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Critique – Everly

Publié le 30 mai 2015 par Avisdupublic.net @avisdupublicnet

Critique du film Everly, de Joe Lynch, avec Salma Hayek. L'offre e-cinema de TF1 Video fait-elle la passe de trois ? Découvrez la réponse dans cet avis.

Troisième film de l'offre e-cinema chez TF1 Vidéo (après Son of a gun et Adaline), Everly débarque auréolé d'une certaine notoriété chez les fans de films bis. Le réalisateur, Joe Lynch, n'en est pas à son coup d'essai, et se trouve même être l'un des auteurs à surveiller de près pour les plus pointus de la série B. Son Détour Mortel 2 n'était certes pas à la hauteur des espérances (assez basses, en plus), mais le metteur en scène se rattrape largement avec son segment Zom-B-Movie, de l'excellente anthologie Chillerama. Mais surtout, Joe Lynch est l'homme derrière Knights of the Badassdom, une comédie horrifique sur les jeux de rôle " GN " (Grandeur Nature) qui s'est attiré les foudres des pratiquants de ce divertissement décidément bien peu ouverts à la critique. Mais le film a aussi gagné une aura de film maudit de par ses difficultés à être distribué, faisant de son metteur en scène, malgré tout, l'un des plus observés. C'est ainsi qu'on le retrouve aux commandes de Everly, qu'il nous décrit comme un huis-clos en hommage à Assaut de John Carpenter (ô joie !), avec une grosse louche de grindhouse.

Home sweet home.

Everly, c'est le titre du film mais aussi le nom d'une prostituée devenue moucharde pour la police. Dans son grand appartement de luxe, au sein d'un immeuble abritant moultes de ses collègues, elle est régulièrement victime de véritables viols organisés. Un soir, alors qu'Everly (Salma Hayek, The Tale of Tales, Comment faire l'amour comme un anglais) sert de dessert à des mafieux japonais, elle décide de se venger. Cette rébellion n'est pas du goût de Taiko (Hiroyuki Watanabe, que les fans d' Ultraman connaissent bien), son proxénète, qui décide de faire de l'appartement un véritable tombeau pour son " employée ". Retranchée dans son immense logement, la prostituée va devoir se défaire de plusieurs vagues de tueurs, tout en sachant pertinemment qu'elle ne peut s'échapper de l'immeuble. Mais ce n'est pas tout, car cette situation inextricable se complique encore plus quand Everly projette de confier son butin à sa famille, qui ne se trouve pas dans la bâtisse...

Critique – Everly
Une ouverture glauque mais nécessaire.

Everly commence très fort, et vous serez prévenu : hors de question de débuter le film d'un œil peu attentif. Non que des détails importants se cachent dans les premiers plans, mais ce qui suit l'ouverture, très glauque, s'envole tellement dans des sommets d'action jouissive qu'il vaut mieux accrocher sa ceinture avant le décollage. Le début, donc, pourrait nous faire croire à ce que n'est pas vraiment Everly : un banal rape and revenge dans la lignée de I Spit On Your Grave. Les premières images, dans un style numérique qui sent bon les moyens très limités mais ingénieux, sont en effet assez fortes, sans non plus aller jusqu'à l'insoutenable description crue. Cette séquence, courte mais intense, permet surtout à Joe Lynch de concentrer le spectateur sur l'écran, le préparer à ce qui vient : un déluge d'action jusqu'au-boutiste et fun au possible.

Le chat et la prostituée.

Après nous avoir scotché par une ouverture étonnante, Everly peut débuter son festival. Et le moins que l'on puisse dire est qu'on en a pour notre argent. C'est simple, ça faisait un bail qu'on n'avait pas vu à l'écran un aussi gros remue-ménage jubilatoire. Bien vite, Everly a un contrat sur sa tête, et se retrouve ciblée par une horde de prostituées alléchées par le fric, en tenue affriolante cela va sans dire. C'est bien marrant à lire, mais attendez de voir tout ce passage dans le film : fous rires garantis. Joe Lynch gère à la perfection son scénario limité, en lui donnant la dimension bis nécessaire pour qu' Everly soit une pure œuvre d'exploitation, faisant derechef passer les sous-grindhouse, nés de l'engouement tarantinesque, pour des longs métrages bien sages.

Femme fatale.

Il faut voir Salma Hayek, magique quand il s'agit de jouer les femmes certes plantureuses mais surtout bien burnées, penser à enfiler des talons hauts impossibles avant de prendre part à une fusillade improbable. Ce genre de petits détails pullulent dans Everly, donnant au film un second degré nécessaire pour ne pas lâcher d'une seule seconde le rythme des séquences. Car le train est lancé à grande vitesse pendant les trois quarts de Everly, et on se demande si tenir cette cadence est un exploit humain. Le chien et sa " baballe ", les explosions qui balancent Salma Hayek dans tous les sens... Mais n'en disons pas plus : il serait impardonnable de vous dévoiler certains des morceaux de bravoure d' Everly.

Critique – Everly
Faire de ton visage une œuvre d'art.

Bien évidemment, ne cherchez pas dans Everly un quelconque message sociétal. Ici, on est dans le fun pur, l'amusement en barre, un concentré d'énergie et de situations grandiloquentes. Le spectacle tient beaucoup de ses promesses, même si on regrette que le sensationnel fasse place à quelque chose de plus intimiste. Mais même là, Everly réussit à se trouver des qualités insoupçonnées, notamment grâce à une mise en scène sérieuse, qui cite beaucoup de ce cinéma japonais barge qu'on aime tant. Notamment avec ce duo sidérant, Sadique (Togo Igawa) et Masochiste (Masachi Fujimoto), qui provoque une séquence de bondage qui rappellera certaines choses aux spécialistes du genre au cinéma. Everly rend hommage à toute une partie du cinéma d'exploitation japonais, et avec assez de malice pour ne pas tomber dans le piège de la citation creuse (n'est-ce pas, Kill Bill).

Intense et fun.

Au final, on passe un très bon moment avec Everly, un film bis de qualité, et un choix éditorial courageux pour l'offre e-cinéma de TF1 Vidéo, qui trouve là une œuvre parfaite pour une soirée bières et pizzas entre potes. L'aspect jeu vidéo, puisqu'on est quasiment dans un beat'em all à la Double Dragon, avec combats de boss inclus, fait que les amateurs de toutes cette culture seront aux anges. Mais même sans cette passion vidéoludique, Everly est tellement généreux en action, en délire total, qu'on ne peut que vous conseiller la découverte de ce film.

Everly, les bonus.

La bande annonce d' Everly est sur Allocine.
N'hésitez pas à lire d'autres critiques d' Everly, notamment chez Strange-Movies.

  • Du délire quasiment non stop.
  • Salma Hayek... Oulala...
  • Sadique et Masochiste.
    Le rythme du dernier quart.

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