Franck Sharko et Lucie Hennebelle, tome 5 : Pandemia de Franck Thilliez 5/5 (31-05-2015)
Pandemia (642 pages) sort le 4 juin 2015 aux Editions Fleuve.
L’histoire (éditeur) :
« L'homme, tel que nous le connaissons, est le pire virus de la planète. Il se reproduit, détruit, épuise ses propres réserves, sans aucun respect, sans stratégie de survie. Sans nous, cette planète court à la catastrophe. Il faut des hommes purs, sélectionnés parmi les meilleurs, et il faut éliminer le reste. Les microbes sont la solution. »
Après Angor, une nouvelle aventure pour l'équipe de Franck Sharko et Lucie Henebelle, renforcée en coulisses par la jeune et courageuse Camille. Et l'enjeu est de taille : la préservation de l'espèce humaine.
Mon avis :
Bon, vous allez vous dire, en tant que fan de Franck Thilliez, Steph va forcément nous pondre un avis dithyrambique à propos de Pandemia. Oui, je reconnais j’aime beaucoup l’auteur, j’aime sa narration (constante depuis ses premiers romans) et cette manière de lier intrigue policière, personnages malmenés et surtout grande précision scientifique dans l’écriture qui rend la plupart de ses titres vraiment intéressants. Mais, ce n’est pas pour autant que je me pâme devant chacune de ses publications. Il m’est déjà arrivée de moins accrocher à certaines et de le dire (Même pas peur !).
Par contre, j’aime particulièrement la série Franck Sharko et Lucie Hennebelle et j’attendais beaucoup de ce nouveau et (dernier ?) volet. Hors de question d’être déçue, d’autant que l’auteur a mis le paquet avec une intrigue de pas moins de 640 pages. Alors Pandemia est-il à la hauteur ? Et bien oui, Pandemia est bon, voir même très très bon.
L’histoire commence avec la mort, en Baie de Somme, de trois cygnes sauvages en pleine migration vers des zones plus chaudes.La microbiologiste de l’institut Pasteur à Paris, Amandine Guérin, est chargé de travailler sur le cas (et ensuite sur celui des 47 autres cas similaires découverts en Belgique, Allemagne, Pays Bas) et les soupçons d’un nouveau virus grippe aviaire se confirme très vite…
Après la découverte, dans la forêt de Meudon, d’un promeneur sauvagement assassiné et d’un sac contenant les restes de quatre corps, les flics du 36 quai des Orfèvres à Paris doivent également faire face à un virus, un virus informatique annonciateur d’Apocalypse. Nicolas Bellanger, Camille Thibault, Franck Sharko, Lucie Hennebelle et le reste de l’équipe ne sont pas au bout de leurs surprises, d’autant que des premiers cas de malades atteints du même virus H1N1 de souche inconnu que les volatiles sont déclarés dans la capitale. Les réactions en chaine ne font que commencer….
640 pages c’est beaucoup. Et avec Franck Thilliez c’est beaucoup de rebondissements, de coups durs, de moments de forte tension et surtout une intrigue accrocheur comme je les aime hyper captivante. Dès le prologue, l’auteur vous accroche avec une situation déroute et assez angoissante. Et il ne vous lâche plus, impossible de vous défaire de cette histoire palpitante et vraiment intéressante. Ses textes sont travaillés avec une minutie étonnante. Encore plus dans Pandemia je trouve où l’on imagine le travail de recherche qu’il a du mener. Chapeau !!! Loin d’être une montagne d’informations scientifiques totalement indigestes jetée dans une enquête policière, je trouve que tout se mêle à la perfection et ne laisse du coup aucun répit au lecteur. On vit intensément ce que vivent les personnages (et encore une fois il va leur en faire baver) et on se régale de tous ces détails véridiques.
J’aime et respecte Franck Thilliez aussi pour ça. Sa série mettant en scène Hennebelle et Sharko est à chaque fois une immersion dans un univers différent mais riche et détaillé. C’est toujours un plaisir d’apprendre autant en lisant un thriller. Ça en devient du coup aussi assez terrifiant parce qu’on a toujours à l’esprit « et si tout cela était vrai ». A la fois énormissime et tellement proche de la réalité (et de l’actualité : Ebola est tout proche, mais on pense aussi à la grippe espagnole en 1918 et celle de Hong Kong en 1968), Pandemia nous plonge dans l’univers des microbes, de la maladie et dans la folie de quelques hommes. C’est crédible, ça fait peur, la tension monte crescendo jusqu’au bout (y compris avec les personnages secondaires qui apportent leur part de stress, tels qu'Amandine et son mari Phong atteint du SIDAA, le syndrome d'immunodéficience de l'âge adulte). Le tout donne encore une enquête fascinante, difficile à reposer.
La lecture de Pandemia reste agréable de manière indépendante mais franchement c’est nouvel opus particulièrement soigné et intensément prenant. Il suit à la perfection la continuité d’Atomka et d’Angor. Alors, oui je suis fan de F. Thilliez, mais il le vaut bien. Et puis enfin nous avons des réponses et des interrogations laissées en suspens précédemment, ou du moins un visage sur une ombre, véritable personnification du Mal dont vous êtes vraiment loin d’imaginer le moitié de son travail….mais chut…je vous laisse découvrir par vous-même ce terrifiant scénario.