Puis, le soir venu,
le poème replie ses ailes
et derrière moi s’endort
sur les vitres de l’enfance.
Il ne craint pas les prédateurs de la nuit
mais redoute les carnivores du matin
dont il sait le festin
qu’à l’aube ils feront avec son cadavre.
Lecteur, lis et mange
car ceci est chair et sang
Lecteur, laisse à peine
au silence quelques plumes dispersées
sur l’étagère des étoiles.
***
Jean-Luc Wauthier (Charleroi, Belgique 1950-2015) – Sur les aiguilles du temps (2014)
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