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Critiques Séries : Aquarius. Saison 1. Pilot et Episode 2.

Publié le 30 mai 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Aquarius // Saison 1. Episodes 1 et 2. Everybody’s Been Burned (Pilot) / The Hunter Gets Captured by the Game.


Aquarius n’est pas brillante mais est une lecture intéressante de l’histoire de Charles Manson et de la traque. Créée par John McNamara (Eyes, Fastlane, Jeux d’espions, Ultimes Recours) est quelqu’un que le monde des séries américaines connaît parfaitement bien. La série n’occulte pas non plus le fait que Charles Manson est bisexuel (il a d’ailleurs été condamné à trois reprises pour des agressions homosexuelles). Quand on pense un peu plus sur son histoire, il a même violé un homme. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas vraiment prendre partie pour ce personnage et cette série lui donne un espace pour nous permettre de comprendre son histoire et la façon dont ce criminel - l’un des plus connu de l’histoire des Etats-Unis - a pu rester en liberté pendant tant d’années. C’est ce que veut nous raconter Aquarius au travers du regard de Sam Hodiak, l’agent de police qui le traque. Incarné par David Duchovny (Californication, X-Files), ce dernier change une nouvelle fois de registre pour un rôle qui lui va comme un gant. Après avoir vu ces deux premiers épisodes, je me rends compte que cette série n’est pas mauvaise mais qu’elle n’est pas brillante pour autant.

Dans les années 60, un sergent de police traque Charles Manson et sa famille avant qu'il ne commette le massacre de 1969. Le policier doit alors infiltrer le groupe du célèbre tueur...

J’attendais avec impatience de la découvrir (elle faisait partie de celles que j’attendais le plus pour cet été) mais je suis un peu déçu par la façon dont la série dilue son histoire au fil des épisodes. Le premier épisode est bien plus réussi que le second. Dès l’ouverture on sait que l’on est au milieu des années hippies et retenti alors « I Can See for Miles » de The Who (aussi générique de CSI Cyber, le dernier né des spin off des Experts). On veut tout de suite nous mettre dans l’ambiance et cette ambiance fonctionne très bien. On retrouve alors des actrices et des acteurs que l’on a déjà vu ailleurs tout au long de la série et rapidement, on voit que ce n’est pas qu’une série policière. En effet, Aquarius est beaucoup plus que ça. La série veut nous plonger dans un monde à part, celui de Charles Manson, en plus de faire un état des lieux d’une époque que personnellement je n’ai pas connu mais qu’il m’intéresse de connaître. Pour incarner le héros, ils ont fait appelle à Gethin Anthony (Game of Thrones). Ce n’est pas encore suffisamment un psychopathe à l’écran comme j’aurais probablement pu le souhaiter mais globalement, Aquarius ne s’en sort pas trop mal car l’acteur prend racine assez rapidement dans la peau de Charles Manson.

Ce dernier doit donc représenter le côté sombre du mouvement hippie et ce leader de culte n’a pas l’intention de se laisser marcher sur les pieds. Bien au contraire. C’est aussi une série qui veut nous raconter comment un groupe de personnes qui priaient pour la paix et l’amour dans le monde a pu se tourner vers un personnage qui représente l’inverse. La série n’hésite pas à utiliser quelques éléments qui ont tendance à pencher vers l’univers du soap mais ce n’est pas une mauvaise chose. Bien au contraire, je trouve que de ce point de vue là aussi, la série parvient à faire quelque chose de très intelligent. Les inspirations sont là et le scénario semble plutôt bien suivre la marche. L’idée est aussi de casser un peu la série avec d’un côté l’histoire de Charles Manson et de l’autre l’histoire de notre policier qui n’a qu’une seule envie : le coincer une bonne fois pour toute. Afin de comprendre le milieu hippie, car il est trop coincé pour le comprendre, il va demander de l’aide à Brian Shafe incarné par Grey Damon. C’est une façon de rappeler que Hodiak n’est pas vraiment dans le coup d’un point de vue générationnel mais aussi de faire un lien. Car les liens c’est ce qu’il y a de plus important et Brian sera la passerelle entre le policier et le monde hippie qu’il tente de cerner.

Tout au long de ces deux épisodes, Brian va n’avoir de cesse de dire qu’il va arrêter de faire ce qu’il fait. Sauf que forcément, Aquarius ne peut pas se permettre de séparer ces deux là. C’est pour le bien de la dynamique de la série. David Duchovny est assez convaincant dans le rôle de Hodiak. Je n’avais pas de doute sur lui mais bon, on ne sait jamais après tout. Puis il y a Charmain Tully incarnée par Claire Holt (The Vampire Diaries) que l’on ne peut qu’être passionné à l’idée de la retrouver ailleurs (en espérant que la saison prochaine elle soit à plein temps dans The Originals) sans parler d’Emma Karn (incarnée par Emma Dumont). Côté casting, Aquarius a plutôt bien réussi son coup alors que lors des annonces diverses et variées, je n’étais pas forcément très surpris. Aquarius reste une série assez différente de beaucoup de séries policières avec des consultants car c’est amusant de voir Hodiak et Shafe faire des trucs de flics. Cela n’a pas toujours de cohérence et ce n’est pas toujours passionnant mais cela fonctionne suffisamment bien. Comme trouver des balances par exemple et c’est une occasion de créer un duo qui n’est pas un duo de flics, juste un duo de flic et informateur… sur le terrain.

John McNamara a donc tenté de créer une série policière sans totalement en être une. On a plus l’impression que Hodiak est une sorte de détective privé qui se retrouve sur le terrain avec son assistant. Alors que ce n’est pas totalement ça non plus. Et puis il y a des tas de personnages différents comme par exemple Charles Manson qui apportent quelque chose d’autre, une touche beaucoup plus proche du soap. Par moment j’ai l’impression de voir un film avec Aquarius et à d’autre moment j’ai l’impression de voir une série mais complètement différente de ce que j’avais imaginé. C’est ce qui rend l’appréciation encore plus difficile car cet objet sériel est presque non identifié si ce n’est par tout ce qu’il tente d’assembler et qui n’a pas pour habitude de l’être. Peut-être qu’au fond Aquarius ressemble un peu à The Fall (et c’est à mon sens la référence la plus proche).

Note : 6.5/10 et 5/10. En bref, après un premier temps intelligent et assez efficace, le second perd un poil de sa folie.


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