Ca alors, vous vous rendez compte? La FIFA était gangrenée, et depuis plusieurs années, par des affaires de corruption! Incroyable, non? Et son président sortant est pour l’instant indemne, il n’est au courant de rien et se dit choqué, comme c’est étonnant! On lui (et nous) aurait donc caché toutes ces années qu’il se passait des choses pas très correctes au sommet du foot mondial?
Allez, arrêtons la plaisanterie. Il n’existe probablement pas une fédération internationale de sports qui n’ait connu quelques histoires plus ou moins louches, du cyclisme aux échecs en passant par la formule 1. Il faut dire qu’avec l’escalade des montants des droits télé, des sponsors officiels, bref des budgets pharaoniques associés aux événements sportifs, il n’est pas étonnant que certains cèdent facilement aux sirènes de l’argent occulte. Le plus étrange, finalement, c’est qu’il ait fallu attendre si longtemps pour que cela soit révélé au grand jour, pour le football.
C’est donc la justice américaine qui a dégainé la première, en lançant un mandat contre sept dirigeants de la FIFA, interpellés à Zurich. Etrangement, aucun autre gouvernement n’a l’air de suivre la procédure initiée par la ministre de la justice américaine: on aurait pourtant pus s’attendre à ce que les faits reprochés à cette brochette de responsables corrompus concernent plus d’un pays. En un peu plus de vingt années, la durée selon laquelle ces sept personnes auraient agi de manière délictueuse, la Coupe du Monde s’est déroulée sur trois continents, dans plusieurs pays. Les procureurs américains ont-ils refusé de partager pour l’instant leurs soupçons avec leurs collègues concernés?
Il faut aussi se demander à qui profite le crime, ou plutôt l’arrestation. A deux jours du renouvellement du mandat de Sepp Blatter – 79 ans, et déjà à la tête de l’organisation depuis 1998 – n’est ce pas une démarche de déstabilisation aussi brutale que directe? Comment ne pas reporter l’élection – et donc prolonger le mandat actuel – dans une telle situation?
Rappelons également que les prochaines Coupe du Monde doivent se dérouler dans des pays qui sont à la pointe en matière de financement, de défense des libertés, de justice, etc.: la Russie (2018), et le Qatar (2022). Et que dans sa grande transparence, la FIFA débattait ces derniers jours d’une décision de la plus haute importance: l’exclusion de l’état d’Israel de sa liste de membres, un boycott en bonne et due forme, quoi (tiens, on risque de voir ressortir des théories du complot…)
Finalement, peut-être est-ce l’occasion de changer le logo de la FIFA, et d’enrichir (c’est le cas de le dire) son slogan:
FIFA
For the Game. For the World. For the Money.
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