara Forestier joue les faibles et le visage de Catherine Deneuve incarne à la perfection l'espoir qui se fane.

Et pourtant, ces numéros d'acteurs n'arrivent pas à empêcher l'essoufflement du film. Emmanuelle Bercot cède à son plaisir de scénariste : elle étire son film, y injecte toujours plus de drames, toujours plus de romanesque. Même les excès de violence de Malony deviennent lassants, et l'on imagine que cela est fait dans le but de montrer l'aspect laborieux du combat. Alors, le réalisme qui faisait la force du film s'estompe dans une histoire d'amour trop facile et vraiment ennuyeuse. L'intensité du film s'efface dans ses derniers moments ...

Message d'espoir et véritable témoignage, La Tête Haute reste un film marquant par son réalisme agressif et déchaîné. Mais, en voulant trop s'y ancrer, le romanesque transforme le film en mélange hétérogène quelque peu décevant. On ressort tout de même de la salle la tête pleine d'espérances pour la jeunesse perdue et, à en croire le film, pas si délaissée que ça ... C'est du moins ce qu'Emmanuelle Bercot nous fait espérer.


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