Titre original : WolfCop
Note:
Origine : Canada
Réalisateur : Lowell Dean
Distribution : Jonathan Cherry, Amy Matysio, Sarah Lind, Jesse Moss…
Genre : Comédie/Horreur/Fantastique
Date de sortie : 2 juin 2015
Le Pitch :
Alcoolique, Lou est aussi policier dans une petite bourgade sans histoires. Un jour, sa routine auto-destructrice est chamboulée, quand il ressent d’étranges sensations. Ses sens sont décuplés et les scènes de crimes qui s’enchaînent brutalement lui sont étrangement familières. Quand vient la pleine lune, Lou doit alors se rendre à l’évidence : c’est un loup-garou…
La Critique :
Ce genre de film, ce n’est pas compliqué : soit un aime, soit on déteste. Sur le papier déjà, on sait d’avance que WolfCop ne se prend pas au sérieux. Après tout, on parle d’un loup-garou flic non ? D’un policier dont le nom, Lou Garou, ne laisse aucune place au doute. L’affiche quant à elle joue à fond la carte du grindhouse et promet un grand n’importe quoi bien bordélique, situé quelque part entre le gore et la comédie bien potache.
Décrit comme le croisement entre L’Inspecteur Harry et Teen Wolf, WolfCop n’a pourtant pas grand chose à voir avec la saga des films avec Clint Eastwood, si ce n’est que le héros porte l’insigne. Avec sa tendance à téter du goulot, Lou se rapprocherait davantage d’une sorte de déclinaison « série Z » du Bruce Willis du Dernier Samaritain. Il n’est pas spécialement sympa, c’est un idiot patenté et étrangement, les femmes l’adorent. Rapidement, et c’est tant mieux, le long-métrage va à l’essentiel et ne tente même pas de nous faire aimer ce looser pathétique. Le but étant de laisser parler la bête, qui rend meilleure cette épave imbibée, quitte à la faire sombrer dans un déferlement de violence.
La grande force de WolfCop, c’est son caractère assumé ! Le réalisateur, Lowell Dean, y va à fond, sans jamais se soucier du bon goût et sans jamais se laisser démonter par le manque de moyens et par le côté plutôt amateur de certains acteurs. Dans la plus pure tradition du genre, le film fonce dans le tas et n’essaye jamais de se mesurer aux références, tentant de faire de ses faiblesses autant de forces. Sachant très bien qu’il ne serait diffusé que via un réseau plutôt limité, le cinéaste s’efforce de ranimer la flamme des productions abonnées aux petits cinémas de quartiers d’antan. Un peu comme Robert Rodriguez avec Planète Terreur ou les deux Machete, sauf qu’ici, le mec n’a vraiment aucun budget et ne fait pas spécialement semblant de faire du toc. Sur de nombreux aspects, WolfCop est super bancal. Pourtant, si on sait à quoi on s’expose et qu’on aime ce genre de spectacle furieusement décomplexé et rock and roll, ça fonctionne ! Surtout pour ce qui est du gore. La transformation de Lou en loup-garou tout d’abord, est plutôt spectaculaire (toujours compte tenu de la nature « intimiste » du projet). La première en particulier, alors que Lou est aux toilettes, ne peut que déclencher rires et autres réactions dégoûtées, tant elle symbolise à elle seule le désir du film de ne s’imposer aucune limite. La suite est à l’avenant. Le sang coule et les répliques sont à la ramasse mais parfois plutôt drôles.
Alors amis du bon goût, ce film est pour vous ! Vous qui en avez marre des productions aseptisées qui tentent de plaire à tout le monde, foncez ! WolfCop vous montrera un pénis normal se transformer en pénis de loup-garou, un mec se faire arracher la face, un gros lézard façon V se changer en nana canon, et des têtes voler dans tous les sens. Amoureux des belles voitures, sachez également que le loup-garou de WolfCop fait du tuning et a méchamment la classe avec ses grandes dents et sa propension à picoler comme un trou et à bouffer des donuts par paquets de douze comme tout bon flic de série B qui se respecte. Référentielle, parfois jouée avec les pieds, rythmée par une bande-son électrisante faite maison, tournée un peu à l’arrache par un réalisateur qui n’a peur de rien et totalement assumée, cette production offre exactement ce que son affiche et son titre promettent. Rien de plus, rien de moins !
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Factoris Films