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En un retournement

Publié le 03 juin 2015 par Joseleroy

Catherine Despeux vient de publier une traduction interessante du chinois d'un texte d'un maitre chan contemporain : Nan Huaijin (1918-2012)

Nan Huaijin

Ce texte est un commentaire du Sutra du coeur (Ed. Les Deux Océans)

le-sutra-du-coeur

Nan Huaijin évoque à plusieurs reprises le renversement de l'attention vers la vacuité :

Comme ici :

"Au début, vous pratiquez à partir de la contemplation : contemplez et lâchez-prise. Vous exerçant ainsi profondément à la perfection de sapience, il arrive un moment où il n'y a plus de contemplation (car dans la contemplation, vous appliquez votre esprit), un état sans perception ni contemplation. Corps et esprit sont vraiment vides, il n'est plus besoin de lâcher prise. À chaque instant, tout naturellement, vous êtes apaisé, vous voyez immédiatement à la lumière de la sapience que les cinq agrégats sont vides. Cette porte de la Loi de la contemplation est semblable à une lanterne ou à une lampe que vous tenez à la main quand vous cherchez quelque chose, lampe dont le rayon de lumière a un champ limité. Vous cherchez et cherchez encore. Mais quand vous voyez, à la lumière de la sapience, tout devient clair, tel le soleil qui brille et tout illumine. En un très court instant, toute la terre est illuminée ; on appelle cela la lumière de l'Éveillé qui tout illumine.

Les contemplations et les visualisations auxquelles vous vous exercez sont finalement limitées, elles ne couvrent pas tout. Lorsque la contemplation arrive à maturité, en un retournement, vous voyez à la lumière de la sapience que les cinq agrégats sont vides."

Ou encore ici :

"À cette étape, il est encore plus nécessaire d'effectuer un retournement pour accomplir la voie de l'être d'éveil. La nature des productions interdépendantes est vide, ces productions surgissent de la vacuité de la nature innée, les divers phénomènes de l'univers qui sont des productions dépendantes sont fondamentalement vides. C'est précisément en raison de la vacuité de leur nature que les événements mondains, les productions interdépendantes, peuvent se produire. C'est pourquoi le Sûtra du cceur mentionne que « la forme n'est autre que la vacuité, la vacuité n'est autre que la forme». C'est une façon de pointer vers la vacuité de la nature de ces productions. La phrase suivante vous incite à effectuer le retournement et entrer aussitôt dans le merveilleux état de conscience des « productions interdépendantes issues de la vacuité de sa nature innée », dans la voie de l'être d'éveil selon laquelle « la forme est vacuité, la vacuité est forme »."

Catherine Despeux à l'émisson Les racines du ciel sur F.Culture le 31 mai 2015

Thème / La leçon des maitres zen


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