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Concert : Adam Laloum, Ion Marin et l’Orchestre national d’Île-de-France à la Philharmonie de Paris

Publié le 06 juin 2015 par Nicolas Bourry @nicolasjarsky
© grego1402 – Flickr

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Retour à la Philharmonie en cette fin de saison musicale : l’Orchestre national d’Île-de-France que nous aimons tant, interprète Dvorák, Shchumann et Strauss. À sa tête Ion Marin et surtout, au piano, Adam Laloum.

Adam Laloum… On vous en a beaucoup parlé. Nous l’avons découvert lors de sa victoire au concours Clara Haskil dans un programme qui nous avait énormément séduit. Jeune, bouillonnant, talentueux, assuré, lumineux, ses interprétations ont toujours représenté pour nous une justesse et une pertinence particulières. Nous avons enfin pu l’entendre pour la première fois hier soir ! Avec lui, Ion Marin, chef d’origine roumaine mais ayant fait une grande partie de sa carrière en Autriche, et qui fut l’assistant de Claudio Abbado. Collaborateur régulier de l’Orchestre national d’Île-de-France dont nous n’avons plus besoin de vous louer les qualités, il est un chef discret à la carrière internationale impressionnante.

Au programme, l’ouverture Carnaval d’Antonin Dvorák, pièce courte d’une dizaine de minutes qui prend place dans un triptyque d’ouvertures composé par Dvorák à la fin du XIXème siècle. Quasiment cinquante ans plus tôt, Schumann compose son Concerto pour piano en la mineur op. 54. C’est son épouse elle-même, la célèbre Clara, qui interprétera le concerto lors de sa création en 1845. C’est une œuvre extraordinaire, dont l’attaque n’a pas d’égal et qui vous prend immédiatement avant de revenir à quelque chose de plus intime. Enfin le concert se termine par une autre œuvre majeure, Ainsi Parlait Zarathoustra de Richard Strauss composé comme pour la pièce de Dvorák, à la toute fin du XIXème siècle. Poème symphonique rendu célèbre notamment grâce au film 2001, l’Odyséee de l’espace, et librement inspiré d’un poème de Nietzsche, il est composé de huit mouvements relativement rapides et illustrant des thèmes chers au philosophe.

Début de concert très agréable avec cette pièce courte de Dvorák. Orchestre vif et solide avec une direction simple et efficace de Ion Marin. L’œuvre, particulièrement vivante et festive est servie avec brio par l’orchestre et le chef. Une belle introduction!

Dans le Schumann, on ne va pas vous mentir : Adam Laloum faute, et à plusieurs reprises dans le premier mouvement. Est-ce qu’on lui en tient rigueur? Non. Son interprétation est une vraie proposition et les instants de grâce sont nombreux. On aurait parfois préféré une direction plus incisive mais cette discrétion orchestrale permet d’établir un bel équilibre avec le soliste. Dans le dernier mouvement, on a toujours ce souhait de voir l’orchestre plus agressif mais le jeu très lumineux d’Adam Laloum n’en est que plus mis en valeur. La solidité de l’ONDIF fonctionne comme une toile de fond sur laquelle le pianiste laisse libre court à son inspiration. Le rappel est d’une très grande délicatesse. Bravo.

Dans Strauss l’interprétation est solide. Le chef se révèle plus puissant et inspiré dans les passages rapides. L’effet d’ensemble est mis en avant par Ion Marin ce qui produit une belle puissance. Très belle interprétation d’Ann-Estelle Médouze et de manière générale toutes les familles d’instruments s’illustrent. Même visuellement l’effet est réussi. Impressionnant final. Ion Marion ému, esr très applaudi par les musiciens.

On ne se lasse pas de dire combien nous aimons l’Orchestre national d’Île-de-France. Peut-être une légère préférence pour les concerts avec Enrique Mazzola.

Et mercredi nous étions au Châtelet pour La Belle Hélène !



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