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[Test blu-ray] Whiplash, entre maître et esclave

Publié le 27 mai 2015 par Linfotoutcourt

Il suffit parfois d'avoir une idée chevillée au corps pour faire naître un long-métrage qui marquera les mémoires. Whiplash est de cette race-là, sorti vainqueur du festival de Sundance avec un Grand Prix et le Prix du Public et écrit comme mis en scène par un jeune prodige nommé Damien Chazelle.

Ex-batteur, Chazelle suit le parcours d'un jeune musicien qui voit sa passion en grand et parvient à entrer dans la classe de Terrence Fletcher, forme d'autorité suprême qui mène à toutes les plus belles portes du pays. Là commence en réalité une complexe relation sadomasochiste entre le maître et son élève, où la souffrance autant physique que mentale de l'un ne va pas sans une certaine jouissance malsaine de l'autre.

Un pitch quelque peu conceptuel que Chazelle pousse dans ses derniers retranchements avec une science du montage ébouriffante et un jusqu'au-boutisme éprouvant, faisant viscéralement ressentir la fièvre passionnelle qui pousse parfois l'être humain jusque dans ses extrêmes limites. Littéralement soulevé par deux prestations d'acteurs au sommet, Whiplash fait fi de ses quelques carences narratives pour aboutir à un final en apothéose d'où l'on ressort littéralement groggy.

Whiplash est disponible en Blu-Ray, DVD & VOD.

Avis

Damien Chazelle avait éclairé son Whiplash de raies de lumières marquées et de noirs abyssaux. Soit un véritable cauchemar pour les transferts vidéo que le blu-ray transforme en édition de rêve. On est subjugués par la netteté de l'image et par une teinte jaune prononcée qui méritent bien un blu-ray pour se dévoiler telles qu'elles ont été pensés.

Élément central de l'univers du film, la musique se joue en une piste DTS-HD 5.1 d'une clarté et d'une énergie ébouriffantes qui n'étouffent en rien des échanges dialogués parfois nerveux. On ne pourra que vous conseiller la piste VO du film tant le travail de modulation vocale effectué par J.K Simmons prend toute son ampleur en anglais.

Côté bonus, l'interview de Damien Chazelle (in perfect french) se montre à la fois érudit et surprenante bien qu'un peu courte (5 minutes) pour revenir pleinement sur la passionnante genèse autobiographique du film. Même son de cloche pour J.K Simmons et Miles Teller qui congratulent la précision et la générosité du réalisateur. Plus intéressant encore est la présence du court-métrage d'origine (intitulé également Whiplash) et qui tourne autour de la première "audition" du jeune batteur. Tout semble presque à l'identique mais en un autre rythme et une autre photographie, rendant passionnant l'évolution filmique de Chazelle des années après. Reste la bande-annonce.

A noter l'édition spéciale Fnac qui intègre un passionnant documentaire sur la batterie intitulé "Timekeeper, les maitres du tempo". Un indispensable pour quiconque voudrait prolonger l'expérience de cette petite merveille.


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