Les réactions de notre cerveau à la compréhension de certains mots pourraient bientôt servir de moyen d’authentification, envoyant au placard mots de passes et autres analyses rétiniennes.
Alors que l'utilisation des mots de passe s'avère de plus en plus contraignante (exigence de caractères spéciaux, longueur minimum, etc.), nombre de techniques tentent de remplacer ce moyen de sécurisation quelque peu archaïque et manquant de fiabilité. À l'image de l'initiative d'une start-up canadienne, qui propose d'utiliser le rythme cardiaque, et plus précisément le laps de temps entre les battements du cœur, en guise d'outil d'authentification pour, à terme, remplacer mots de passe et autres moyens d'identification.
C'est dans la même optique qu'un groupe de chercheurs espagnols du centre basque du cerveau et du langage a mené une étude, visant à tester une nouvelle forme d'identification des individus par le biais de leurs ondes cérébrales. Lors de l'expérience, les signaux émis par les cerveaux de 45 volontaires étaient enregistrés pendant qu'ils lisaient une liste de 75 acronymes (comme FBI, DVD ou encore CIA). Un programme informatique était ensuite chargé d'établir les différences subtiles entre les ondes émises par les 45 individus pendant lecture.
Suite à analyse des différents modèles d'ondes qui a permis de faire ressortir la spécificité de celles-ci, le programme informatique pouvait identifier chaque individu à 94 % d'exactitude une fois l'exercice renouvelé. Un exercice qui mettait à jour la capacité d'identifier un individu par le biais des ondes émises par son cerveau. Celles-ci pourraient donc servir de moyen d'authentification puisqu'elles sont uniques : en effet, dès lors que l'hémisphère gauche du cerveau est confronté à un mot, celui-ci émet des ondes cérébrales propre chacun, puisque chaque individu a sa propre compréhension d'un énoncé.
Ce n'est pas la première fois que des chercheurs s'attaquent à l'analyse des ondes du cerveau, mais il avait été jusqu'à lors quasi impossible d'isoler les ondes émises par une zone précise du cerveau. En demandant aux volontaires de se concentrer sur la lecture des mots, l'approche des chercheurs permettait au logiciel de se concentrer sur les ondes cérébrales émis par la zone correspondant à la lecture et la reconnaissance des mots.
À terme, il serait possible d'imaginer un système qui scannerait les cerveau et analyserait la manière dont celui-ci réagit aux différents mots et permettrait ainsi d'identifier une personne et de lui autoriser un accès. Une telle analyse pourrait remplacer à terme celle de l'iris ou de l'empreinte digitale, à la condition que les chercheurs découvrent un moyen moins contraignant de mesurer l'activité cérébrale que le casque d'électrodes qui fut installé sur la tête des 45 cobayes.