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Exposition « Vogadors. Jeune architecture catalane et baléare » au CAUE de l’Aude

Publié le 07 juin 2015 par Philippe Cadu
Exposition « Vogadors. Jeune architecture catalane et baléare » au CAUE de l’Audehttp://www.caue-lr.fr/

Du 04 mai AU 28 aout 2015
L'ESPAGNE EN QUÊTE D'ARCHITECTURE RESPONSABLE

Peut-on construire en temps de crise les mêmes bâtiments qu'en période de croissance ? Pour la nouvelle génération d'architectes en Espagne, pays durement frappé par la crise, l'architecture doit assumer sa part de responsabilité sociale. Aperçu de cette approche avec Jordi Badia, commissaire de l'exposition " VOGADORS " *.
Se fondre dans le tissu urbain

La jeune génération d'architectes espagnols dont Jordi Badia se fait le porte-parole à travers l'exposition " Vogadors ", considère que l'architecture doit s'intégrer dans le tissu urbain jusqu'à devenir indétectable. Faire en sorte qu'un bâtiment neuf, en s'inspirant de la forme et des matériaux des bâtiments qui l'ont précédé au cours du temps, s'inscrive dans une continuité. Que l'harmonie soit préservée. Cela n'est pas une question de style. Cette nouvelle génération refuse la mode en architecture. Elle s'efface derrière le lieu, estimant que la tâche de l'architecte est moins de construire des bâtiments que d'améliorer l'espace public. Et comme une ville se construit au cours des siècles, chaque intervention doit être réfléchie pour permettre aux générations futures de s'approprier les espaces et de les faire évoluer.

" Recycler " l'ancien plutôt que le " muséifier "

Cette vision éthique se développe sur fond de crise, avec des populations certes fragilisées mais qui prennent conscience de leur pouvoir face aux enjeux de la ville. Ainsi, à Barcelone, les habitants d'un quartier où la municipalité avait décidé de démolir des usines désaffectées sont descendus dans la rue pour manifester leur opposition. Ils ont pris à parti l'architecte en exigeant qu'il trouve une autre solution. " Le rapport au passé est en train de changer, analyse Jordi Badia. Les gens veulent conserver des traces, non pas pour des raisons esthétiques, ni pour en faire des musées, mais tout simplement parce qu'elles font partie du lieu, qu'elles sont là. " L'enjeu est de recycler l'ancien pour créer du nouveau en maintenant une continuité. L'exposition montre ainsi comment une rue a été percée à l'intérieur même d'un bâtiment désaffecté dont on a conservé les murs !
Répondre aux besoins essentiels des gens

Les jeunes architectes espagnols privilégient l'emploi de matériaux " pauvres " et produits localement comme la brique et la céramique. Ils le font pour palier un manque de moyens financiers mais aussi parce que, selon Jordi Badia, les gens se sentent mieux dans des espaces inspirés de l'architecture rurale traditionnelle. " Quand vous avez un doute, demandez à votre grand-mère ce qu'elle préfère ! ", conseille l'architecte. Pour lui, le verre et l'aluminium sont des matériaux à proscrire. Cette vision n'est pas pour autant passéiste. Elle défend l'idée d'une architecture " aimable ", à la fois confortable et chaleureuse, qui s'adapte à des budgets serrés. " Notre métier est de répondre aux besoins des gens, conclut Jordi Badia. On peut vivre sans architecte, mais pas sans architecture. "

CAUE, Maison de l'Architecture et de l'Environnement de l'Aude 28 avenue Claude Bernard 11000 Carcassonne

Marie Bardet


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