L'heure des fous de Nicolas Lebel 4/5 (13-05-2015)
L'heure des fous (352 pages) est disponible depuis le 28 mai 2014 aux Editions Marabout.
L’histoire (éditeur) :
Paris : un SDF est poignardé à mort sur une voie ferrée de la gare de Lyon. « Vous me réglez ça. Rapide et propre, qu’on n’y passe pas Noël », ordonne le commissaire au capitaine Mehrlicht et à son équipe : le lieutenant Dossantos, exalté du code pénal et du bon droit, le lieutenant Sophie Latour qui panique dans les flash mobs, et le lieutenant stagiaire Ménard, souffre-douleur du capitaine à tête de grenouille, amateur de sudoku et de répliques d’Audiard... Mais ce qui s’annonçait comme un simple règlement de comptes entre SDF se complique quand le cadavre révèle son identité. L’affaire va entraîner le groupe d’enquêteurs dans les méandres de la Jungle, nouvelle Cour des miracles au cœur du bois de Vincennes, dans le dédale de l’illustre Sorbonne, jusqu’aux arrière-cours des troquets parisiens, pour s’achever en une course contre la montre dans les rues de la capitale. Il leur faut à tout prix empêcher que ne sonne l’heure des fous...
Mon avis :
L’heure des fous est de ces polar à la construction classique, qui grâce à sa narration fluide et directe et à son intrigue policière riche et détonante, ne vous laisse aucun répit.
Nicolas Lebel possède une écriture simple, qui va droit au but. Il soigne ses dialogues qui collent à la perfection aux personnages. Des protagonistes que j’ai adoré suivre d’ailleurs. Entre Mehrlicht, le capitaine d 52 ans, misogyne, fumeur de gitanes, hyper cultivé et accro aux répliques d’Audiard, et le jeune stagiaire Menard, un jeune homme un peu écrasé par le poids de ce chef tyrannique (mais pas si méchant), c’est à toute une fine équipe que l’on a à faire. Ces portraits sont bien campés, hauts en couleurs, drôles, attachants…et rende le texte particulièrement plaisant.
Si le début de l’histoire ne semble pas particulièrement exceptionnel, le plaisir de les suivre et de lire leurs répliques poussent à tourner les pages et on se retrouve alors embringuer dans l’intrigue qui réserve des surprises de taille. Elle se forme doucement, surement. Elle se gonfle, s’étoffe, devient de plus en plus riche et surtout de plus en plus intrigante. Cette simple histoire de SDF poignardé par trois de ces congénères se révèle bien plus complexe lorsque l’identité de la victime et révélée (et ce n’est que le début…).
Poussé par l’action et le style particulièrement prenant, on s’enfonce dans les affres de cette enquête et dans le monde marginalisé des sans domicile fixe. Rien n’est laissé au hasard, puisque de rebondissement s en découvertes étonnantes, Nicolas Lebel réussit à nous plonger dans les profondeurs de Paris, des affaires de sécurités intérieure, dans le monde des grandes Ecoles, et même dans l’Histoire.
L’heure des fous est un bon roman policier et un premier roman parfaitement réussi. Alors oui, c’est vrai Monsieur Lebel, vous m’aviez promis un libraire, des danseurs brésiliens, un avaleur de chat et un lanceur de couteaux aveugle et je n’ai rien eu de tout ça. Vous avez été en revanche plus modeste sur votre travail et m’avez offert l’essentiel : un excellent moment en compagnie de vos personnages et une lecture inquiétante, dynamique et passionnante ! Je vous promets donc qu’à notre prochaine rencontre, je viendrai avec votre nouveau titre Le jour des morts (qui sort en poche le 9 juin 2015). Alors à très bientôt !