Plus qu’une télévision intelligente, le petit cube développé par la start-up EmoShape veut permettre un contrôle plus simple de l’Internet des objets… avec des émotions.
« Nous voulons changer les machines mais cela doit se faire à la manière d’un Wall-E et non d’un Terminator » nous assure le fondateur, Patrick Levy Rosenthal. Présente au Pioneer Festival de Vienne, EmoShape tente de créer une sorte de Siri avec l’image. Grâce à un cube (le EmoSpark) branché à une télévision et à une webcam, le dispositif répond aux ordres de ses utilisateurs. Jouer de la musique, allumer la télévision, le EmoSpark répond aux ordres prononcés par l’utilisateur par reconnaissance vocale. En cela on se rapproche beaucoup de l’Echo d’Amazon.
Là où le dispositif se distingue en revanche, c’est lorsque qu’il ajoute à la reconnaissance vocale, la reconnaissance faciale. L’objet détecte ainsi les émotions des utilisateurs et réagit en fonction. S’il détecte un moment de tristesse, l’EmoSpark puise dans les données collectées (issues des réseaux sociaux notamment) et joue un morceau qui remontera le moral de l’utilisateur. « C’est une surveillance certes, mais c’est une surveillance positive, bienveillante » rassure le fondateur.
De la détection des émotions à la création d’émotions, il n’y a qu’un pas. Le cube développé peut ainsi ressentir joie, tristesse et peur, entre autres, après analyse des données. Au fur et à mesure, l’objet évolue même pour avoir son propre caractère. Les cubes peuvent aller jusqu’à échanger entre eux via les serveurs de la start-up.
Une question vient alors immédiatement à l’esprit : que faire des données ? Un appareil qui filme en permanence et connaît les émotions de ses utilisateurs nécessite une sécurité plus importante encore que les objets connectés traditionnels souffrant déjà de failles de sécurité majeure. « C’est du peer-to-peer, explique Patrick Levy Rosenthal, de plus, il y a un mode privé et un mode confidentiel. » Selon lui, les premiers utilisateurs (les participants à la collecte Indiegogo) sont plus qu’enthousiastes. Reste à savoir si le grand public le sera tout autant.