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Voici une véritable expérience de lecture qui me laisse, une fois le roman terminé mal à l'aise. Nombreux sont les romans que j'abandonne en cours de route. Celui-ci a failli en faire partie. Au bout d'une cinquantaine de pages, je l'ai laissé dans un coin, non pas qu'il ne me plaisait pas. Mais l'atmosphère qu'il dégageait m'a dérangé voire fait peur. Pourtant j'y suis revenu, entre attirance et répulsion. A croire qu'il faut être un peu maso dans ces cas là pour continuer un bouquin (Bref...).
Revenons à l'histoire. Un romancier spécialiste des loups répond à l'invitation d'une mère qui vient de perdre son fils, dévoré par un loup. Le voilà qui débarque en plein cœur de l'Alaska en hiver. Rapidement l'enquête prend un virage dangereux.
William Giraldi réussit à vous faire perdre vos repères et vous entraîne dans une traque impitoyable où la sauvagerie de l'homme prend des allures presque fantastiques. J'ai aimé le mysticisme autour de la figure du loup. Mais mélangé aux obsessions des personnages, ce fut trop pour moi. Pourtant la noirceur dans un roman, j'y suis confronté souvent dans mes lectures. Ici, difficile à dire pourquoi ça n'a pas totalement fonctionné pour moi.
Je n'ai pas eu mes réponses quant au titre que je ne comprend finalement pas. Je reprend quelques lignes de la traductrice qui résument très bien l'atmosphère du roman :
En entrant dans le texte, les premières impressions sont sensorielles, le froid de l'Alaska, la sécheresse du désert, la douleur d'une mère, la violence de la guerre, le goût d'acier de la vengeance, le goût de soufre du secret. Puis on entre dans la langue, et il y a comme une musique permanente, qu'on n'avait pas entendue tout d'abord, mais qui est partout une fois qu'on l'a perçue.
Une lecture ovni qui je pense pourra embarquer totalement ou à l'inverse laisser de marbre. Une lecture étrange qu'il me faudra digérer avec le temps. Et il m'en faudra.
Aucun homme ni dieu - Willima Giraldi - Autrement - 2015. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Mathilde Bach.